Le gouvernement a décidé de suspendre toute activité liée au permis de conduire jusqu'à nouvel ordre. C'est du moins ce qu'il faut retenir de la déclaration lue hier à 20 h par le ministre des Transports, Mabri Toikeusse, sur le plateau de la première chaîne de la télévision nationale. Ces activités sont le pré enregistrement, l'organisation des examens de code et de conduite, la production et la délivrance du permis de conduire. Sans être précis sur les raisons de cette grave décision, le ministre invoque des difficultés liées au dysfonctionnement des structures concernées et à la réticence de certains acteurs en particulier les opérateurs économiques du secteur. La décision se justifie, précise-t-il, par le souci du gouvernement de préserver la paix sociale.
En fait, cette décision est consécutive au conflit qui a cours actuellement entre la Sonatt et la société Starten Technologie au sujet de l'édition du permis de conduire. En effet, alors que, conformément à une convention signée en 2002 entre l'Etat de Côte d'Ivoire et Starten, cette dernière devrait s'occuper du pré-enregistrement des candidats au permis de conduire, elle s'est mise à produire carrément la pièce. De sorte que depuis un certain temps, la Côte d'Ivoire se retrouve avec deux permis parallèles. L'un au format traditionnel de trois feuillets roses produit par la Sonatt et l'autre au format carte de crédit (produit par Starten). Alertée, la Sonatt, détentrice exclusive du processus de production du permis de conduire en Côte d'Ivoire, est intervenue pour en arrêter la fabrication par la société Starten. On en était là, lors que le ministre de tutelle a créé la surprise hier en annonçant la suspension du processus de production du permis de conduire.
Compte tenu de la complexité de cette affaire, il faut s'attendre à une réaction à la mesure de la décision ministérielle. Et des rebondissements, comme en est coutumier le milieu des transports.
Alakagni Hala