jeudi 12 juillet 2007 par Fraternité Matin

Un Conseil des ministres extraordinaire s'est tenu, hier, au Palais présidentiel, au Plateau sous la présidence du Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Il a duré de 11 heures à 12 heures 40, suivi d'un second tête-à-tête entre le Président de la République et son Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro jusqu'à 13 heures 30. Le premier huis clos ayant eu lieu peu avant le démarrage du Conseil. Il n'avait qu'un seul point à l'ordre du jour, l'attentat manqué de Bouaké, le 29 juin dernier, qui a coûté la vie à 4 personnes et fait 10 blessés. Nous avons eu un important Conseil des ministres qui a réuni l'ensemble du gouvernement. Nous avons bien sûr fait le point de la situation politique et sécuritaire de notre pays. Il n'y avait qu'un seul point inscrit à l'ordre du jour, a affirmé le Premier ministre, Guillaume Soro, à sa sortie d'audience à 13 heures 30. Il a invité la presse à s'en remettre au porte-parole du gouvernement pour avoir le détail des mesures qui ont été prises. Le Premier ministre a affirmé que la question de l'enquête internationale a été évoquée. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Koné, a apporté quelques précisions sur le contenu des travaux. Il a indiqué que le Premier ministre a présenté la situation et expliqué les conditions dans lesquelles l'attentat s'est produit et nous avons examiné un certain nombre de propositions faites aussi bien par le Président de la République que par le Premier ministre. Le gouvernement a donc adopté une série de mesures que nous allons vous communiquer dès ce soir (hier). Le débat sur les suites judiciaires de la tentative d'assassinat du Premier ministre a été également tranché. Le Président a donné son accord. Il y aura donc une enquête internationale aux côtés de l'enquête menée par les juridictions nationales en la matière, a ajouté le ministre Koné. Dans ce cadre, le gouvernement ivoirien promet de saisir l'ONU. Ça se fera incessamment. Le Président de la République a donné les instructions pour que cela se fasse ; le Premier ministre prend les dispositions avec le ministre de la Justice et le ministre des Affaires étrangères.

Sur les 33 membres de l'équipe gouvernementale, 5 étaient excusés, car en mission. Il s'agit des ministres de la Culture, Kouadio Komoé ; de la Jeunesse, Sport et des Loisirs, Dagobert Banzio ; de l'Enseignement supérieur, Cissé Ibrahim Bacongo ; de la Solidarité et des Victimes de guerre, Dacoury-Tabley Louis André et des Mines et de l'Energie, Monnet Léon Emmanuel.
Par ailleurs, une source proche des travaux a confié que la question des audiences foraines a été brièvement évoquée par le Chef de l'Etat.

Paulin N. Zobo


Ponctualité gouvernementale

Les membres du gouvernement, sans exception, ont voulu démontrer qu'ils ont une conscience très nette de la gravité de la situation qui prévaut depuis le 29 juin dernier, jour de l'attentat manqué, à Bouaké, contre le Fokker 100 présidentiel transportant le Premier ministre. En dehors de cinq d'entre eux dont les absences sont justifiées, tous étaient présents pour manifester leur solidarité au chef du gouvernement. Mieux, l'heure africaine, c'est-à-dire les longs retards qui collent à la peau des Ivoiriens, a été malmenée, hier, pour le Conseil des ministres extraordinaire (prévu à 11h) qui avait un seul point à l'ordre du jour: l'acte terroriste qui a failli coûter la vie à Soro Kigbafori Guillaume. Le chef du gouvernement a quitté les locaux de la Primature à 10h 48 pour rejoindre le Palais présidentiel, situé à moins d'une encablure. Le Président Laurent Gbagbo, soucieux également de montrer par sa ponctualité que l'heure est grave, a foulé le sol du Palais à 10h30, bien avant la plupart des membres du gouvernement. Il accueillera, aux environs de 10h 50, le Premier ministre avant de s'enfermer, avec lui, dans son bureau durant une quinzaine de minutes, pour un tête-à-tête. Pendant ce temps, les ministres continuaient d'arriver pour participer à cette séance extraordinaire. A 11h 05, Soro Guillaume, affichant une bonne mine et devisant d'abord avec Dr Alphonse Douati (ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques) puis avec Zohoré Aubert, un conseiller spécial du Chef de l'Etat, descend pour gagner la salle du Conseil des ministres. Il est suivi trois minutes plus tard par le Chef de l'Etat, très détendu.
En accédant à la cour du Palais à 11h 09, Dr Albert Mabri Toikeusse, ministre des Transports, et Youssouf Soumahoro, ministre du Commerce, qui ont compris qu'ils accusaient un retard, fût-il léger, ont accéléré leurs pas. Ils seront stoppés net par la garde présidentielle afin de ne pas perturber l'entrée du Chef de l'Etat dans la salle du Conseil des ministres. Une minute plus tard, c'est au tour de Mel Eg Théodore, ministre de la Ville et de la Salubrité urbaine, de pointer devant le Palais, en courant. Ce sont Hamed Bakayoko, ministre des Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication, et Achi Patrick, ministre des Infrastructures économiques, qui ont battu les records de retard. Au moment où les nombreux journalistes, venus couvrir l'événement, retournaient à leur rédaction, le premier, piquant un sprint, est arrivé à 11h 15 et le second a bouclé la boucle une minute plus tard, au pas de course et gêné. De sorte qu'ils ont échappé à la vigilance du greffier qui notait les présences au Conseil des ministres.

F. M. Bally

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023