vendredi 13 juillet 2007 par Fraternité Matin

Oncle paternel de Félix Houphouet-Boigny, l'Ambassadeur Michel Kangha Atchin-Kwassi n'est plus en odeur de sainteté avec la direction de son parti. Excellence, depuis un moment, on assiste à des remous dans certains partis politiques, notamment le RDR et le PDCI. Quel regard portez-vous sur ces soubresauts?
Nous assistons effectivement à des ballets qui traduisent, qu'on veuille le reconnaître ou pas, des malaises dans certaines formations politiques. Je ne suis pas du RDR. Et dommage, aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de vous dire avec exactitude où en est le PDCI-RDA, parce que je me suis permis de m'en détacher. En effet, depuis quelque temps, j'ai rendu ma démission pour des raisons de convenance personnelle. En clair, je pars de ce parti, à mon grand regret. Pouvez-vous expliquer ce que vous appelez convenance personnelle?
Mon départ du PDCI est l'expression ultime d'une sédimentation de très longue date. Il y a eu bien des faits. Il y a eu ce que j'ai fortement déploré en son temps, le manque d'autocritique suite au coup d'Etat de 1999. Je l'ai écrit, je le soutiens, je le maintiens. Un coup d'Etat ne peut pas être le fait d'une génération spontanée. Un coup d'Etat est l'aboutissement de toute une maturation qui incline, à tort ou à raison, ceux qui étaient au pouvoir vers certaines considérations de choses qu'ils auraient dû faire qu'ils n'ont pas faites ; de choses qu'ils ont faites mais qu'ils ont plus ou moins mal faites ; de succès qui n'ont pas été parfois perçus comme tels par l'opinion. Tout cela peut conduire à l'avènement, à la survenue d'un coup d'Etat. Je pense qu'il est indispensable, en ce moment-là, que les gens qui ont eu à assumer ces responsabilités prennent sur eux de s'asseoir, passées les émotions troublantes, pour dire : qu'avons-nous fait pour faciliter l'avènement de ces événements ?. Ou : qu'avons-nous à faire pour que d'aventure, si nous revenions au pouvoir par une alternance que nous souhaitons pacifique, nous puissions éviter que de tels événements surviennent ? Nous ne l'avons pas fait au PDCI. J'ai ressenti cela comme un choc. Autres regrets
Le deuxième choc que je voudrais évoquer est lié à notre manque de courage. Lorsque le Président Laurent Gbagbo, après son élection, a organisé le Forum pour la réconciliation nationale, tous les leaders politiques avaient été conviés à cette occasion-là. Je pense que le PDCI-RDA, qui, en la personne de celui qui exerçait la magistrature suprême avant le coup d'Etat, avait porté plainte contre le docteur Alassane Dramane Ouattara pour faux en écriture administrative et usurpation de nationalité, devait saisir cette occasion pour apporter une clarification à la fois en direction de ses militants (même s'ils étaient censés savoir les raisons de cette plainte) et du reste de la population ivoirienne. Le PDCI a eu une occasion nette pour expliquer aux Ivoiriens les raisons qu'il avait pour engager le pays dans une telle procédure. Nous ne l'avons pas fait. Pire, le docteur Alassane Dramane Ouattara a usé de cette rencontre, lui, pour justifier de sa nationalité ivoirienne. Nous n'avons pas saisi l'opportunité pour lui porter la contradiction. Pour moi, cette situation était inadmissible pour des responsables qui devaient respect au peuple ivoirien et à l'opinion publique nationale et internationale. La troisième secousse que j'ai ressentie a été notre alliance discrète avec le RDR sur les bords de la Seine (Paris) alors que nous en accusions le responsable de n'être pas en mesure de diriger un parti en Côte d'Ivoire du fait de sa nationalité. Je rappelle que la Constitution ivoirienne indique que ne peut diriger un parti en Côte d'Ivoire que celui qui jouit pleinement de sa nationalité ivoirienne. Nous avons conclu une alliance sans en appeler aux instances mises en place par le dernier congrès ; à savoir le bureau politique, le conseil politique, le grand conseil. Nombreux ont été les militants qui, comme moi, n'ont rien compris à cela. Nous espérions, j'espérais, qu'au retour du président Henri Konan Bédié, une occasion serait trouvée par lui pour expliquer l'urgence de cet engagement à Paris. Malheureusement, j'ai attendu en vain. Avez-vous suscité des occasions pour les explications que vous attendiez?
Bien entendu ! Je pense que je me suis suffisamment interrogé à haute et intelligible voix. A tout le moins, on aurait pu m'interpeller pour me dire : ce que tu ne comprends pas, frère militant, en voilà les raisons. Quand bien même on estimait qu'une grande réunion d'explication n'était pas nécessaire. J'ai pris position. Par des écrits, des interviews que j'ai signés. Je pense qu'on pouvait, à partir de cela, me convier pour m'instruire. On ne l'a pas fait.
Cela n'entraîne-t-il pas une entorse à la discipline du parti?
Pour que la discipline du parti s'exerce, il faut que l'orthodoxie s'exerce par rapport aux textes fondateurs du parti. Vous ne pouvez pas reprocher à des militants de s'écarter de la discipline quand vous-même vous vous en écartez. Lorsque vous avez des organes de décision, de délibération que vous ne consultez pas, et que vous prenez des décisions qui engagent le parti, vous êtes indiscipliné quel que soit le poste que vous occupez. L'indiscipline appelant l'indiscipline (si tant est qu'on peut me traiter d'indiscipliné), j'ai décidé de m'exprimer comme je le pouvais. Si cela est une indiscipline, alors j'y ai été convié par des cas d'indiscipline antérieurs. Les faits que vous évoquez ne datent pas d'aujourd'hui. Pourquoi est-ce maintenant que vous claquez la porte du PDCI-RDA?
Les deux dernières gouttes d'eau dans la figure que je n'ai pas pu absorber, sont d'une part, l'affirmation du président Bédié, dans une interview qu'il a accordée au journal Jeune Afrique, qu'il est sûr de l'emporter lors de la prochaine élection présidentielle parce qu'il a une majorité sociologique. En quoi cela vous choque-t-il?
Cela va au-delà d'un choc. Cela me fait plutôt peur, parce que la référence aux cas rwandais, burundais, est toute fraîche. Une majorité sociologique veut dire que l'on a, à sa disposition, une frange de la population qui n'a pas à réfléchir, mais qui doit simplement voter pour un candidat du fait de ce qu'elle est. C'est ni plus ni moins que faire appel à une obligation sociologique, culturelle, de dire oui à un candidat parce que l'on appartient à la même frange sociologique, culturelle, identitaire que lui. Je ne voudrais pas, par mon silence ou par mon maintien auprès du président Bédié (que je respecte en tant que homme, et personnalité, mais dont je conteste le management au niveau du PDCI-RDA), faire croire ou penser à mes frères Akan en général et Baoulé en particulier que cette assertion est sans conséquence politique pour demain. Je voudrais que les Baoulé, si c'est à eux (et c'est bien à eux) qu'il fait allusion, se rendent compte qu'ils n'ont pas de position identitaire débitrice d'un choix politique parce qu'ils sont Baoulé. Il faut qu'ils s'en écartent, il faut que, quand le moment sera venu, on leur reconnaisse le droit de se déterminer en tant que citoyens de Côte d'Ivoire. Mais qu'on ne les incline pas à se déterminer parce qu'étant Baoulé, partageant la même identité ethnique que quelque candidat que ce soit. Bien sûr, on dit que comparaison n'est pas raison, mais je pense que dans la vie, il faut savoir garder souvenir des repères qui ont été malheureux, qui ont conduit à des situations malheureuses. Et la seconde goutte d'eau?
Il y a le problème de la considération éthique. En tant que haute autorité morale de l'ascendance patrilinéaire du Président Houphouet-Boigny, j'estime que mon rôle n'est pas de jouir d'une quelconque ressource matérielle. Mon rôle, selon la tradition Akan, est de veiller au respect de l'héritage moral d'Houphouet. Autrement dit, il s'agit, pour moi, d'empêcher que par des actes inconsidérés, Houphouet meure deux fois. Ce que le Président Houphouet a réalisé de bien dans sa vie, nous devons concourir à aider ceux qui en auront la capacité à l'amplifier. Ce qu'il aura moins bien réussi, on doit avoir le courage de reconnaître que c'est une ?uvre humaine et qu'elle n'est pas exempte de faiblesse. Mais Houphouet a été contre la tribalisation de la vie politique en Côte d'Ivoire. Je vais vous donner un exemple. J'étais alors directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur lorsque des cadres Baoulé de ce ministère ont voulu créer une association de cadres Baoulé en son sein. Le Président Houphouet s'y est farouchement opposé. Ce n'est donc pas aujourd'hui qu'on doit tendre à faire croire que les Baoulé sont solidaires quoi qu'il advienne, quoi qu'il arrive, de toute candidature qui proviendrait de leur sein. Je le sais, je ne suis pas incontournable au PDCI. Je suis un des militants communs de ce parti, mais je pense que ma position actuelle me permet de dire que je ne peux plus continuer de souscrire à l'obscurantisme qui va avoir des conséquences dommageables sur le parti, voire sur la nation. Et en tant que chrétien, je dois m'efforcer de vivre dans la vérité. Je ne peux plus continuer de vivre dans le flou, dans ce qui me gêne au tréfonds de mon devoir de chercheur de Dieu. Je ne peux plus me contenter de dire que ça n'est pas grave. Ce qui est grave, il faut le nommer. En même temps que le président Bédié a parlé de majorité sociologique, il a reconnu qu'aucun parti ne peut compter sur une seule ethnie pour gagner des élections et que le PDCI compte des militants partout en Côte d'Ivoire. Dans ce cas-là, pourquoi avoir parlé de majorité sociologique? Je pense qu'il n'aurait pas dû dire les deux choses à la fois. Ou bien on pense que le PDCI-RDA regorge de militants et peut, à tout moment, en recevoir provenant de toutes les autres ethnies, auquel cas, quand on veut faire campagne, on se fonde sur la persuasion de l'ensemble des militants quelles que fussent leurs ethnies d'appartenance. Mais on ne dit pas les deux à la fois. Il dit que chaque parti peut se targuer d'avoir un bastion. Non. Mais chaque parti peut se targuer d'avoir un noyau dur. Je ne suis pas d'accord que chaque parti se fonde sur un noyau régional, ethnique, territorial foncier. Un noyau dur, prosaïque, provenant de toutes les ethnies, c'est ce qui peut construire, préparer l'avènement de la nation ivoirienne. Moi, je suis pour la force d'un parti fondée sur l'inter-ethnicité et non sur l'intra-ethnicité. Comment votre famille biologique a-t-elle accueilli votre départ du PDCI, l'héritage du Président Houphouet-Boigny?
Je dois vous dire que je n'ai pas cherché à vendre ma position à ma famille biologique. Je pense que les convictions politiques, comme les convictions religieuses, procèdent d'un déterminisme individuel. Je fais, parce que je pense. Je n'engage pas les chefs des segments de lignage patrilinéaire du Président Houphouet à ma suite. Je prends position, je les respecte tous, mais j'assume ma position. C'est un acte personnel que je pose et si d'aventure des personnes de cette famille qui me font confiance au niveau de sa gestion morale, ne m'approuvaient pas, je les comprendrais.
Alors, où partez-vous maintenant?
Je me libère. Je crois que je peux exiger et lutter pour récupérer ma pleine et entière capacité d'action en tant que citoyen. Je suis disponible. Je veux être prompt à participer à tout débat au niveau national, à m'inscrire dans des activités citoyennes pour conforter la paix, la cohésion nationale, le développement durable. Le Seigneur, seul, juge et conduit nos perspectives d'avenir ; mais pour l'heure, je ne quitte pas une chambre pour entrer dans une autre. Et si l'on vous demandait le rôle que vous avez joué au PDCI quand vous en étiez encore membre?
Je crois y avoir fait ce que je devais. En tant que directeur de cabinet de la direction du parti, je crois avoir servi avec engagement, détermination, loyauté le parti. Autrement, je ne me serais pas retrouvé deuxième vice-président de la commission des affaires générales et politiques au 9ème congrès du PDCI en 1990. Avant mon départ, j'étais membre du conseil politique, et je ne me souviens pas d'avoir formulé une demande pour en être. En outre, on m'avait confié l'animation de secteurs géographiques importants pour les élections générales en Côte d'Ivoire. Si on m'a confié ces responsabilités, je pense modestement qu'on a estimé que je pouvais mériter cette confiance. J'ai donc agi aux différentes étapes de mon militantisme, conformément à mes convictions que je partageais avec les uns et les autres. Je ne crois pas avoir été dedans en n'y étant pas. Mais aujourd'hui, je me sens interpellé par de graves questions. S'il y avait l'imminence d'un congrès, j'aurais attendu cette occasion pour faire part de mes interrogations et espérer que des discussions leur apportent des réponses. La preuve en est que lors du dernier congrès qui a vu la compétition pour le poste de secrétaire général, je ne me suis pas gêné pour supporter la candidature de Lamine Fadika. On ne peut pas me reprocher au PDCI de ne pas avoir le courage de mes opinions. Mais quand, étant à Bordeaux pour des soins, j'ai appris que le président Bédié a affirmé que le congrès n'était pas pour aujourd'hui, j'ai compris qu'il n'y avait rien à attendre.
Comment avez-vous informé le parti de votre départ?
J'ai adressé une lettre au président du PDCI. J'ai pris soin qu'elle soit déposée au secrétariat général du parti le 2 juillet. C'est ce que demandent les textes. Quelle réponse vous a-t-il donnée?
Je n'ai pas encore reçu de réponse. Il n'est certainement pas encore tard pour en espérer une De toutes les façons, si une réponse vient, elle ne peut pas me contraindre. Si une réponse vient dans le sens d'un souhait de clarification, je me prêterais à toute manifestation qui y tendrait. S'ils cherchent à savoir ce que j'ai conceptualisé sous le vocable de convenance personnelle, je suis prêt à le leur expliquer, mais pas plus. Si les clarifications peuvent permettre de cibler certains problèmes qui existent au sein du parti à l'avantage d'autres militants, tant mieux. Mais je ne pense pas avoir assigné à ma démission une mission interpellative pour que l'on me fasse la cour. Il n'en est pas question. Vous déploriez tout à l'heure, une seconde mort du Président Houphouet. N'est-ce pas le tuer deux fois que de quitter le parti qu'il a créé?
Non, non ! Au contraire. Le Président Houphouet-Boigny a participé à la mise en commun d'un certain nombre de valeurs. Je crois que contribuer à dévoyer ces valeurs, c'est là où on contribue à tuer Houphouet deux fois. Mais poser la problématique du refus du dévoiement des valeurs qu'a défendues Houphouet, c'est le ressusciter au contraire. A qui vous en remettez-vous pour la promotion de ces valeurs?
Je pense que mon acte qui consiste à porter au vu et au su de tout le monde mes questionnements intérieurs, contribue à défendre ces valeurs. Je ne peux pas accepter que Houphouet ait dit quelque part qu'il préfère l'injustice au désordre et qu'aujourd'hui, tout tende, au PDCI, à préférer le contraire. Car, quand on s'allie à la rébellion (même si les temps ont changé et qu'on parle de l'ex-rébellion) ; quand on s'en va au G7, on tue Houphouet. Quand ont dit à la face du monde qu'on bénéficie d'une majorité sociologique, on tue Houphouet. Quand on refuse tout dialogue, quand on voit partir des militants qui créent des courants et qu'on ne cherche pas à les rencontrer, on tue Houphouet. Quand on refuse le dialogue, le contact, on tue Houphouet. Me taire et légitimer ce qui n'est pas d'Houphouet, c'est cela le tuer deux fois. Je tiens à dire que je n'ai rien contre la personne du président Bédié. Je ne me permettrais pas des écarts de langage à son égard. C'est mon frère aîné, je le respecte. En dehors de l'arène politique, vous et le Président Bédié, vous côtoyez-vous en tant que frères?
Il fut un temps où nous nous sommes côtoyés en tant que frères. Vous savez, en Afrique, c'est le grand frère qui appelle le petit frère, l'envoie, et lui demande s'il a bien dormi. Ce n'est pas le petit qui va de lui-même chez le grand frère ; ce serait faire preuve d'impertinence. Alors, tant que le grand frère ne m'appelle pas, vous comprenez que je ne peux qu'observer. Mais le petit frère peut aussi se mettre à la disposition de son aîné. Oui, c'est ce que j'ai toujours fait. Je n'ai pas murmuré contre le président Bédié. J'ai dit qu'il y a des choses que je ne comprenais pas. Le disant, je relativisais les choses. Je pense que c'était l'occasion pour qu'il m'appelle et m'explique les dimensions des choses qui m'échappaient. Sinon, je ne vais pas aller faire le siège devant la résidence du Président Bédié à Daoukro. Je veux que le président Bédié soit persuadé que je ne le déconsidère pas. Mais je ne suis pas d'accord avec sa gestion du PDCI, de l'héritage moral d'Houphouet. Et la vérité commande que je le dise.

Ne craignez-vous pas que vos anciens camarades du PDCI vous soupçonnent d'avoir été acheté par le Président Laurent Gbagbo et le FPI?
C'est l'exercice le plus banal. Et comme le disait un philosophe, il n'y a de mérite que quand on recherche les choses difficiles. Pour ceux qui me connaissent, je ne pense pas qu'ils puissent le dire avec conviction. Ils peuvent le dire, cherchant à me nuire, mais ils ne m'atteindront pas, parce que je sais que ça n'est pas vrai. J'étais un militant ordinaire du PDCI, je m'en vais et je ne pense pas que cela puisse donner lieu à des invectives. Je n'en formule pas contre ceux qui y restent, je ne pense pas qu'ils soient bien avisés de m'en réserver. Je veux conserver mes relations avec eux. Que voulez-vous que l'opinion retienne de la médiatisation de votre démission du PDCI? Le désir d'attirer l'attention sur vous?
Je m'en voudrais sincèrement si cette opinion voyait un effet d'affichage en cela, comme si je cherchais à attirer l'attention sur ma modeste personne. Ce n'est pas ce que je recherche. J'ai accepté la médiatisation de mon départ du PDCI parce que je crois que c'est une façon de dire à haute voix des questions qui, pour moi, avaient un certain intérêt pour la revitalisation de la démocratie au sein du PDCI ; pour l'aseptisation du climat politique en Côte d'Ivoire, pour que tout le monde se concentre sur la lutte contre la tribalisation de la vie politique en Côte d'Ivoire.

Vous condamniez tout à l'heure l'alliance du PDCI avec les Forces nouvelles. Aujourd'hui, c'est l'alliance entre le pouvoir et les Forces nouvelles qui est en train de redonner la paix à la Côte d'Ivoire. Pensez-vous qu'il est mauvais en soi d'être allié aux FN?
Je ne pense pas que ce soit cette alliance qui redonne la paix à la Côte d'Ivoire. C'est plutôt le dialogue direct où les Forces nouvelles ont saisi la main tendue du Président Laurent Gbagbo. Je souhaite d'ailleurs que ceux qui ont fait alliance avec les Forces nouvelles les imitent en rejoignant Gbagbo pour bâtir la paix. Quelle lecture faites-vous de l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro? Pensez-vous qu'il puisse gripper le processus de paix?
Je condamne fermement cet attentat. Mais je ne pense pas qu'il va freiner la dynamique de paix en cours, bien au contraire. Je peux paraître masochiste en le disant, mais je crois que cet événement, aussi malheureux qu'il soit, a été choisi par Dieu pour booster la dynamique de paix. A preuve, le défilé qui a lieu actuellement à Bouaké pour condamner l'attentat. Je pense que ceux qui n'avaient pas compris que M. Soro avait raison en rejoignant le Président Gbagbo, viennent de le comprendre à la faveur de cet assassinat manqué.

Interview réalisée par
Abel Doualy
et Pascal Soro

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