samedi 14 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

La ''jeunesse du V Baoulé'' continue sur sa lancée. Le week-end prochain, ce mouvement initie une grand'messe à Dimbokro. Objectif, sensibiliser les populations à la cause de son candidat à la présidentielle et inviter le Centre à s'approprier l'accord de paix et ses signataires. Entretien avec le leader de la structure.

Dans un passé récent, votre structure s'est montrée très active sur le terrain. Depuis quelques mois, c'est le silence. Comment justifiez-vous cet immobilisme ?
Il faut d'abord rendre hommage à Dieu pour avoir éclairé Laurent Gbagbo qui a tendu la main à son fils Soro, qui a lui aussi compris la nécessité d'aller à la paix. Notre immobilisme dont vous parlez n'est qu'apparent. Nous travaillons, mais loin des media. ''La jeunesse du V baoulé pour la victoire de Gbagbo'' est très présente sur le terrain depuis 2004 que le mouvement existe officiellement. Il ne suffit pas de parcourir le Palais présidentiel ou la Primature, mais de sensibiliser les hésitants à la cause de Gbagbo. Et puis avec l'accord de paix, il nous fallait observer et nous estimons que le moment est venu de redoubler d'effort.

Justement, pensez-vous que l'accord politique de Ouaga va mettre fin au calvaire des Ivoiriens, et quels signes fondent votre optimisme ou votre pessimisme ?
La jeunesse baoulé et le centre en général doit s'approprier l'accord de Ouaga. Pendant cinq ans, notre zone a été sous occupation des ex rebelles. S'ils ont décidé de saisir la main tendue du chef de l'Etat et discuter pour une sortie de crise, les Baoulé ne peuvent qu'applaudir et ne pas être en déphasage avec la nouvelle orientation politique. Nous devons apporter notre soutien au président de la République et au Premier ministre et dire aux autres qu'il ne s'agit pas de partis politiques, mais une affaire de tous les Ivoiriens qui ont décidé de laver le linge sale en famille, en Afrique, sans intermédiaire, sans les instances internationales. Et les Baoulé sont les premiers bénéficiaires de cet accord. Ce doit être aussi le combat de nos frères malinké. Ces deux peuples ont souffert de cette guerre. Mais celui qui a le plus souffert, c'est Gbagbo lui-même, à cause de l'intoxication. Tantôt ce sont les Baoulé que Gbagbo n'aiment pas, tantôt ce sont les Dioula qu'on prétend qu'il déteste. Et pourtant le Baoulé ne doit pas être amnésique, car même si tu n'aimes pas le lièvre, reconnais sa pointe de vitesse. La position de la jeunesse du V baoulé est qu'il nous faut en finir avec la politique tribale. Nous sommes donc optimistes, la paix est là. De l'autre côté aussi, nos frères doivent laisser Soro travailler. Il faut éviter de lui glisser des peaux de banane.

Vous avez fait le pari d'?uvrer à la victoire de Gbagbo. Au moment où avec l'accord, les élections se profilent à l'horizon, quelle est votre stratégie pour atteindre vos objectifs ?
Nous n'allons pas dévoiler notre stratégie. Ce que je conseille plutôt, c'est que les nombreux mouvements qui soutiennent Gbagbo soient présents sur le terrain. Nous, lorsque nous fondions le MJVG, on ne s'attendait pas à une adhésion aussi massive. C'est que la donne a changé. Auparavant, tout le centre était censé être PDCI. Mais c'était à un époque qui n'est plus la même que celle que nous vivons. Ceci dit, au moment venu, l'on fera le bilan des actions et le V baoulé sera en bonne place, notre mouvement étant représenté dans la plupart des villages du département du centre. Nous avons la caution des chefs traditionnels dont je publierai en temps opportun une pétition. Nous bougeons malgré l'absence de moyens. Mais pour nous, l'essentiel est la victoire de Gbagbo dont le programme est convaincant. Ce que nous souhaitons, c'est que les bonnes volontés nous aident à obtenir des stickers qui vont permettre à nos parents analphabètes et indigents d'obtenir des pièces d'identité. Si nous avons par exemple 10 mille stickers, ce sont presque autant d'électeurs que nous aidons.

Vous initiez, les jours prochains, une grande cérémonie pour magnifier l'accord de Ouaga et l'initiateur du dialogue direct. Comment va se dérouler cette rencontre à laquelle vous travaillez depuis un moment ?
Je voudrais encore saluer l'esprit du chef de l'Etat. Il n'est jamais trop tard pour bien faire et le dialogue direct est louable. Et la durée de la guerre nous a ouvert les yeux. Nous allons donc célébrer Laurent Gbagbo et lui dire que grâce à son action, nous pouvons retourner chez nous. Nous allons donc lui demander ''une partie de la route'' comme on dit chez nous. Nous serons donc le samedi 21 juillet à Dimbokro, l'une des capitales du pays baoulé où le directeur départemental de campagne de Gbagbo, Jean Kouadio Bonin abat un travail remarquable. Ces retrouvailles seront en outre l'occasion de traduire notre reconnaissance à tous les peuples de Côte d'ivoire qui ont accueilli les déplacés de guerre venus du V baoulé pendant ces cinq années de crise entre des frères. Ce sera en présence d'une centaine de chefs traditionnels qui vont accompagner les participants au meeting que nous allons animer. Et si nous mobilisons cinq à dix mille personnes, ce sera un échec pour nous parce que nous avons prouvé notre capacité de mobilisation depuis notre investiture par le chef de l'Etat le 26 août 2005au Palais présidentiel. Nous avons tenu un grand rassemblement à Yamoussoukro pour lancer une caravane que la COJEP a eu le nez creux de poursuivre par la suite. Et puis à Dimbokro, nous allons annoncer le retour de la jeunesse du V baoulé à Bouaké, le samedi 28 juillet. Il s'agit pour nous d'y être pour accueillir le chef de l'Etat et ses hôtes qui vont participer à ''la flamme de la paix''. Ce n'est pas normal que nous n'y soyons pas.

Quel appel lancez-vous à ceux qui vous soutiennent dans votre campagne de mobilisation pour Gbagbo ?
Nous voulons saluer Ben Soumahoro et Marcel Gossio, les parrains de notre mouvement, ainsi que d'autres personnalités dont Tantie Oussou, la mère spirituelle du MJVG. Et si par moments certaines de mes initiatives ont pu choquer, nous disons qu'aucune ?uvre humaine n'est parfaite et je m'excuse sincèrement et réaffirme mon combat pour la victoire de Gbagbo. Je les invite à continuer de nous soutenir. Il ne s'agit pas que de moyens financiers. Ca peut être la logistique, des tee-shirts, des cars, etc. Nous voulons aussi exprimer publiquement notre reconnaissance au ministre Désiré Tagro, l'un de nos invités spéciaux, pour sa contribution au dialogue direct, et Jean Bonin, le DDC qui ne ménage aucun effort pour la réussite de la cérémonie. Enfin, nous n'oublions pas Konaté Navigué, le secrétaire national de la JFPI pour son ouverture d'esprit. Nous demandons à tous de nous aider à aider le chef de l'Etat.

Guillaume N'Guettia

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