vendredi 13 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

Après seulement un an passé au club espagnol de Levante dont il aura contribué au maintien, le Franco-Ivoirien rejoint l'Angleterre du côté de Birmingham. De passage au pays où il a pris quelques jours de vacances, nous l'avons rencontré.

Que cherche encore Olivier Kapo en Abidjan alors que l'heure est à la reprise un peu partout en Europe et en Angleterre où tu viens de déposer les bagages en signant avec Birmingham ?
C'est tout simplement parce qu'Olivier est encore en vacances. Vous savez que nous avons été les derniers à finir en Europe, précisément le 17 juin, je veux parler de la Liga espagnole. Ce qui fait que je suis encore en vacances. Je repars dès ce soir pour reprendre les entraînements le 14 juillet prochain avec Birmingham.

Est-ce qu'Olivier bénéficie d'une dérogation spéciale vu qu'en Angleterre, tout a déjà commencé ?
Oui, puisque j'ai parlé avec l'entraîneur qui était d'accord pour m'accorder encore 10 jours de vacances supplémentaires après la signature. Il fallait que je prenne des vacances ; voilà tout.

Toujours épuisé par la saison en Espagne ?
Non non (rires). Je crois avoir récupéré maintenant. Je me suis bien amusé avec la famille et les amis. Donc voilà, je suis content et je repars ce soir avec plaisir pour faire une grande saison et pour affronter un nouveau championnat.
Quel challenge représente Birmingham pour vous ?
C'est une équipe, je veux dire, un peu mieux que Levante. C'est donc pour moi une autre étape à franchir pour accéder à d'autres grands clubs en Angleterre. C'est pour moi un challenge encore un challenge que je me suis donné.

Pas de regrets donc de partir de Levante après seulement une saison ?
Ah là pas du tout ! Je suis super content d'avoir fait une bonne saison, je veux dire. Personnellement, je suis content de quitter ce club qui pour moi n'a pas beaucoup d'ambitions. Donc voilà, j'avais besoin de changer.

Olivier n'était pas à l'aise à Levante ?
Si, je me sentais super bien mais bon, j'avais déjà signé un an et j'étais fixé. Je savais que je partais au bout de la saison. En tout cas, c'était sûr, je ne pouvais pas rester. Sinon, j'y ai passé une superbe année et je pourrais encore dire merci à Ettien Dja qui a été à la fois pour moi un guide et un grand frère. Bref, qui a tout fait pour moi là bas. Je tiens à lui dire merci énormément. J'espère pour lui en tout cas qu'il pourra faire une deuxième énorme saison en Liga.

Après la Ligue 1 française et la Série A italienne, quelle impression vous laisse la Liga ?
Je pense déjà que le niveau anglais est beaucoup plus élevé que celui de la Liga. On les retrouve déjà dans le dernier carré de la Ligue des Champions. Mais pour moi, la Liga, c'est vraiment le meilleur championnat du monde. Ça joue vraiment au football. J'en ai récemment parlé avec Didier (Drogba). Le championnat d'Espagne est vraiment un très bon championnat. Il n'y a vraiment pas de petites équipes là-bas. Et, quand, comme moi, tu arrives à battre le Réal Madrid, à Madrid en plus, il te reste de bon souvenir. C'est vraiment un très bon championnat.

Ça t'a vraiment marqué cette victoire face au Réal Madrid.
Oui, parce que j'ai fait un gros match. Pas un très bon match mais gros match. Donc oui, j'étais content surtout que c'était à Madrid même et face à Capello en plus.

Justement, après un tel match, beaucoup ici à Abidjan vous voyaient continuer avec les grosses écuries espagnoles. Il a même été question de Séville et de Villaréal. Pourquoi ça ne vous a pas tenté de rester en Espagne ?
C'est vrai que j'étais bien parti pour finir ma carrière là bas. Mais finalement, il y a eu beaucoup d'annonces et il ne s'est rien passé. J'avais des contrats sous la main que je ne devais faire que signer. Mais j'ai voulu attendre jusqu'à la fin de la saison. J'avais par exemple celui de Saragosse, qui est un très bon club ainsi que celui de Bétis. Les deux clubs m'avaient proposé un contrat de quatre ans. Mais j'ai voulu réfléchir, attendre encore mieux et voilà. Il y a eu du coup désistement de leur part.

Aujourd'hui, tu franchis la Manche. Il était déjà question de Portsmouth. Qu'est-ce qui a encore coincé là aussi ?
J'ai eu des propositions émanant de club comme Portsmouth, Tottenham et même Fulham. C'est vrai que dans ce dernier club, on a affaire à un monsieur qui est super difficile. On ne sait jamais à qui on a affaire même s'il faut avoir confiance. Voilà comment je me suis retrouvé à Birmingham. Mais bon, je ne regrette pas d'avoir fait ce choix parce que ça reste un choix sportif mais aussi financier.

Mais il y a certainement eu des éléments qui t'ont fait pencher pour ce dernier club ?
D'abord parce que Birmingham était le plus offrant et c'est aussi Birmingham qui ouvrait la porte pour pouvoir intéresser un jour les autres grands clubs. Voici les raisons pour lesquelles j'ai signé à Birmingham.

On vous annonçait aussi en Ligue 1 française, notamment du côté de Marseille à cause de vos liens très étroits avec Djibril Cissé. Pourquoi pas Marseille alors ?
Je remercie encore une fois Djibril parce qu'il a quand même fait beaucoup de boulot pour que j'aille à Marseille. J'ai eu José Anigo et j'ai parlé avec Papa Diouf. Mais j'avais opté pour un club anglais en priorité. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas pu signer à Marseille. Et au moment où Marseille se manifestait, j'étais déjà très en avance avec le club anglais.

Il y avait pourtant un intéressant challenge à Marseille avec la Ligue des Champions ?
C'est sûr qu'il y avait quand même la Ligue des Champions mais vous savez, quand un club veut d'un joueur, on le sent. Et le joueur le voit clairement. Vous en avez la preuve avec la Juve et Monaco où je suis passé. Marseille, soit ils étaient pointilleux soit Je ne sais quoi trop vous dire. C'est vrai que le challenge était intéressant. En plus, j'allais retrouver Djibril où on pouvait à nouveau former le tandem d'Auxerre. Mais comme on le dit, rien n'est tard. Parce que si je ne suis pas allé à Marseille, j'ai signé dans un nouveau club et j'entends me consacrer à ce club et on verra.

Votre ambition de rejoindre un jour les Bleus. Toujours d'actualité ?
Vous savez, pour être en équipe nationale de France, il faut jouer en France ou encore dans les grands clubs à l'étranger. C'est déjà ça la première politique. Mais il y a les belles surprises. Il y a Chimbonda qui était à Wigan et qui a été convoqué pour le mondial. Tout dépend de moi. Comme on le dit, la balle est dans mon camp. Si j'arrive à faire mieux que la saison dernière, j'aurai quand même une chance. Parce que je continue de toujours recevoir les pré-convocations. Ça veut dire qu'on pense toujours à moi et ça veut dire que j'ai le niveau pour jouer en équipe de France. J'espère en tout cas recevoir un jour la convocation pour l'équipe de France.

Olivier est-il prêt psychologiquement et physiquement au moment où il rejoint certainement le championnat le plus engagé du monde ?
Ecoutez, c'est vrai qu'il faut être un homme pour jouer dans ce championnat. C'est un championnat qui est super difficile comme on le voit à la télé. C'est vrai que les mecs sont très difficiles à passer. Pour moi, ce ne sont même pas des mecs, ce sont des voitures. Mais bon, ça va aller. Je suis en tout cas content d'avoir signé avant de partir pour les vacances. En tout cas, j'ai bien profité et je m'en vais la tête dégagée et prêt à me battre pour me faire aimer par tout le monde et les supporters en particuliers. C'est pour moi une priorité.

Olivier Kapo retrouve donc l'Angleterre avec de grands clubs comme Chelsea, Manchester United et surtout Arsenal face à qui tu a fais un très gros match il y a quelques saisons. Quelques appréhensions particulières ?
Rires. Mais le match contre Arsenal, c'est fini. C'est vrai qu'on commence déjà le premier match et Didier Drogba m'a déjà dit qu'il va me mettre un 5-0. Mais j'espère moi prendre 1 ou 2 à 0 mais pas 5 à 0. C'est vrai que jouer face à ces équipes, c'est un peu ce que j'ai vécu l'année dernière face à des clubs comme le Barça, le Real Madrid, Valence. Vraiment c'est de bons challenges. Et puis, je sais que ces équipes là ont quand même du mal avec les petites équipes. De toutes les façons, ces matchs sont comme des examens pour moi et à moi d'être bon parce que je vise quand même plus haut.

Olivier à Birmingham en tant que titulaire ?
Je ne voudrais pas paraître prétentieux mais j'arrive pour me battre et jouer. Faire une saison complète et surtout être épargné par les blessures.

Olivier Kapo est un peu considéré comme l'un des enfants chouchous de Guy Roux qui a maille à partir avec l'association française des entraîneurs, qui s'oppose à son retour du côté de Lens. Cela a-t-il provoqué quelque chose en toi?
Je comprends que le coach veuille revenir sur le terrain. Ça lui manquait beaucoup. Donc s'il veut revenir, il est conscient de son état de santé, de son âge tout ça. Mais je pense que puisqu'il avait comme idole Bobby Robson de Newcastle, il avait envie de cet autre challenge. On disait tout le temps que Guy Roux ne pouvait pas réussir dans un autre club qu'Auxerre. Là, il voulait démontrer à tout le monde qu'il est capable de réussir à Lens. C'est le challenge et j'espère qu'on va le laisser entraîner Lens où il y a quand même Aruna, Akalé et je l'espère Kalou.

A peine arrivé à Lens qu'il rappelle Akalé et veux de Kalou. Et si il faisait signe à Olivier Kapo ?
J'ai travaillé onze ans avec lui. Ce serait donc un gros plaisir de retrouver Guy Roux aux entraînements. Malheureusement, j'ai choisi d'aller en Angleterre parce que c'était nécessaire. Maintenant, je regarderai les résultats de Lens à la travers la presse et la télé. Comme je suis tout le temps en contact avec le coach, on s'appellera tout le temps. Quels peuvent être les objectifs d'Olivier pour cette première année à Birmingham ? C'est de faire une saison pleine. Avec surtout la réussite et une bonne santé. Et surtout arriver à se maintenir comme on l'a fait avec Levante. Parce que là-bas, ce n'était pas donné puisque c'est une équipe qui avait l'habitude de faire l'ascenseur. Là, on s'est sauvé et les joueurs ont bu le champagne. C'est bien pour eux. Mais moi, je pense que j'ai rempli ma mission et je pars de Levante la tête haute. On a reçu à se maintenir face à de grosses équipes comme Celta Vigo, Réal Sociédad et tout. Je suis très content.

Interview réalisée par
Patrice BEKET
patrice_beket@yahoo.fr

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