jeudi 12 juillet 2007 par Fraternité Matin

Nous voudrions qu'on sécurise notre école. Quand il pleut, l'eau inonde toute la classe. Nous avons peur". Ces propos sont de Sidibé Abdoulaye, 8 ans, et élève au CP 1. Avec 180 autres enfants du quartier, ce gosse est inscrit à l'école franco-arabe Nourroul islam de Mossikro. Un établissement qui, en dépit de son âge (elle a ouvert ses portes en 1982), est loin d'être un cadre idéal pour les études. Trois hangars à peine couverts servent de salles de classe. M. Soro Abou, le directeur de cet établissement, ne cache pas son amertume par rapport aux conditions de travail de ses collaborateurs. "Nous savons que cette école est dans un état piteux. Mais qu'allons-nous faire? La fermer jetterait ces centaines d'enfants à la rue. Nous essayons de faire ce que nous pouvons. Nos demandes d'aide pour réhabiliter l'école sont restées lettres mortes. Les autorités municipales, les anciens élèves dont la plupart sont dans les pays arabes ne réagissent pas à nos sollicitations", déclare-t-il. Mme Camara Kady, institutrice va plus loin. "L'école risque de disparaître un jour. Elle existe pour le moment par la volonté d'une famille qui a cédé une partie de son lot. Nous avons des propositions de terrains. Mais les moyens nous manquent", dit-elle avant d'ajouter: "nous ne faisons que du social. Les orphelins ne paient pas de scolarité. Les autres nous versent difficilement entre 500 francs et mille francs par trimestre. Ce qui n'est même pas suffisant pour payer le personnel". Les responsables de l'école franco-arabe Nourroul islam de Mossikro savent également que la sécurité de leur établissement est très précaire. Surtout en temps de pluie. Raison pour laquelle, ils le ferment dès que la première goutte de pluie tombe. "La colline de Jean-Paul II est un danger permanent pour les enfants. Elle peut céder à tout moment, avec la pluie. Nous sommes conscients de ce fait. Donc, nous préférons faire partir les enfants à la maison que de les garder et avoir des problèmes par la suite", explique M. Soro Abou. En attendant de trouver des solutions définitives à leur situation, les 180 enfants de l'école franco-arabe Nourroul islam de Mossikro continuent de suivre les cours, selon les saisons.

Doua Gouly

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