Après l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro, s'est tenu hier mercredi 11 juillet, le premier Conseil des ministres, extraordinaire, présidé par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo.
Mercredi 11 juillet 2007. 11 h 15. Palais de la Présidence du Plateau. Achi Patrick, ministre des Infrastructures économiques, retardataire sur les 27 ministres présents au Conseil des ministres extraordinaire, avance à pas de course. Cinq ministres sont absents, pour des raisons de mission d'Etat. Il s'agit des ministres de l'Enseignement supérieur (Cissé Ibrahim Bacongo), de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle (Dosso Moussa), des Victimes de Guerre (Dakoury-Tabley), des Mines et Energies (Léon-Emmanuel Monnet) de la Culture et de la Francophonie (Kouadio Komoé Augustin). Le Conseil se tient sous la présidence du chef de l'Etat, SEM. Laurent Gbagbo. Le Premier ministre Guillaume Soro devrait en être la vedette, son rendez-vous manqué avec la roquette oblige. Le premier caractère extraordinaire de ce Conseil des ministres est lié au fait qu'il se tient un mercredi, au lieu de jeudi, et sans avoir été précédé d'un Conseil de Gouvernement. L'attaque de Bouaké est le point de mire de l'ordre du jour. Une source proche de ce Conseil, qui a requis l'anonymat, explique par une image : " Ce Conseil, c'est comme quelqu'un qui part en voyage et dont le véhicule fait une panne. Il marque un arrêt, répare le véhicule et se remet en route. " Ce Conseil est le premier du genre, après l'attentat manqué à Bouaké. Et cet attentat est également le premier du genre dans l'histoire de ce pays. Mais guidé par la paix et convaincu de ce qu'en dehors de l'Accord de Ouaga, la paix serait encore lointaine, le Premier ministre Guillaume Soro avait donné des signes forts depuis Bouaké. Le jour même de l'attaque, il a tenu à installer la juridiction de la ville. Ensuite à Korhogo et Ferké, le redéploiement judiciaire a été fait. Soro reprend donc les affaires là où elles étaient avant l'attaque. Il s'agit donc de la reprise de l'activité gouvernementale. L'Etat de Côte d'Ivoire a été certes secoué par la roquette, mais il n'est pas ébranlé. Le voilà au travail. Et l'enjeu de ce Conseil extraordinaire, lié surtout à la communication du Premier ministre relativement à l'attentat dont il était la cible, explique la mobilisation des membres du Gouvernement. 27 présents. 5 excusés. Quelles révélations fera-t-il ? Seuls les ministres en mission n'ont pu s'offrir ce plaisir d'écouter le rescapé. Comme il fallait s'y attendre, la visite du Président Gbagbo à Bouaké pour le bûcher de la paix est officialisée, la date fixée par le Conseil au 30 juillet 2007. Le Conseil a également décidé de confier l'enquête internationale à l'ONU. Et ce, dans les meilleurs délais.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr