jeudi 12 juillet 2007 par Fraternité Matin

Le chef du gouvernement s'est rendu au chevet des blessés et des parents des morts de l'attaque de Bouaké. Rentré lundi à Abidjan après l'attentat du 29 juin dont il a été victime à Bouaké, le Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro, a rendu visite, hier, aux blessés et aux familles des personnes décédées. Des personnes qui faisaient partie de sa délégation. Ainsi, il est allé successivement, à 16 heures, à la Polyclinique Sainte Anne-Marie (PISAM), à 16 heures 20 à Marcory Remblais et à 17 heures 30, à la Riviera III. A la PISAM, Guillaume Soro a pu s'enquérir de l'état de santé de son directeur du protocole, Koné Kamaraté Souleymane qui se trouve dans une meilleure posture. Celui-ci a expliqué, dans sa chambre 312, en présence du Dr Brou qui le suit, que l'attaque a provoqué beaucoup de plaies au genou. Aujourd'hui, les impacts de balles ont été extraits, des débris et autres corps étrangers. Il a également été victime d'une fracture du genou. Le Premier ministre s'est également demandé si son ami et collaborateur retrouvera l'usage de ses jambes et sera capable de marcher. Koné Souleymane a tenté de le rassurer. La deuxième personne toujours retenue à la Polyclinique sur la dizaine de blessés, est le cameraman du Premier ministre, Cissé Lacina. Mais lui n'a pu recevoir la visite de la délégation car étant toujours dans la salle de réanimation. Toutefois, des sources proches de la Primature indiquent qu'il aurait repris connaissance. Au personnel médical, le Premier ministre a adressé ses remerciements pour la qualité du travail accompli depuis le début de ce drame. La deuxième étape de la visite de M. Soro fut la résidence de M. Doumbia Sékou, membre du protocole à la Primature. Avec sa délégation, le Premier ministre a rencontré la famille éplorée, à Marcory Remblais, pour lui exprimer sa compassion et lui apporter son soutien. Le chef du gouvernement était à la tête d'une forte délégation comprenant plusieurs ministres et des membres de son cabinet. Il s'agit, entre autres, des ministres Youssouf Bakayoko, Konaté Sidiki, Koné Amadou, Allah Kouadio Remi, Ibrahim Sy Savané. La dernière étape a eu lieu à la Riviera III au domicile du Pr Aïdara, oncle de feu Serifou Souleymane. Là aussi, il s'agissait d'exprimer sa compassion à la famille. Un membre de son cabinet a expliqué que M. Soro indiqué à ses hôtes qu'il avait perdu en cet homme non seulement un collaborateur mais aussi un frère à qui il avait commencé par s'habituer. Il a rappelé que l'homme est décédé dans le cadre d'une mission officielle et que l'attentat le visait en premier. Le chef du gouvernement s'est abstenu de faire une déclaration au terme de cette visite.Le premier conseil des ministres, après l'attentat. Le Premier ministre l'avait annoncé depuis Bouaké. La tenue d'un conseil des ministres, dès son retour à Abidjan. Deux semaines après l'attentat manqué contre lui et sa délégation, le premier Conseil des ministres extraordinaire se tient ce jour, au Palais présidentiel, au Plateau. Un Conseil qui sera présidé par le Président de la République, Laurent Gbagbo.
Le chef du gouvernement avait annoncé qu'il ferait, à cette occasion, une communication sur la tentative d'assassinat suivie d'autres décisions majeures. Notamment, la prise de textes pour l'achèvement du programme de réorganisation des ministères ; la poursuite du redéploiement de l'administration, avec l'affectation des sous-préfets ; la prise de dispositions pour la relance effective des audiences foraines sur l'ensemble du territoire national.
Paulin N. Zobo
Attéby écarte la piste des rebelles. Ce qui s'est passé n'est pas le fait d'un petit rebelle. Pour l'honorable Attéby William, l'attentat manqué contre le Premier ministre n'est pas imputable aux éléments des Forces nouvelles. Mais plutôt à des spécialistes en la matière. Lors de la conférence qu'il a prononcée le 8 juillet dernier à Abengourou, en marge de la rentrée politique de la cellule locale des enseignants de son parti (CEFPI), le chargé des réformes institutionnelles et de la justice au Front populaire ivoirien (FPI) a pointé un doigt accusateur sur l'ancienne colonie, la France. A travers la force Licorne basée en Côte d'Ivoire depuis le déclenchement de la guerre. Malgré son échec, la France n'a toujours pas renoncé à son idée de néocolonianisme, a fait remarquer le député Attéby William. Et de rassurer que rien n'entravera le processus de paix enclenché, car a-t-il souligné Ça ne servira à rien d'assassiner un dirigeant. La Côte d'Ivoire veut avancer résolument vers son indépendance économique et politique. Toutefois, il a conseillé la prudence et la vigilance à ses militants. Déplorant les 26 résolutions des Nations unies qui, dit-il, n'ont rien apporté parce que la France ne voulant pas une solution africaine à la crise ivoirienne, Se prononçant sur la gestion des aéroports du pays, il a mis en garde les Forces impartiales, en particulier la Force Licorne et leur a demandé de quitter d'ici à mercredi ou jeudi, toutes les pistes d'atterrissage.

Traoré Moussa
Correspondant Régional

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