samedi 14 juillet 2007 par Le Front

Kutchala Sutchi, précurseur de sauvage metal rock a égayé les populations lors de la tournée ?'les sillons de la paix''. Nous avons échangé avec lui, pour en savoir davantage sur l'avenir de son genre musical qui, malgré sa richesse thématique et musicale, a encore du mal à s'imposer. Dans cet entretien, il parle de l'union nationale des artistes de Côte d'Ivoire (Unartci), du Burida et du ministre de la Culture et de la Francophonie. A l'initiative de l'Union nationale des artistes de Côte d'Ivoire, vous vous êtes produit récemment dans certaines localités des Forces nouvelles. Où vous avez émerveillé les populations. Vos impressions sur cette tournée. Avant de répondre à votre question, je voudrais vous adresser mes sincères remerciements. Car vous faites énormément pour les arts et la culture ivoiriens. Pour revenir à la question, si ?'les sillons de la paix'' n'avaient pas été initiés, j'aurais dit que la paix était loin de la réalité. Parce que pour moi, il y a trois grandes forces qui dirigent l'humanité. Elles sont complémentaires et avec des rôles spécifiques. Premièrement, il y a l'énergie interne de Dieu qui est l'art. Deuxièmement, il y a l'énergie intermédiaire, symbole ou religion et troisièmement, la science. Toutes les sciences découlent de cette énergie externe de Dieu. Donc passagères dans le temps et dans l'espace. Vous êtes le précurseur de ?'sauvage metal rock'', un genre musical qui malgré la richesse thématique et musicale a du mal à s'imposer...
A chaque niveau de conscience, il y a une prison. Chacun définira la prison par rapport à sa propre évolution et choisira la prison qui lui sied. Nous étions dans une période de troubles. Il fallait amuser les gens par la musique en vogue. Cette musique endort la conscience et met en état d'éveil le corps. Ce n'est pas un hasard. La musique que je fais, est du 4è niveau. C'est la musique qui est censée purifier les âmes après les méfaits de tout ce que la joie non contrôlée peut apporter. Je veux parler de la prostitution, du non-respect des anciens et bien d'autres exemples que je ne citerai pas de peur d'être vulgaire. Parce que c'est une musique de 1er niveau. Parce que quand on a faim et soif, ce genre de musique apparaît. Quelle politique envisagez-vous mettre en place pour que ce genre musical soit vulgarisé ?
Je rends bien avant hommage à feu Tangara Speed Godha qui était pour moi comme Jean-Baptiste. Celui qui a baptisé Jésus-Christ et a dit qu'il n'est pas digne de porter des sandales. Les choses viendront d'elles-mêmes. La preuve, je suis actuellement avec vous ici et certains de vos confrères me sollicitent de partout. Nous ne sommes pas le but mais les moyens. Donc Dieu fait ce qu'il veut en son temps, dans le temps, le temps qu'il s'est imposé. On vous a vu au four et au moulin dans la récente crise qui a secoué le Burida. Votre point de vue sur le fonctionnement actuel de cette institution. J'ai combattu tous les bureaux à l'époque, car pour moi, les gens ne faisaient pas bien leur travail. En 1998, j'ai accordé une interview à l'un des vos confrères à qui j'ai confié que les artistes allaient mourir. Un an plus tard, la prophétie s'est réalisée. Un nombre incalculable d'artistes est décédé dans la honte et l'humiliation. Je sais que toute personne au crépuscule de sa vie, sera humiliée. Mais de grâce qu'on lui donne le choix de l'humiliation qui lui sied. Cela n'a pas de prix. C'est le but de l'existence d'un homme sur terre. Dans le libre arbitre, c'est-à-dire le choix. Justement en parlant du Burida quel regard jetez-vous sur la politique du nouveau ministre de la Culture, quant à sa gestion ? Aujourd'hui, nous avons une union et un président qui fait l'unanimité à plus de 90%. C'est une chance pour le nouveau ministre de la Culture et de la Francophonie de coopérer avec lui. Pour que nous voyions plus clair dans la gestion de notre maison. Dans le cas contraire, si on cherche à affaiblir notre président par des pratiques machiavéliques, il ne nous restera qu'une seule solution. C'est-à-dire prendre les maquis et nous organiser en bande de voyous. Ce n'est pas notre souhait donc que les gens fassent très attention avec nous.
Il nous est revenu que les Forces nouvelles vous ont réservé un accueil très chaleureux Sincèrement, en allant dans ces zones, nombre de mes camarades craignaient beaucoup pour leur sécurité. Malgré nos assurances. Au bout du compte, ils nous ont donné raison. Car, il faut le dire, les Forces nouvelles ont déployé toutes les forces pour nous recevoir comme il se doit. Nous avons été accueillis à l'entrée de chaque ville, que nous avons visitée. Les populations nous ovationnaient à tout rompre au passage de notre cortège. C'était fabuleux. De Bouaké à Korhogo, en passant par Man et Séguéla, les Forces nouvelles n'ont pas failli à leurs promesses. Malgré sa méforme, le commandant Fofié Kouakou Martin, comzone de Korhogo était à nos côtés. Il nous a offert en plus d'une soirée dans sa boîte de nuit, des pintades, des boubous et la somme de deux millions. Bien avant, le Premier ministre a fait parler son c?ur avec 5 millions. Le commandant Losseni Fofana, comzone de Man, nous a donné des boubous. Le commandant Koné Zacharia, comzone de Séguéla a, quant à lui, soutenu notre initiative avec la somme de 1.500.000 F et des boubous. Qui l'eût cru ! L'accueil a été chic. Parlons de votre union qui semble avoir déjà du plomb dans l'aile. (Il hausse le ton). Notre union ! Non, vous vous trompez. Elle a vu le jour le 1er août 2006 et depuis ce temps, elle ne fait que poser des actions d'envergure. Pour ne parler que seulement de la tournée, nous avons apporté de la joie à des milliers de nos frères et s?urs. C'est très important surtout en cette période de processus de paix. En 2001, lorsqu'il y a eu le forum national, les artistes n'ont pas été conviés aux échanges. Pourtant, ils jouent un rôle prépondérant dans le développement d'une nation. Les arts et la culture sont l'une des richesses d'un pays quand il a tout perdu. C'est vous dire combien de fois les artistes sont importants. Tenez ! les artistes, ce sont les chanteurs, les poètes, les cinéastes, les peintres, les dramaturges, c'est tout cet ensemble qui constitue la richesse d'un pays donc, ils méritent respect et considérations. C'est en Côte d'Ivoire seulement qu'on méprise les artistes. Quant à votre question, je puis vous affirmer que l'Unartci, depuis sa création, bat un record, elle s'est imposée. Et ce, grâce à la maestria et à la détermination de son président, Gadji Céli. Qui, il faut l'avouer, s'investir pour le bien-être des artistes de Côte d'Ivoire.



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