vendredi 13 juillet 2007 par L'intelligent d'Abidjan

LES FAITS
Le 11 juillet 2007, un affrontement oppose les chauffeurs de taxis aux agents du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS). Suite, selon les informations à notre disposition, au refus d'un chauffeur de taxi de se soumettre au contrôle routier des agents du CECOS. Celui-ci, craignant, selon les mêmes informations, de subir pour la troisième fois en un jour, le racket du CECOS. Commence alors une course poursuite entre le chauffeur et les agents du CECOS, qui n'ont cessé de faire usage de leurs armes à feu durant la poursuite. Le chauffeur a reçu une balle à l'épaule, une vendeuse de légumes a également été blessée. Les jeunes du quartier réagissent alors en saccageant le véhicule du CECOS abandonné sur place. En représailles, les agents du CECOS, revenus sur les lieux, dressent des barrages, encerclent la foule, tirent dans tous les sens et détruisent les biens privés dont une quarantaine de taxis. Un élève de 15 ans ayant reçu une balle en meurt quelques temps après. ANALYSE
Cet affrontement entre le CECOS et les chauffeurs de "woro woro" n'est pas un cas isolé. Il s'inscrit dans le cadre général du rapport de force qui oppose régulièrement les forces de l'ordre aux populations civiles, notamment les chauffeurs de taxi communaux appelés "woro woro" et les minis cars de transport urbain appelés "Gbaka". A l'observation, ces affrontements sont généralement liés au refus par les chauffeurs de se soumettre au racket, pratique désormais régulière des agents des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). POSITION DE LA LIDHO.
La LIDHO condamne cette autre bavure du CECOS contre les chauffeurs de taxis communaux et les populations civiles.
Elle déplore la barbarie avec laquelle les représailles ont été faites.
Elle rappelle que l'usage d'armes à feu par les services de sécurité n'est légal qu'en cas d'extrême nécessité et aux fins de légitime défense. Elle interpelle les autorités quant à l'obligation qui est la leur d'entreprendre, de façon urgente, une fois au moins, une enquête en vue de situer les responsabilités et de sanctionner les éventuels coupables. C'est une exigence dans un Etat de droit. Elle appelle le gouvernement à prendre des mesures vigoureuses et urgentes en vue de mettre fin aux rackets des populations par les forces de sécurités, mais aussi de sanctionner l'usage abusif et arbitraire des armes à feu.

Fait à Abidjan le 12 juillet 2007
Le président
Dr Patrick N'GOUAN

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023