jeudi 12 juillet 2007 par Nord-Sud

Les relations entre les forces de sécurité et les chauffeurs de transports urbains sont toujours orageuses. Hier à Adjamé, les deux partenaires ont causé des troubles à l'ordre public.


Les populations habitant les environs de la Grande mosquée d'Adjamé ont connu une ambiance particulière hier. A l'origine, un affrontement opposant les éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) aux chauffeurs de taxis communaux appelés wôrô wôrô de la commune d'Attécoubé. Bilan : un mort (Kouassi Kouamé félix 15 ans), plusieurs blessés et 59 véhicules saccagés par le Cecos. Au dire des chauffeurs de wôrô-wôrô encore très remontés hier sur les lieux de l'affrontement (la rue Jacob William perpendiculaire au Boulevard Nangui Abrogoua et qui donne sur la commune d'Attécoubé), tout a commencé le lundi aux environs de 19h. Camara Drissa chauffeur de wôrô wôrô, chargé des clients arrive au niveau de la gare Nord d'Adjamé, un des lieux de stationnement de ces taxis communaux. Dès que le chauffeur gare son véhicule et libère ses clients, apparaît un véhicule 4x4 du Cecos numéroté 33 qui lui fait une queue de poisson et s'arrête. Un occupant en descend et exige au chauffeur la somme de 1.000Fcfa. Ce à quoi Camara se soumet sans rechigner. Il fait alors son chargement et part à Attécoubé. En revenant de ladite commune, la même action se reproduit mais cette fois, avec le véhicule Cecos 31. Excédé, le chauffeur tente de s'enfuir. C'est alors qu'un des éléments du Cecos rafale son véhicule. Pris de panique, le chauffeur poursuit pendant quelques instants sa fuite avant de descendre de son véhicule et disparaître dans le quartier. Sous l'effet de la colère, les autres chauffeurs prennent le 4x4 du Cecos en sandwich, explique Kamaté Mamadou, porte-parole du groupe des chauffeurs.





Toujours le racket





Les éléments à bord du Numéro 31 ont juste le temps de prendre la poudre d'escampette, surtout que leur véhicule est roué de coups par les chauffeurs, selon certaines sources. Courroucés par cette offense, les forces de défense et de sécurité reviennent à la charge le lendemain mardi aux environs de 18h. Les premiers chauffeurs rencontrés sur les lieux, au dire du porte-parole Kamaté sont passés à tabac. Toute chose qui conduit les conducteurs de wôrô wôrô de la commune d'Attécoubé à vite arrêter le travail ce soir-là. Non contents de ce qu'ils ont fait hier soir (mardi soir), ils (les éléments du Cecos) sont encore revenus ce matin (hier matin) nous battre, laisse entendre Kamaté. Sachant que les chauffeurs de wôrô wôrô d'Attécoubé conduisent les femmes le matin au grand marché d'Adjamé, les hommes en uniformes ont monté quatre barrages sur le tronçon du boulevard Nangui Abrogoua allant de la mosquée d'Adjamé au forum. Tous les chauffeurs de wôrô-wôrô qui sont passés par là entre 4h30 et 6h30 ont été arrêtés, dépouillés de tous leurs biens avant d'être battus, a relaté le porte-parole. Cet ensemble d'actions a provoqué une montée d'adrénaline chez les chauffeurs qui ont tenté de riposter à l'aide de cailloux, de bois et de barres de fer. C'est alors que les éléments du Cecos font usage de leurs armes (dont une balle atteint mortellement Kouassi Kouamé Felix, 15 ans), de gaz lacrymogène avant de faire appel à un renfort composé des policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs II) de Koumassi. Poursuivi à bord de son véhicule, un des chauffeurs aurait eu la vie sauve en allant se réfugier dans l'enceinte de l'église du Sanctuaire Marial de la cité Fairmont. C'est alors que les agents à bord du cargot de la Crs II rebroussent chemin, raconte un jeune homme. Aux environs de 17h, les chauffeurs de wôrô wôrô gardaient encore la rue barrée. Nos responsables sont en pourparlers avec les autorités du Cecos. Nous attendons que les autorités policières viennent constater le travail accompli par leurs éléments avant de reprendre les activités, nous ont confié des chauffeurs.



Touré Yelly

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