mardi 10 juillet 2007 par Le Temps

Abidjan abrite à partir de ce matin, un séminaire international sur la promotion et la qualité des soins dans les établissements sanitaires de Côte d`Ivoire. Eclairage du Professeur Djessou Prosper. Qu`est-ce que c`est, la démarche qualité dans un établissement sanitaire ?
La démarche qualité peut-être définie comme étant la manière de promouvoir la qualité dans un établissement sanitaire. Faire en sorte que les besoins des clients soient satisfaits quant aux prestations qu`elles offrent. Pour que cela soit, il faut que cette démarche qualité s`inscrive dans une sorte de processus. Un processus continu que l`on appelle la démarche qualité. En clair, c`est l`ensemble des procédures et processus mis en place pour aboutir à la satisfaction du client et satisfaire les besoins de ce client. Comment peut-on évaluer cette démarche qualité...
Au niveau des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et autres centres de santé, le problème n`est pas lié à la compétence des agents qui y travaillent. De la pyramide professionnelle jusqu`au bas de l`échelle, tous les agents sont compétents. Le problème, c`est comment mettre ces compétences à la disposition des clients pour qu'ils ressortent de l`hôpital satisfaits. Un contrat incontournable : mauvais accueil dans les centres de santé et indiscipline de certains de vos agents ?
Vous verrez par exemple, une sage- femme crier sur les malades. Vous verrez un infirmier qui ne fait pas à temps les perfusions qu`on lui a prescrites ; vous verrez un médecin qui, au lieu de recevoir un ou deux malades, va recevoir 40 malades. Ensuite, il va recevoir le malade qui vient à 7 heures, à 13 heures. C`est tout cela qui participe à la non qualité. Et donc, si on veut améliorer nos prestations, nous devons plus tabler sur la qualité. C`est-à-dire, sur la manière, comment recevoir un malade. Comment faire pour qu`il sorte de chez nous satisfait. Et je crois que, cela sera la meilleure solution pour que le malade guérisse, pour qu`il ait confiance en notre établissement. Mais, ce n`est pas ce que nous constatons dans les CHU et autres centres de santé ?
Vous voyez par exemple, au niveau de l`institut de cardiologie. Aujourd`hui, il y a ce qu`on appelle la certification " ISO ". Mais, cette certification ne concerne que l`accueil des malades. Parce qu`en démarche qualité, il faut aller pas à pas. Aujourd`hui, il y a, à l`institut de cardiologie, un respect du calendrier des rendez-vous. Cela et très bien respecté. Le médecin ne reçoit pas 50 malades à la fois. Il prend 10 malades parce qu`il est sûr que ces 10 malades, il les recevra au temps voulu, dans le temps imparti. Personne n`attendra. Si un malade a un rendez-vous à 10 heures, il est reçu à 10 heures. Voilà ce qu`on appelle la démarche qualité.
Comment opéreriez-vous le contrôle pour qu`effectivement l`évaluation de la mise en place de cette démarche qualité soit exécutée dans l`ensemble des établissements de santé ?
L`évaluation de la démarche qualité dans les établissements sanitaires obéit à des normes internationales. La norme internationale la plus connue, c`est la norme " ISO " qui indique chaque fois, les points qu`on doit évaluer. L`accueil, la manière de passer une sonde chez un malade, la manière dont il faut extraire une dent, comment faire une radio de façon correcte Il y a des critères d`évaluation qui sont édités qui obéissent à des normes internationales. En suivant ses critères, on peut facilement évaluer un établissement sanitaire. En démarche qualité, on ne sanctionne pas, on encourage. Beaucoup de médecins sont formés et se retrouvent par la suite au chômage. N'est-ce pas ce problème de sous-effectif qui engendre le trop plein de rendez-vous chez bon nombre de vos collègues ?
C`est effectivement un problème, le manque d`effectif. Mais en démarche qualité, malgré le manque d`effectif, il faut faire un effort pour pouvoir améliorer les prestations dans les hôpitaux. Vous pouvez être cinq médecins dans un hôpital au lieu d`être 20 ou 30 médecins. Mais, si les cinq médecins s`inscrivent dans une démarche qualité normative, il y a forcément une amélioration des prestations. Exemple : si vous êtes le seul chirurgien à opérer dans un centre de santé et que vous disposez des instruments nécessaires pour opérer et que vous avez le minimum nécessaire, alors, vous pouvez travailler de façon efficace. C`est cette efficacité que l`on recherche dans la démarche qualité. Au lieu de faire un travail bâclé, il vaut mieux que le travail soit efficace. Si on ne peut pas opérer quinze malades à la fois dans la nuit, cela ne sera pas de notre faute. Mais les trois malades opérés doivent être bien opérés. Tout cela s`inscrit dans la démarche qualité. Comment intéresser vos collègues à cette démarche qualité qui s`impose aux Ivoiriens ?
A l`Unité d`Evaluation en Santé et d`Assurance qualité Côte d`Ivoire (UESAQ-CI), nous allons d`abord privilégier la présente sensibilisation, l`éducation à la qualité et l`information à la démarche qualité. Parce qu`au départ, c`est l`inconnu pour certains. Beaucoup ignorent ce qu`on appelle la démarche qualité. Mais en fait, cela sous-tend beaucoup de choses. Notre credo et notre objectif principal aujourd`hui, sont l`information et la promotion de la démarche qualité. Nous allons commencer à former les agents.

Interview réalisée par
Jean-Baptiste Essis
essis08930194@yahoo.fr
De retour de Ouagadougou Guillaume Soro :
"Les Ivoiriens auront droit à cette paix qu`ils méritent"
Dix jours après l`attaque de l`avion le transportant à Bouaké et de retour de Ouagadougou, le Premier ministre Guillaume Soro est rentré hier lundi, à Abidjan. C`est en compagnie du ministre d`Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré que le Premier ministre Guillaume Soro, a fait son entrée dans la seconde salle du Salon ministériel du Pavillon d`honneur de l`Aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Il était 14 h 12 ce lundi 9 juillet 2007. Avec un air plutôt de défi à ses détracteurs, le chef de file des miraculeux de l`attaque du 29 juin à Bouaké, a abordé la presse avec sourire et reconnaissance à l`égard du peuple ivoirien : " Je voudrais dire ma joie de revenir aujourd`hui à Abidjan. Je ne manquerai pas de remercier tous les Ivoiriens, à commencer par le Président de la République, le Gouvernement et tous ceux qui ont manifesté le soutien, la compassion à ce qui nous est arrivé." Malgré ses déclarations d`engagement, consécutives à l`attentat dont il était la cible, beaucoup d`Ivoiriens se demandaient toujours si Soro avait la force de continuer sur sa lancée. De même après sa rencontre avec le facilitateur du Dialogue direct, Blaise Compaoré à Ouagadougou, maintient-il effectivement le cap pour la paix ? A ces préoccupations et à bien d`autres, il répond : "Je suis arrivé pour continuer de mettre en ?uvre l`Accord politique, l`Accord de paix de Ouagadougou. Je crois que nous devons la paix aux Ivoiriens. Les Ivoiriens ont souffert des années durant de cette guerre et notre devoir, aujourd`hui, c`est de leur donner la paix. Et je suis venu pour que les Ivoiriens renouent avec la paix". Animé par le sens du devoir, Guillaume Soro donne le sentiment que son patron, ses ministres et les activités du Gouvernement lui ont terriblement manqué pendant cette dizaine de jours au cours de laquelle les événements l`ont éloigné d`Abidjan. Il aurait hâte de retrouver " les siens " afin d`aller " au charbon " en montrant au monde entier en quoi la Côte d`Ivoire est une terre particulière : " Laissez-moi déjà aller saluer le Président, voir les ministres, faire un Conseil des ministres Je pense que c`est le Gouvernement qui décidera des priorités à accorder au processus de paix. Je pense que le plus important, c`est que nous montrions à tous ceux qui ont voulu entraver ce processus, que nous sommes déterminé, nous sommes sereins et que les Ivoiriens auront droit à cette paix qu`ils méritent." Il l`a dit et reste ferme sur la question : toute la lumière doit être faite sur cette attaque " lâche ". C`est pourquoi, la question de l`enquête est d`une brûlante actualité. Soro y revient : " Je l`ai dit au cours d`une déclaration ; j`ai dit que j`allais voir le Président de la République pour que nous envisagions une enquête internationale. Je rencontre à 17 h (hier lundi) le Président de la République, nous allons en parler. Le Gouvernement devra se réunir (et j`en conviendrai avec le Président de la République), pour analyser tous les contours des mesures à prendre. " Le Premier ministre Guillaume Soro, entouré de nombreux collaborateurs dont des membres du gouvernement, est donc résolu à donner un coup de fouet au processus de paix. Dans l'après-midi à 17 h, le Premier ministre a eu un tête-à-tête avec le Président de la République pour faire le point de la situation. Au sortir de cette rencontre, Guillaume Soro a annoncé un Conseil de ministre extraordinaire pour demain mercredi.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023