vendredi 13 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

Suite à l'attentat manqué contre le Premier ministre le 19 juin dernier à Bouaké, le ratissage des autorités des Forces nouvelles a permis de mettre la main sur des présumés suspects. Le mercredi dernier en conseil des ministres, le gouvernement a réclamé la mise en place d'une commission d'enquête internationale. En attendant, le sort des personnes arrêtées par les Forces nouvelles préoccupe Amnesty international, organisme international de défense des droits de l'Homme. Au sortir d'une audience que leur a accordée le chef de l'Etat au Plateau, ils se sont appesantis sur le cas des présumés suspects de l'attentat manqué de Bouaké. M. Gnetan Moutou, chercheur à Amnesty International s'explique: "Nous avons insisté pour que les personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de l'attentat manqué de Bouaké puissent recevoir la visite surtout des avocats et de leurs familles. Nous avons aussi demandé qu'il y ait une enquête indépendante et impartiale sur cet événement. Le juge d'instruction doit se saisir du dossier". M. Seydi Gossama, directeur Amnesty section Sénégal, a pour sa part donné les raisons de la visite rendue au président de la République. "En mars 2007, nous avons publié un rapport sur les viols et violences faites sur les femmes en Côte d'Ivoire dans le cadre du conflit. Il contient des recommandations que nous avons envoyées aux autorités ivoiriennes. Les auteurs de ces viols se trouvent dans les deux camps. Ce sont ces questions que nous avons évoquées avec le chef de l'Etat", indique-t-il. Concernant la prise en charge médicale et la réparation juridique des victimes, M. Seydou Gossana soutient qu'il existe une réelle volonté politique des autorités ivoiriennes pour soulager ces femmes. Il se réjouit par ailleurs de ce que la loi d'amnistie adoptée ne couvre pas les viols et les crimes contre l'humanité. Il a salué en outre la bonne disponibilité et l'ouverture d'esprit du Garde des Sceaux ministre de la Justice, M. Koné Mamadou et du ministre Allah Kouadio Rémi de la Santé. Le député Attéby Williams, ancien directeur d'Amnesty Côte d'Ivoire, a conduit la délégation.

Fabrice Tété

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023