jeudi 12 juillet 2007 par Notre Voie

Les populations de la sous-préfecture de Sémien sont sorties d'une torpeur de 5 ans pour réserver une accueil enthousiaste à Gnan Raymond, DDC de Laurent Gbagbo, qui y accompagnait des déplacés de guerre. Cette mobilisation aurait pu être encore plus importante. De nombreuses personnes n'ont pas pu quitter les villages pour venir à la fête en ville à cause de l'absence de moyens de transport?. M. Barthélémy Fohoun, jeune cadre originaire de la sous préfecture de Sémien, dans le département de Kouibly, foulait, mardi dernier, le sol de ses ancêtres pour la fois après cinq ans d'absence. Au four et au moulin malgré une cravate bien nouée sur une chemise bleue claire, il s'évertue, avec de nombreuses autres personnes qui ont effectué le déplacement d'Abidjan la veille comme lui, à faire de la rencontre entre les populations et le directeur départemental de campagne, Raymond Gnan, un succès total.Tous les fils et filles de la sous préfecture sont là et les retrouvailles avec les parents restés sur place sont une fête. Des b?ufs et des moutons ont été immolés pour l'occasion et dans presque toutes les maisons, on cuisine comme en période fin d'année. Une dizaine de grands masques dont la légendaire panthère sont sortis. C'est la première fois depuis l'occupation de la région par la rébellion. Au début de la guerre, des villageois avaient compté sur la puissance attribuée aux masques, notamment les panthères, pour le salut de la région. Mais les rebelles avaient rapidement mis fin à leurs rêves en tirant sur tout ce qui bouge, faisant de nombreux morts parmi les masques. Ayant perdu bon nombre des leurs, ils se sont fondus dans la nature. Dans les villages, on a raconté que les masques ont disparu dans la forêt parce qu'ils sont mécontents de la présence des rebelles. Le meeting qui doit marquer ces retrouvailles, se tient dans la cours de l'école. La place est noire de monde, tant la mobilisation est grande. Lorsque M. Gnan arrive sur les lieux avec sa délégation, il est accueilli par des chants et danses ainsi qu'une forêt de doigts en l'air, formant V de la victoire. Les jeunes filles membres du mouvement Deux millions de filles pour Gbagbo, sont venues en grand nombre d'Abidjan pour prendre part à l'organisation de la manifestation. Ce qui est passé est passé. La guerre est finie. C'est pourquoi nous sommes là pour vous parler de Laurent Gbagbo et du FPI. Je reviendrai ici pour vous parler du candidat Gbagbo et de son programme de gouvernement. Je sais que rien ne pourra remplacer tout ce que vous avez perdu pendant cette guerre. Mais nous devons taire nos rancoeurs pour parler tous d'une même voix comme le font le Premier ministre Guillaume Soro et le président Laurent Gbagbo?, dira M. Gnan Raymond, dans une adresse faite en langue locale à la population autochtone. Se tournant vers les Forces nouvelles dont tous les responsables locaux étaient présents avec un grand nombre de leurs hommes, il dira que notre présence ici aujourd'hui, est la preuve que la guerre est finie. Et si la guerre est finie, les hommes politiques doivent pouvoir se rendre partout où ils le souhaitent pour s'adresser aux populations. Nous ne pouvions donc pas rester assis à Abidjan et dire que la paix est revenue?. Ce meeting est, selon des villageois, le premier rassemblement volontaire et joyeux de la population depuis cinq ans. Les villageois sont donc venus en grand nombre pour manifester aux côtés des cadres, leur joie et leur soutien au président Gbagbo et au FPI. La manifestation a donc débuté par la libation du chef de terre qui a demandé aux mânes des ancêtres de soutenir les enfants qui reviennent au village. Le commandant Cheick, com-secteur de Sémien, a pris ensuite la parole pour dire que désormais, on ne parle plus que de paix. L?a Côte d'Ivoire a connu des moments chauds. Mais grâce au Premier ministre Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, et au Président Laurent Gbagbo, la paix est devenue une réalité en Côte d'Ivoire. Chacun est libre de circuler. Une délégation du FPI à Sémien ? Cela était impossible. Mais vous êtes là aujourd'hui et nous sommes contents?, a-t-il déclaré à la grande joie de l'assistance. Confirmant ces propos, le chef du village a dit que depuis quelque temps, il n'y a plus de problème entre la population et les Forces novelles. Seulement, l'on souffre énormément du très mauvais état de la route, de l'absence d'eau potable et d'électricité. M. Jean Fahé, premier adjoint au Directeur local de campagne, a rappelé que Sémien a très douloureusement connu les affres de la guerre. La commune a été bombardée à deux reprises lors des affrontements. Aujourd'hui, je remercie les Forces nouvelles qui font preuve d'une grande prise de conscience. Rien ne devrait nous diviser et rien, en réalité, ne nous divise. Personne ne peut dire pourquoi nous avons fait la guerre et tout le monde est d'accord pour dire qu'on s'est battu pour rien. Maintenant que nous avons compris, allons à la paix?, a-t-il conclu.


Paul D. Tayoro (envoyé spécial)

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