vendredi 13 juillet 2007 par Fraternité Matin

Les cours n'ont pas repris. La grève entamée le 14 juin se poursuit. L'appel lancé par la secrétaire générale du SNEPPCI (Syndicat national de l'enseignement primaire publique de Côte d'Ivoire), Doumbia Salimata, n'a pas été entendu. En effet, dans tous les établissements primaires publics que nous avons sillonnés, hier, les salles de classe, pourtant ouvertes par les directeurs d'école, sont restées vides. Au Groupe scolaire Jacob Williams d'Attécoubé, des enfants courent et sautillent dans toute la cour. Le Conseiller pédagogique et les cinq directeurs de l'établissement se tournent les pouces devant le bureau du conseiller. Au Groupe scolaire Mosquée de Yopougon Wassakara et au Groupe scolaire Pont Félix Houphouët-Boigny (FHB) de Treichville, c'est le même décor. Tandis que les responsables bavardent devant leurs bureaux, des élèves courent dans tous les sens. Le secrétaire général du MIDD (Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits) de la section de Treichville, Koko Luc, affirme qu'aucun enseignant, à l'exception de deux qui exercent au Groupe scolaire régional, n'a répondu présent à l'appel du SNEPPCI. Au dire de Nahounou Fidèle, conseiller pédagogique du Groupe scolaire Jacob Williams, tous ses collaborateurs lui ont signifié qu'ils attendent la suspension du mot d'ordre de grève par le MIDD, pour reprendre le travail.
Mesmin Komoé, que nous avons reçu à notre rédaction, hier, nous a indiqué qu'il ne compte pas fléchir quelles que soient les menaces (arrestation d'instituteurs à Bouaflé, suspension probable de salaire) qui sont proférées contre les membres de son mouvement. Déterminé, il a lancé un appel au Chef de l'Etat afin qu'il accepte la signature du décret relatif à l'indemnité de logement des enseignants du primaire. La situation des instituteurs n'est pas une défiance de l'autorité mais un cri de c?ur de travailleurs désabusés, a-t-il déclaré. M. Doumbia, directeur au Groupe scolaire Jacob Williams s'en remet, lui aussi, aux autorités compétentes. Il estime que la seule solution à ce malaise profond de l'enseignement primaire public est un dialogue direct avec le MIDD. Tous les responsables du SNEPPCI, injoignables, n'ont pu donner leur lecture de la situation. Le Syndicat autonome des enseignants du primaire public (Saeppci) a joint sa voix à celle du SNEPPCI en lançant à son tour, hier un appel à la reprise des cours.
Nimatoulaye Ba
... ni à Yamoussoukro. Ll'appel à la reprise des cours lancé par le Syndicat national de l'enseignement primaire public de Côte d'Ivoire (SNEPPCI) n'a pas été entendu dans la région des lacs. Ni par ses propres militants, encore moins les instituteurs dans leur ensemble. Et pourtant hier, les gamins dans leur majorité étaient tous heureux de retrouver le chemin des classes. Ce, à la grande satisfaction des parents d'élèves qui, notons-le, s'inquiétaient de cette situation hypothétique de l'avenir de leurs enfants. Mais hélas, les tout-petits se sont heurtés à des portes hermétiquement fermées. Pas de maîtres et de maîtresses dans les écoles.
Interrogés, des grévistes ont indiqué ne pas se reconnaître dans cet appel lancé par le SNEPPCI. Et pour cause, soutiennent-il, ce n'est pas le SNEPPCI qui a lancé le mot d'ordre de grève. Ce que nous demandons, c'est la signature par le Président de la République, du décret portant l'indemnisation de nos logements. Un décret qui prend en compte toutes les parties et toutes nos aspirations, a expliqué un délégué du MIDD. Quant aux sanctions brandies par le ministre de l'Education nationale, les grévistes ont affiché une sérénité qui leur est propre. Nous attendons. Qu'il (le ministre ndlr) passe aux actes et nous verrons la suit, a conclu le délégué.
Koffi Kouamé
Correspondant régional
... ni à Anyama. Les classes des établissements scolaires d'Anyama sont restées fermées, hier, malgré l'appel de 2 syndicats, le Sneppci et le Syndicat autonome des enseignants du primaire public de Côte d'Ivoire (Saeppci) à la reprise des cours. Selon M. Kouamé Koi Jacob, inspecteur de l'enseignement primaire d'Anyama 2, tous les enseignants étaient à leurs postes, mais vers 10 heures, ils ont été priés de prendre part à une réunion convoquée par les élus et les parents d'élèves de la ville à l'Epp Plateau. une rencontre a eu lieu hier entre ces autorités, les parents d'élèves et les enseignants dans cette école. Les parents d'élèves et les élus, tout en reconnaissant la justesse des revendications des maîtres, ont plaidé pour la reprise du travail. Au nom des syndicats présents, M. Andjou Andjou, responsable local du Sneppci, a indiqué que les enseignants y sont favorables, à condition que les autorités assurent la sécurité de tous ceux qui veulent reprendre le travail.
Kouamé Alfred
Correspondant local
... ni à Agboville
Malgré l'appel de Mme Doumbia Salimata du SNEPPCI invitant les enseignants à reprendre les cours, ceux-ci ont décidé de rester à la maison. Les élèves qui étaient visiblement heureux de reprendre le chemin de l'école ont dû retourner à la maison. Pour M. Diaby Ali secrétaire général du SNEPPCI à l'Inspection primaire 2, la reprise sera effective le lundi. Le jeudi étant l'avant- dernier jour ouvrable, en pleine semaine, les enseignants ont traîné les pas. Quant au secrétaire général du MIDD à l'Inspection primaire 2, M. Sabideu Gouagon, il estime que les enseignants ont décidé de rester à la maison car cette lutte va au-delà des considérations syndicales. Il se réjouit donc de l'échec de l'appel de Mme Doumbia Salimata.

Diallo Aly
Correspondant régional

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