jeudi 12 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Mon cher Bogota, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre
J'aurai pu écrire Son Excellence Monsieur SORO KIGBAFORI Guillaume, Premier Ministre de la République de Côte d'Ivoire pour être civilement et civiquement correct en ma modeste qualité de citoyen ivoirien. Respectueux de son pays, de ses institutions et de ceux qui l'incarnent. Mais notre longue camaraderie que dis-je notre amitié fraternelle m'autorise à ne pas m'obliger une procédure trop protocolaire. Donc tu sauras déjà excuser ma façon moins protocolaire de m'adresser à toi. Tu vois aussi que je te tutoie puisse qu'entre toi, GROUBERA TAPE ex SG Fesci, Section FAST vivant en Belgique et moi, c'était cool ! Je dis mon cher Bogota pour te rappeler les années 90 et le combat que tu menais durant ces années sans armes. Yako cher ami ! Yako pour ce qui t'est arrivé le vendredi 29 juin à travers cet attentat manqué sur ton avion et ta propre personne ! Comme j'ai condamné hier la manifestation de cette rébellion, je condamne cet attentat lâche et révoltant perpétré contre l'avion qui te transportait avec tes collaborateurs et des journalistes. Les pauvres journalistes ! Je pleure avec toi tous ceux qui sont morts dans cet attentat ignoble et odieux. Je pleure particulièrement pour SEKOU Doumbia et SERIFOU Souleymane, deux grands serviteurs de l'Etat que je connaissais très bien. Et qui sont morts à la tâche au service de notre pays. Que Dieu veille sur leur mémoire. Aussi je ne cesse de prier pour la guérison de tous ceux qui ont été blessés physiquement et moralement ; et qui sont à jamais marqués en particulier pour notre ami KAMAGATE Souleymane dit Soul To Soul. Dieu merci que le pire ait été évité et que tu sois en vie. Tu es aujourd'hui en vie parce que tu as été sincère dans ta volonté d'aller à la Paix pour sauver la Côte d'Ivoire d'un grand péril. Ta sincérité de tolérer et de penser aux Ivoiriens qui souffrent de cet état de ni paix ni guerre, t'a sauvé ! En acceptant la main tendue de l'adversaire à travers le dialogue direct initié par celui-ci, tu a s compris que la Côte d'Ivoire mérite mieux que de demeurer dans une adversité sauvage qui allait la conduire nulle part. Tu as confessé tes pêchés en demandant pardon à ton nom et au nom de tous au Peuple, C'est ce pardon sincère de ta part qui a sauvé ta vie dans ce funeste coup du 29 juin. Le petit séminariste que tu as été, sait très bien que Dieu pardonne toujours à ceux qui savent s'humilier devant sa face. Et il t'a pardonné à travers son Peuple béni de Côte d'Ivoire. La preuve : l'émoi et la consternation dans lesquels le Peuple ivoirien s'est trouvé à l'annonce de cet indigne acte. Le ballet de Yako qui s'est fait dans ton fief à Bouaké. Les condamnations qui ont fusé de partout contre cet acte odieux et ignoble. Tu sais plus que moi que les rébellions sont comme des révolutions qui s'autodétruisent. Mais te connaissant comme un grand stratège, je sais que tu as dû convaincre tous tes collaborateurs et autres de l'opportunité d'aller à la Paix avec cet accord de Ouaga initié par l'adversaire. Tu es aujourd'hui Premier Ministre de Côte d'Ivoire. Tu sais aussi que tu es rentré dans la République par la fenêtre, il faut que tu en sortes par la grande porte par les acclamations et applaudissements du Peuple. Ce brave Peuple ivoirien comprendra que grâce au jeune Premier Ministre (tu as eu 35 ans le 8 mai dernier), la Côte d'Ivoire a renoué avec l'organisation des élections propres, transparentes et incontestables. Et grâce à Guillaume SORO KIGBAFORI, notre pays a un Président de la République légal et légitime qui pourra gouverner tranquillement en veillant à ce que ne prospèrent plus dans ce pays les mentalités instruites au putschisme, à la rébellion et aux attentats politiques. Les attentats politiques, comme ce qui a failli te coûter la vie ce dernier vendredi du mois de juin 2007, sont très dangereux dans l'équilibre politique et dans l'évolution de la démocratie dans un pays. Ils constituent un frein à la liberté publique et un blocus à la quiétude de la classe politique. A travers l'attentat manqué sur ta propre personne, tout est accompli en moins de cinquante ans pour notre pays : parti unique, coup d'Etat, tentatives de coup d'Etat, rébellion, attentat manqué contre une personnalité politique. Que toutes ces sauvageries humaines cessent ! Elles ne sont pas dignes de notre démocratie naissante. Elles ne sont pas compatibles avec le progrès de notre Nation ambitieuse. La foi que tu as mise durant quatre ans dans la gestion de ta rébellion, mets cette même foi dans la gestion du processus de retour à la Paix dans ton pays que tu aimes tant pour lequel tu te bats. Tu es un panafricaniste convaincu mais avant d'aller à la rencontre des autres Etats Africains, il faut que ton Etat existe et soit fort. Donc tu as intérêt dans ta position privilégiée de cohabitation politique de "ni tandem ni défiance" de tout mettre en ?uvre afin que ce processus qui donne espoir atteigne son objectif de retour à une Paix durable dans notre pays. Un démocrate, un vrai ne ruse pas avec ses propres idéaux. C'est même la marque des grands hommes. Tu sais autant que moi la duplicité de la classe politique ivoirienne. Toi qui as commencé tes combats politiques par une victoire reconnue, "l'Homme de l'année 1997" par un journal progouvernemental, le quotidien Ivoir'Soir. Tu es aujourd'hui en cohabitation avec celui qui te "fascinait" et dont tu disais qu'il avait "le discours du changement" ; fais en sorte que votre cohabitation "ne conduise notre pays plus avant vers le gouffre" en désarmant les c?urs et en donnant les meilleures chances à la Paix. Toi qui as échappé à plusieurs attentats ici et là. Toi qui t'es fait des alliés comme des ennemis, sois vigilant pour mieux conduire ce processus de retour à la Paix. N 'oublie surtout pas que tu as intérêt à ce que la poubelle de l'histoire qui a déjà englouti pas mal d'hommes ayant bluffé avec leur propre vision du monde ne te retienne. Pour toi qui as pris les armes pour te battre pour ne pas t'installer dans le fauteuil présidentiel mais pour que ton "pays retrouve son vrai visage : paix, liberté, prospérité", le verdict de l'histoire récente de notre pays sera sans appel pour toi, l'ex leader étudiant, fils de Clément SANGA SORO et de Juliette MINATA SANOGO. Alors mets tout en ?uvre afin que ce processus ne capote pas pour replacer notre génération des étudiants des années 90 dans l'espoir de la renaissance de notre pays. Notre génération de la démocratie naissante en Côte d'Ivoire a failli désespérer le vaillant Peuple ivoirien. Tu as toutes les cartes en main pour nous réhabiliter aux yeux de l'opinion nationale en jouant franc jeu. Remets toi de cette chute momentanée et continue l'autre combat qui vaille la peine d'être menée : la normalisation de la vie politique nationale pour un retour à une Paix durable. Tu seras un autre héros et non un miraculé. Que DIEU qui aime ce pays plus que nous les Ivoiriens veille sur le processus du retour à une Paix durable.
Fraternellement
angedagaret@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023