mercredi 11 juillet 2007 par Le Patriote

Il fallait le voir. La mine alarmante et le regard menaçant. Le Lt-Colonel Zadi Nandjé Vincent, Porte-parole par intérim des FANCI offrait, ce lundi 9 juillet, à la télé, l'image d'un soldat en guerre. Il a certainement rappelé aux Ivoiriens les durs instants des communiqués lus par Yao Yao Jules en septembre 2002. Pourtant, il ne s'agissait que d'un communiqué ordinaire. Mais, le porte-parole de Mangou, dans la forme de sa prestation a laissé entrevoir que les forces armées ne sont pas contentes. Elles entendent faire partir les forces impartiales des périmètres aéroportuaires ivoiriens sous leur contrôle. Rappelant la responsabilité des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire, le chef d'Etat-major des FANCI a adressé une lettre aux commandants des forces Licorne et ONUCI. Lettre contenant des mesures sécuritaires applicables sur la plate-forme aéroportuaire Félix Houphouët Boigny d'Abidjan Port-Bouët et dans un rayon d'un kilomètre au-delà. Des mesures qui consistent au démontage de tous les postes de surveillance érigés par les forces impartiales et les mesures de Sécurité qu'elles ont mises en place pour d'une part, la protection du personnel et des engins militaires onusiens et d'autre part, la surveillance de l'embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire. Le ton martial employé par le porte-parole des forces armées nationales, laisse transparaître, clairement, que le Général Mangou veut laver le linge sale en public : faire passer les forces impartiales comme les ennemis de la paix.
Mais que leur reproche au juste le Général Mangou? D'avoir certainement empiéter sur la souveraineté nationale. Mais en vérité, c'est une guerre par procuration que mène le chef d'Etat-major des FANCI. L'enquête demandée par le Premier ministre pour éclairer les circonstances de l'abominable attentat contre sa personne n'a pas encore démarré. Si les forces impartiales devraient payer pour complicité, passive ou active, cela devrait l'être après la manifestation de la vérité. Tout le reste n'est que mesure précipitée, qui, fort curieusement, s'apparente au discours du camp présidentiel. Bien avant l'accord politique de Ouagadougou, Gbagbo et ses hommes réclamaient que Licorne et l'ONUCI plient bagage.
Le Général Phillippe Mangou en exigeant de mettre l'aéroport d'Abidjan qui fait à lui seul plus de 90 % du trafic aérien ivoirien, sous le contrôle exclusif de ses forces, sait-il que la Côte d'Ivoire est sous embargo international? Il convient de rappeler que la résolution 1584 du 1er février 2005 votée par le conseil de sécurité, a donné mandat aux forces impartiales de renforcer l'efficacité de l'embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire, imposé le 15 novembre 2004 par la résolution 1572, et contenant essentiellement une série de mesures visant à assurer que l'embargo est bien effectif et à améliorer les moyens de contrôle.
La Résolution 1584, présentée par le Danemark, les Etats-Unis, la France, la Roumanie et le Royaume-Uni, adoptée à l'unanimité par tous les Etats membres d'empêchait la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects d'armes et de tout matériel connexe à la Côte d'Ivoire ainsi que la fourniture d'assistance ou de formation se rapportant à des activités militaires .
Pour le contrôle, le Conseil avait autorisé l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les forces françaises qui la soutiennent à surveiller l'application de ces mesures, y compris en inspectant, sans préavis, les cargaisons des avions et de tout véhicule de transport utilisant les ports, aéroports, champ d'aviation, bases militaires et postes frontières de la Côte d'Ivoire .Ces mesures sont encore en vigueur. En tous les cas, la démarche du patron des FANCI paraît singulière. Quelles mesures sécuritaires a-t-il prises quand des militaires ont tué plus de 120 personnes lors des évènements des 25, 26 et 27 mars 2003 ?

Charles Sanga

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