samedi 14 juillet 2007 par Fraternité Matin

La région du Zanzan est en train de perdre l'un de ses attraits touristiques liés à ses mythes et légendes. Les singes sacrés de Soko et la forêt sacrée qui leur sert d'habitat naturel sont en danger, a révélé samedi denier, le président de l'ONG Notre Grenier, M. Dagnogo Ouayara ; ONG qui lutte dans le Zanzan pour la protection de l'environnement. Et ce, lors d'une journée de sensibilisation qu'elle a initiée à Soko pour sauver ce qui reste des singes sacrés qui font la réputation mondiale de Soko.. En organisant, une conférence sur la préservation de l'environnement, un atout pour le développement économique, social et culturel de SOKO, M. Dagnogo, veut attirer l'attention de tous, sur le danger que courent la forêt et les singes de SOKO. Il a, du reste, exhorté les uns et autres à sauver cette forêt et ses singes qui sont agressés chaque jour que Dieu fait. Pour lui, les habitants de ce village qui sont les héritiers de ce patrimoine touristique qui faisait la fierté de tout le zanzan doivent prendre des mesures. Pour mieux convaincre la population qui est sortie nombreuse, l'ONG Notre Grenier a fait appel à deux spécialistes : le chef du cantonnement des eaux et forêts de Bondoukou, le capitaine Maka Madeleine et M. Amos TIA, un expert en environnement.
Les deux conférenciers ont dénoncé le comportement coupable de certains habitants de Soko qui se livrent depuis quelque temps au commerce de la viande des singes sacrés dans les maquis de Bondoukou et de Sampa. Le chef du cantonnement des eaux et forêts a sommé la population de mettre un terme au déboisement de la relique de forêt sacrée qui constitue le site naturel des singes. Comme conséquence, le capitaine Maka a affirmé que la rivière qui conditionne l'existence de la forêt va, à son tour, tarir si cela continue. Et les singes, privés de leur habitat naturel, iront très loin de Soko. Elle a ajouté que la religion chrétienne ou musulmane ne doit pas servir de prétexte pour détruire ce qui fait la particularité de Soko dans le monde. En outre, le capitaine Maka a rappelé que la forêt, avec sa biodiversité, constitue un laboratoire non négligeable pour la transmission des connaissances et renferme plusieurs espèces de plantes utilisées pour soigner des maladies. Quant à M. Amos Tia, il a dénoncé le trafic de ces singes sacrés vers le Ghana, pour alimenter certains restaurants, en s'appuyant sur une enquête menée auprès de la population par l'ONG Notre Grenier. Pour M. Tia, la disparition de ces singes et la dégradation de la forêt entraînent le déclin du tourisme qui faisait la fierté du village au plan national et international. Il a indiqué que si cette situation perdure, nous assisterons indéniablement à un désastre écologique. Aussi, a-t-il préconisé la création d'activités génératrices de revenus à savoir: la culture maraîchère, l'élevage, l'artisanat, la poissonnerie, la vente de produits forestiers non ligneux en remplacement de la viande de brousse.

KADER Sébastian Correspondant régional

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