ABIDJAN - Le gouvernement ivoirien a décidé mercredi à Abidjan de confier à l`ONU l`enquête de l`attentat manqué du 29 juin à Bouaké (centre) contre le Premier ministre Guillaume Soro, a indiqué à l`AFP un membre du gouvernement sous couvert de l`anonymat.
"Le courrier doit être remis au plus tard demain (jeudi) au représentant de
l`ONU à Abidjan", a souligné cette même source.
Cette décision été prise au cours d`un conseil des ministres extraordinaire
qui s`est tenu en présence de M. Soro et présidé par le chef de l`Etat Laurent
Gbagbo.
Le chef du gouvernement ivoirien, également chef de la rébellion des Forces
nouvelles (FN), est arrivé lundi à Abidjan en provenance de Ouagadougou. Il
s`était rendu au Burkina Faso après l`attentat à l`arme lourde qui a visé son
avion le 29 juin à Bouaké (centre de la Côte d`Ivoire), quartier général des
FN.
L`attaque a fait au moins quatre morts et plus d`une dizaine de blessés
dans sa délégation, suscitant une vague de protestations et d`indignations,
tant au niveau local qu`international.
Aucune information n`a été donnée jusqu`ici sur les auteurs ou les
commanditaires de cette attaque, toutes les hypothèses restant ouvertes.
Le 5 juillet, l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci)
s`était déclarée prête à "appuyer" une enquête internationale demandée par le
Premier ministre ivoirien Guillaume Soro pour faire la lumière sur cet
attentat.
Plusieurs chefs des FN avaient mis en cause l`Onuci après l`attentat,
estimant qu`elle avait failli à sa mission de protéger l`aéroport de Bouaké.
L`organisation onusienne avait répondu qu`elle étaient responsable de ses
seules installations, mais pas de la sécurité des aéroports ivoiriens.
La Côte d`Ivoire est coupée en deux depuis l`échec du coup d`Etat des FN
contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002, chacun contrôlant une
moitié du pays. Les deux camps ont amorcé une réconciliation en mars dernier
avec la signature d`un accord de paix entre MM. Gbagbo et Soro, nommé depuis
Premier ministre.