Les familles Lingani et Ouédraogo sont à l'hôtel depuis le drame qui leur a fait perdre six membres en une nuit. Même si cela ne règle pas définitivement leurs problèmes, elles sont au moins au chaud pour un moment. Elles ont au moins le sommeil tranquille pendant cette saison des pluies qui s'annonce avec force. Certains de leurs voisins qui ont compati hier à leur douleur, les envient aujourd'hui. Parce que pour l'instant, ils ne s'agrippent plus aux portes de leur maison la nuit en temps de pluie. Une envie qui se mêle aussi à la révolte. Et un des voisins des Lingani de le dire sous le couvert de l'anonymat en ces termes: "donc la mairie a la possibilité de loger des familles en difficulté. Elle attend qu'il y ait des morts avant de réagir. Et nous autres qui vivons les mêmes menaces que les évacués? Le maire attend aussi que nous perdions des parents pour songer à régler notre problème. Car les mêmes menaces d'éboulement existent toujours et s'accentuent de jour en jour avec les constructions sur la colline de la mort". Ces familles laissées pour compte se demandent à qui le tour?
D. G