jeudi 12 juillet 2007 par Notre Voie

Ibrahim Sy Savané, ministre de la Communication a remis, la semaine dernière, 5 véhicules au directeur général de la RTI, Pierre Israël Brou Amessan. Sur ces véhicules, il est marqué Plan d'urgence de la RTI?. Ceux qui étaient à la cérémonie de remise de clés ont pu se rendre compte que ces voitures n'étaient pas toutes neuves. C'est qu'il y a longtemps qu'elles sont arrivées en Côte d'Ivoire et étaient utilisées par les hommes du cabinet de Martine Koffi Studer. S'étant rendu compte qu'elles ont été obtenues grâce au plan d'urgence concocté par les experts de la RTI au prix de plusieurs séminaires, le ministre Savané a décidé de les remettre au vrai propriétaire : le directeur général de la RTI. Il a donc réparé une injustice avec les mots qu'il faut et la manière. Ce n'est pas un don mais bien un dû?, a-t-il répondu à ceux qui parlaient de don que fait son ministère à la RTI.
D'ailleurs, pour marquer son territoire et donner l'exemple de la transparence, le ministre s'est refusé, dit-on, à payer le reliquat que la RTI doit à une société française de distribution de matériels. Ce matériel ayant été acheté par les services de Studer, le nouveau ministre a exigé une inspection préalable des experts de la RTI avant qu'il ne donne son accord pour paiement. C'est ainsi que Benjamin Kieffolo, conseiller du directeur général, et Kissi Nda, directeur de la Diffusion, ont été envoyés en mission d'inspection auprès de cette société française. Ils sont attendus à Abidjan depuis le début de la semaine.
De sources proches du cabinet ministériel, Sy Savané a tenu à faire cette vérification préalable parce que des informations lui sont parvenues selon lesquelles, le matériel commandé est de seconde main. Par ailleurs, toujours selon les mêmes sources, le ministre de la Communication n'a pas du tout apprécié le flou qui a entouré l'achat de ce matériel. En effet, pour réhabiliter son réseau vétuste (émetteurs des zones anciennement assiégées et ceux qui sont en zone gouvernementale), un plan d'urgence a été concocté par la direction générale de la RTI à la demande, dit-on, de l'Union européenne. Tous les experts dont regorge cette institution étatique ont participé activement à son établissement. Jugé bon, il a été adopté par le gouvernement de Côte d'Ivoire. Au terme de nombreux séminaires organisés pour la réflexion, une commission a été créée pour gérer les finances et faire les achats. Mais voilà qu'arrivé le temps des achats, le cabinet de Studer décide d'autorité de se substituer à cette commission pour les achats mais aussi pour être le bénéficiaire exclusif des bienfaits de ce plan d'urgence RTI. Une attitude jugée bizarre dans le temps par l'équipe Kébé et qui a même fait grincer des dents. Heureusement que sur le chemin, est intervenu un certain Sy Savané pour rétablir la justice.


Abdoulaye Villard Sanogo

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