vendredi 13 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

C'est un document explosif, pour l'instant bien tenu secret qui circule dans un cercle très restreint de quelques privilèges du monde diplomatique. Il s'agit du rapport d'enquête préliminaire sur l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro le 29 juin dernier à l'aéroport de Bouaké. Ledit rapport met gravement en cause le régime du Président Laurent Gbagbo et en particulier certains sécurocrates du palais présidentiel. Une source bien introduite auprès de la Cellule africaine de l'Elysée qui en a pris connaissance nous fait quelques révélations de taille.

Selon cette source qui a requis l'anonymat, le Premier ministre sait comme il le prétend, qui a perpétré l'attentat terroriste qui a failli l'emporter il y a juste 2 semaines à Bouaké. Le rapport de l'enquête préliminaire qui a été établi et certifié par des experts pointe du doigt le régime de Laurent Gbagbo, cela sur la base d'indices et de pièces à conviction tenus encore secret en attendant la Commission d'enquête internationale que le Premier ministre miraculé a appelé de tous ses v?ux et qui devrait être mise sur pied sous peu. Selon notre source, ce rapport très compromettant aurait été rédigé en 4 exemplaires, l'un a été acheminé au président Blaise Compaoré facilitateur dans la crise ivoirienne et parrain de l'Accord de Ouaga, un autre a été déposé au Quai d'Orsay, encore un autre à l'Elysée et enfin un à l'ONU. Le Premier ministre Guillaume Soro a bien entendu été le premier à en disposer. Mais que dit exactement ce paquet explosif ?

Selon notre source bien introduite auprès du Quai d'Orsay, "les premiers éléments de cette enquête préliminaire accuse très fortement un sécurocrate bien connu du palais présidentiel d'Abidjan et qui passe pour être un spécialiste des opérations de cette nature depuis le déclenchement de la crise". C'est cet homme déjà précédé d'une lourde réputation qu'aurait conçu de main de maître ce plan d'élimination du Premier ministre depuis plus d'un mois. Celui-ci devrait périr en même temps que plusieurs cadres des Forces Nouvelles. Ce rapport souligne l'existence entre autres de "2 indices suffisants et irréfutables qui confirment la thèse du complot ourdi par les sécurocrates du palais présidentiel". Le premier de ces indices c'est que de manière formelle ledit rapport note que les douilles récupérées sur les lieux de l'attentat sont référencées Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (FDS-CI). Même si depuis le 19 septembre 2002 l'on ne sait plus exactement quelles forces détiennent les armes et les munitions frappées de ces références (FDS), l'on peut tout de même parler de pistes ou de présomptions sérieuses en s'appuyant sur ces indices. Deuxièmement, le fait que le Fokker 100 présidentiel n'a pu être retenu sur les lieux de l'attentat pour permettre de réaliser les examens balistiques fiables est considéré par les rapporteurs comme une intention délibérée de soustraire et d'effacer certains éléments de preuve qui auraient sans doute permis de remonter certaines pistes dans la recherche de la vérité. Mais sans raison valable, le chef de l'Etat lui-même est intervenu pour ordonner le retour de l'avion endommagé à Abidjan, avec tous les risques qu'un tel vol présentait pour l'équipage. Le Fokker 100 a été attaqué parce que le Premier ministre était à bord. A partir du moment où celui-ci avait regagné ses bureaux sis à plusieurs kilomètres de l'aéroport de Bouaké, quel intérêt les terroristes avaient-ils à attaquer encore cet avion vide et plein de sang ? Car pour justifier son ordre de retrait du Fokker 100, Gbagbo a parlé d'insécurité de l'engin. Le rapport préliminaire s'interroge aussi sur les raisons de la défection de dernière minute de certains cadres et ministres FPI qui devraient normalement voyager aux côtés du Premier ministre ce jour-là. Le rapport note qu'un ministre FPI très proche de Gbagbo devrait embarquer dans cet avion pour "obéir aux exigences de cette mission républicaine" Ce rapport mentionne en outre certaines révélations faites par les éléments suspects interpellés à Bouaké après l'attentat. Guillaume Soro, précise notre source, aurait été informé point par point du contenu de cette enquête préliminaire qui circule sous le manteau. Et c'est pour cette raison qu'il a requis une Commission d'enquête internationale. Les résultats de cette enquête devraient lui permettre d'aviser sur sa nouvelle collaboration avec Gbagbo, collaboration qu'il avait voulu franche et sincère depuis Ouaga.

A en croire une autre source, cet attentat aurait permis, s'il avait réussi, au pouvoir FPI d'insuffler une nouvelle donne politique à la Côte d'Ivoire. Il aurait eu les coudées plus franches pour accélérer l'application, à sa manière, du processus de paix et organiser des élections dans un délai de 6 à 8 mois. Une accélération pour perdre de cours ses opposants.

Akwaba Saint Clair

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