Tous les observateurs de la scène politique se plaisent à expliquer l'origine et surtout la persistance de la crise ivoirienne par la perte de confiance des ivoiriens les uns dans les autres.
A mon avis, ceux qui pensent ainsi ne vont pas jusqu'au bout de leur pensée, à moins qu'ils n'usent d'euphémisme prudent pour ne pas appeler les choses par leur nom. Avant Guillaume SORO, deux Premiers Ministres de consensus se sont échinés à rétablir entre les Ivoiriens, les liens de confiance rompus. Et bien entendu, ils échoueront car ils ont posé le mauvais diagnostic. En réalité, il n'y a aucun problème de confiance entre les Ivoiriens. Le seul homme qui n'inspire plus confiance en Côte d'Ivoire s'appelle Koudou Laurent GBAGBO. La légende a commencé avec le Général GUEI Robert. Avant d'être assassiné dès les premières heures de la rébellion manquée du 19 septembre 2002, le Général GUEI avait traité Koudou GBAGBO Laurent de " boulanger qui roule tout le monde dans la farine ". Les tractations entre le Général et le Président du FPI avant les élections " calamiteuses " d'octobre 2000, semblent être à l'origine de cette opinion dévalorisante de GUEI Robert sur Laurent GBAGBO.
La crise armée du 19 septembre 2002 n'a pas arrangé les choses.
Depuis le début de cette crise, une bonne quinzaine d'accords a été signée aussi bien en Côte d'Ivoire qu'à l'Etranger. Le dernier en date est celui du 04 mars 2007 à OUAGADOUGOU. Tous ces accords se sont soldés par un échec cuisant du seul fait que GBAGBO Laurent n'a jamais respecté un seul des engagements qu'il a pris lors de la signature de ces accords. Quand il est acculé au cours des rencontres internationales, GBAGBO cède ou fait semblant de céder. Mais dès qu'il retrouve le cordon sécuritaire dressé autour de lui par les patriotes, les FDS acquis à sa cause et les milices tribales, GBAGBO se rétracte et interprète les accords signés dans le sens qui lui permet de se maintenir au Pouvoir sans élection. La solide réputation de roublard que le Chef de l'Etat ivoirien s'est taillée en sept (07) ans de reniement de la parole donnée, voilà la cause de la persistance de la crise ivoirienne. Voyez les évènements de Bouaké. SORO Guillaume n'a jamais été attaqué par ses hommes tant qu'il faisait bonne garde dans son fief à Bouaké. Il a suffi qu'il se remette à croire en la bonne foi de celui qui lui a proposé l'Accord de OUAGA pour que l'on tente de faire exploser l'avion qui le transportait.
Avec çà, comment voulez-vous que M. SORO croit aux vertus de la réconciliation ?
Désormais, chaque belligérant sera sur le qui-vive car la confiance s'en est allée et on se surveille comme du lait sur le feu au sommet de l'Etat. Comment voulez-vous que la Paix revienne dans une atmosphère chargée de tant de suspicion ?
Ne dites plus " la confiance n'existe plus entre les Ivoiriens " ; dites plutôt " le Chef de l'Etat ivoirien, Laurent GBAGBO n'inspire plus confiance à personne ".
Par TE-N'DREKOU