mercredi 11 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Temps gris en ce mois de juillet 2007 ; accueil gris à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny ; grise mine de Soro Kigbafori Guillaume qui était accueilli ; normal, il est encore frais dans les esprits l'attentat du vendredi 29 juin 2007. Tous ceux qui sont pressés d'oublier le passé, ne peuvent pas prétendre avoir oublié que sur le tarmac de l'aéroport de Bouaké, quatre personnes ont trouvé la mort dans le Fokker 100 présidentiel ; et que dans cet avion, devraient se trouver des ministres FPI qui ont, par enchantement, préféré rallier la capitale du centre par la route, Bouaké qu'ils n'atteindront, par hasard, pas ce vendredi noir où le Premier ministre faillit perdre la vie, et les autres jours, d'ailleurs. Chacun d'entre nous fera son enquête, même si elle n'est pas internationale. Surtout que des gens, revenant de Chine, ont, eux aussi, déjà trouvé leur coupable : c'est celui qui a été le premier à dire " yako ". Or, nous croyons savoir que, si la deuxième personne à avoir appelé Guillaume Soro fut le Général Philippe Mangou, la première ne pouvait qu'être le Chef de l'Etat d'autant plus qu'il savait que quelque chose se tramait contre le Premier ministre qu'il a lui-même choisi pour " faire mal " à la France et à la communauté internationale, et c'est publiquement que Gbagbo Laurent l'a dit. Si des gens, à partir de là, racontent des bobards, avouez que c'est un peu gros comme accusation puisque les enquêtes n'ont même pas commencé. C'est vous dire qu'une chape, pas de plomb, mais de grisou a envahi la Côte d'Ivoire. Elle s'appelle " tu l'as échappé belle" ! Et ce ne sont pas, comme on le dit, quatre pelés et un tondu à l'aéroport Houphouët-Boigny de Port-Bouët pour crier " vive Soro " qui changeront quelque chose à la donne que Gbagbo ne voudra pas avoir un ex-rebelle dans son dos. L'accueil de Soro, au palais présidentiel, par Gbagbo m'a fait " gnrin-ninhin " ! Oh, traduction traîtresse. Allons pour " froid dans le dos " ! L'accolade entre les deux hommes m'a fait penser à ce que le chef de Mama, le village natal du chef de l'Etat, soutenait avoir eu comme première réaction: " Ils vont dire que c'est Gbagbo ". Ma première réaction à moi à cette réaction fut : Maiiis, pourquoi, lui ? ! La réponse est toute simple : l'oubli est devenu trop facile en Côte d'Ivoire. On a tout banalisé dans ce pays à tel point que l'on se demande si l'homme a une valeur sur cette terre de Côte d'Ivoire. On se lève, et on voit tel autre en cadavre ambulant. On se lève, et on écrit un livre, et sans se gêner, au nom de sa part de vérité, on traite les autres de cretin, de " bel et bien un fléau. Il est un fléau pour la Côte d'Ivoire. Normal, me diriez-vous ! Si celui qui doit donner l'exemple ne donne pas des gages. On l'a dit, dès le départ, que quand on bâtit sur le mensonge, le cas du guébié, 4.000 morts au lieu de 77, on a " beau se laver ", on ne devient plus propre. Cet attentat contre Soro Guillaume, le vendredi 29 juin 2007 à Bouaké, vient rappeler à la conscience nationale ce que le régime de Gbagbo a le plus détruit chez l'Ivoirien : LA CONFIANCE. Sinon, comment comprendre que, de son village natal de Mama, le chef, homme du terroir, donc attaché à certaines valeurs, puisse avoir cette réaction anachronique en période de paix, dès lors de confiance, " Ils vont dire que c'est GBAGBO " ! Pourquoi Gbagbo, et non quelqu'un d'autre ? Je ne voudrais pas vous voir partager mon pessimisme. Mais, la banalisation de la vie publique a atteint un tel sommet que ne soyons, surtout, pas étonnés, demain, de voir des bombes péter sur nos passages comme en Irak. La Côte d'Ivoire est devenue une république grise, dans le noir, tous les chats sont gris, depuis le vendredi 29 juin 2007. Vous voulez la voir revenir à des valeurs propres ? Ce n'est pas la venue d'une vingtaine de gendarmes burkinabè pour assurer la sécurité de Soro à la primature qui arrangera les choses. Ne nous cachons pas la vérité : le Peuple de Côte d'Ivoire est en rupture de confiance avec Laurent Gbagbo. N'est-ce pas rendre service à une chemise déchirée que de la jeter ? Car, à un certain seuil de déchirure, votre crédit d'homme risque de prendre un coup. N'est-ce pas ce que le chef de Mama, village natal de Gbagbo, dans la région de Gagnoa, exprime si éloquemment, même si le chef de l'Etat se trouvait sur la planète Mars après l'attentat contre Soro ? " Ils (les Ivoiriens) vont dire que c'est Gbagbo ". A tel point, la suspicion et le manque de confiance ?!? Il y en a qui veulent toujours qu'on leur dise ce qu'ils doivent, en hommes de bon sens, faire d'eux-mêmes.
Par Gnamantêh

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