vendredi 13 juillet 2007 par Notre Voie

Qui a tiré , le 29 juin dernier à Bouaké, sur l'avion présidentiel qui transportait le Premier ministre, Soro Guillaume et sa délégation, faisant 4 morts et des blessés ? En attendant que les enquêtes nationale et internationale voulues par le Chef de l'Etat, le Premier ministre et certains acteurs de la communauté internationale fassent la lumière sur cet attentat, les langues se délient à Bouaké. Et les suspicions convergent toutes vers la France, le RDR d'Alassane Dramane Ouattara et le sergent -chef Ibrahim Coulibaly dit IB. Selon des sources proches des forces nouvelles, l'accord de Ouagadougou signé entre Soro Guillaume et le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo sous l'égide du Chef de l'Etat burkinabé, Blaise Compaoré afin de ramener la paix en Côte d'Ivoire, n'a pas fait l'unanimité au sein des forces nouvelles et une partie de la société civile? des ex-zones occupées. Certains chefs de guerre,conçoivent l'acte de Soro comme une trahison. Même son de cloche pour la société civile? proche du RDR qui estime qu'en signant cet accord, Soro Guillaume a, à la fois, trahi Alassane Dramane Ouattara et la lutte?. Quelle lutte ? Celle qui consiste à conduire vaille que vaille Ouattara au pouvoir même par un coup d'Etat contre le Président Gbagbo?, précise une source. Pour le RDR, la paix entre Soro et Gbagbo sonne comme une raillerie à son égard d'autant que, selon des proches de Soro les Forces Nouvelles sont une création du RDR et de son patron Alassane Dramane Ouattara. Ce sentiment est le même qu'éprouve la France qui n'a pas, par ailleurs, apprécié que Soro ait suivi le camp présidentiel ivoirien en tenant la diplomatie française à l'écart des négociations de Ouagadougou. La France avait fait des mains et des pieds à travers son ex-ministre de la coopération, Brigitte Girardin, pour être entièrement partie prenante des négociations. Mais en vain. Aujourd'hui, elle est contrainte à observer, la mort dans l'âme, le succès de l'accord de Ouagadougou là où celui de Linas-Marcoussis a échoué. A Bouaké, des sources informées soutiennent que le contingent militaire français stationné sur place aurait aidé les agresseurs à perpétrer leur coup. Tout cela au vu et au su des forces de l'ONUCI qui ont préféré garder le silence. Quatre complices présumés ont été arrêtés après l'attentat contre le Premier ministre, Soro Guillaume. Détenus à la prison civile de la ville, ils ont été ensuite conduits au 3ème bataillon où les interrogatoires se sont déroulés sous la conduite de la police d'investigation des Forces Nouvelles dirigée par l'officier Seydou Ouattara, un ancien Commissaire de la police nationale qui avait basculé dans la rébellion. Aux dires de certains proches du Premier ministre, Soro Guillaume a donné l'ordre afin que les suspects ne soient pas torturés lors de leur interrogatoire. Les personnes arrêtées sont au nombre de quatre. Il s'agit d'un certain Sévédé, élément du 3ème bataillon de Bouaké, le commandement des forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) ; Koné Issa dit Saint-Clair, informaticien de l'état major des FAFN détaché auprès de la compagnie Guépard de Chérif Ousmane ; le chef de poste du check-point des FAFN à Konankro, petit village situé à proximité de l'aéroport de Bouaké, par lequel les agresseurs auraient pris la fuite après leur forfait et un mercenaire d'origine burkinabé qui se vante d'avoir pris part au coup d'Etat en Mauritanie qui avait conduit la junte militaire au pouvoir dans ce pays. Proche de Saint-Clair et de Chérif Ousmane, ce mercenaire burkinabé a été arrêté pour ses activités suspectes dans les zones ex-assiégées avant l'attentat du 29 juin 2007. Fait marquant, toutes ces personnes seraient à la fois proches de Chérif Ousmane et de IB. Durant leur interrogatoire, ces suspects se sont mis à table même si ce ne fut pas facile?, témoigne une source proche des forces nouvelles. Le nom du Sergent-chef IB aurait été cité comme l'un des instigateurs de la tentative d'assassinat du Premier ministre Soro Guillaume. Au sein des Forces Nouvelles, on n'a jamais ignoré l'adversité muée en haine que IB voue à Soro. Depuis le nettoyage? de Kass et certains des combattants proches de IB par les hommes de Soro au cours des affrontements sanglants inter- Forces Nouvelles de 2004, le sergent-chef putschiste basé désormais au Bénin rumine sa vengeance. Il ne reconnaît toujours pas Soro comme le patron des Forces Nouvelles tout comme il digère mal sa nomination au poste de Premier ministre en Côte d'Ivoire. A Bouaké, les milieux informés racontent que le RDR qui en veut à Soro, aurait entrepris un lobbying souterrain auprès de certains chefs de guerre afin d'évincer le SG des Forces Nouvelles de la tête du mouvement par tous. Parallèlement à cela, le parti d'Alassane Dramane Ouattara a dépêché au Bénin, un émissaire auprès de IB afin de sceller la réconciliation entre le sergent-chef putschiste et le patron du RDR. Cette démarche aurait connu une suite mi-figue, mi-raisin. Le RDR envisage faire intervenir des notables de Séguéla, région d'origine de IB, pour ramener le sergent-chef putschiste à la raison?. IB reproche à Alassane Ouattara d'être à la base des démêlés judiciaires qu'il a eus en France. Pour lui, il s'agissait d'un coup monté de toutes pièces, à l'époque, par Alassane Ouattara avec la France et Ouagadougou afin de l'écarter du contrôle des forces nouvelles au profit de Soro Guillaume. Le RDR voudrait donc régler les comptes avec Soro en appliquant la maxime selon laquelle l'ennemi de mon ennemi est mon ami?. Quant à la France, elle joue toujours la carte de son ange exterminateur?, Chérif Ousmane. On se souvient que c'est lui qui s'était chargé du cas N'Guessan Saint-Clair dit Doh Félix sur ordre des services français et de la direction des forces nouvelles, lorsque le chef du mouvement MPIGO était considéré comme gênant par la France. Parce qu'il s'était impliqué dans le trafic de l'Or à l'Ouest de la Côte d'Ivoire où la France possède l'exploitation de mines d'Or.
A Bouaké, les chefs de guerre se regardent en chiens de faïence .La suspicion est totale même si quelques jours après l'attentat contre Soro Guillaume, les uns et les autres conduits par le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major des FAFN, ont juré fidélité et loyauté au Premier ministre en condamnant le drame du 29 juin. Selon une source informée, l'éventualité d'affrontements entre factions au sein des Forces Nouvelles n'est pas à exclure. Tant la confiance qui prévalait entre les différents chefs de guerre a subi un coup depuis l'attentat contre le Premier ministre, Soro Guillaume.

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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