Les populations d'Aboisso-Comoé (65 km d'Alépé), nouvelle sous-préfecture du département, crient à l'abandon. Elles estiment être les oubliées du développement. En effet, cette entité administrative regroupant les Agni du département d'Alépé n'a aucun village électrifié. Contrairement aux zones Akyé et Gwa. Même le chef-lieu de la sous-préfecture est plongé dans le noir. L'eau potable, source de vie, est inexistante dans la quasi-totalité des villages de cette cité d'environ 15.000 âmes. La situation est encore plus difficile à supporter pendant la saison sèche. Où leurs sources d'approvisionnement (marigots, rivières et autres puits mal entretenus) tarissent. Le manque de routes praticables cause aussi d'énormes désagréments. Une Dame qui vit à Aboisso-Comoé depuis 1994 nous a confié visiblement affligée, que des femmes en travail sont mortes alors qu'on les évacuaient à l'hôpital général d'Alépé. Les plus chanceuses, avance-t-elle, ont accouché en chemin. Après l'installation récente du premier sous-préfet, tous croient dur comme fer que le développement pourrait s'amorcer. Pour leur plus grand bonheur.
Boni Amlaman
Correspondant local