Quel est le degré de responsabilité des forces impartiales dans l'attentat perpétré contre le Premier ministre le vendredi 29 juin dernier ? Les points de vue divergent. Certaines personnalités tant du côté du pouvoir que des Forces nouvelles ont déjà porté des accusations contre l'ONUCI et la Licorne. Les suspectant ou portant des accusations directes contre ces forces étrangères. A qui l'on reproche de n'avoir pas été suffisamment regardantes pour éviter ou à tout le moins limiter les dégâts de l'attentat qui a failli emporter le chef du gouvernement. En ce qui concerne les soldats français de l'opération Licorne, il leur est reproché le fait que l'un de leurs hélico ait obstrué la piste C. Ce qui, selon les "accusateurs", n'aurait pas permis au Fokker 100 de redécoller après avoir essuyé les tirs d'obus et de roquettes. Les tenants de cette thèse pensent que si la piste C n'avait pas été "bloquée" par l'engin de la Licorne en question, le Fokker 100 aurait amorcé un redecollage. Un point de vue que ne partage pas forcement un haut responsable des Forces nouvelles à Bouaké. Il estime que Licorne a plutôt sauvé Guillaume Soro. Et comment ? Il s'en explique en affirmant que si l'avion de la Licorne n'était pas là, le pilote du Fokker 100 aurait tenté et réussi un redecollage. S'il redecollait effectivement, notre interlocuteur soutient avec force que c'en était fini pour Guillaume Soro et tous ceux qui se trouvaient à bord de son avion. Pourquoi ? Tout simplement parce que selon lui, les tireurs auraient abattu le Fokker 100 en l'air. Toute chose qui lui a fait dire qu'en positionnant son avion sur cette piste qui sert de piste de redecollage en cas de danger, les soldats de la Licorne qui, "certainement devaient avoir l'information du coup", ont été bien inspirés. Afin justement de ne pas permettre un redecollage. Qui aurait été fatal à tout le monde. A la question de savoir si cette idée d'abattre l'avion en l'air n'allait pas provoquer la disparition de plus d'une cinquantaine de personnes dont certains n'ont rien à voir avec l'ex-rébellion, la réponse de l'interlocuteur a été prompte. "Pensez-vous qu'un terroriste a des états d'âme ? Ce qui importe chez lui, c'est le résultat". C'est pourquoi, il estime que, "Licorne a bien fait de bloquer la piste". Cela, faut-il savoir, leur a sauvé la vie. Et partant à toute la Côte d'Ivoire. Car s'interroge-t-on du côté de Bouaké "que serait-il arrivé si l'attentat avait réussi ?". Une question qui vaut tout son pesant d'or.
YMA