mardi 10 juillet 2007 par Le Temps

Vous êtes cité par Béhanzin dans sa cassette, quel commentaire faites-vous du verdict rendu par le tribunal contre Béhanzin et Soumah Yadi ?
Je pense que la Justice a fait son travail. Au fond de moi, j'aurai souhaité que Soumah Yadi fasse une repentance. Qu'il reconnaisse avec son acolyte Béhanzin que c'est un gros montage qu'ils viennent de pondre à la face de la Nation ivoirienne. Et qu'ils regrettent. En ce moment, on aurait retiré nos plaintes. Parce que, on ne gagne rien à ce qu'ils soient en prison. C'est vrai, la vérité est sortie. Mais, on aurait voulu que ces gens-là se repentissent. Que souhaitez-vous ?
A partir du moment où il ne s'est pas confessé, cela veut dire qu'il est content de ce qu'il a fait. Cela veut dire qu'il mérite la sanction.
Vous sentez-vous blanchi ?
Oui, je suis très heureux. Mais, je dis. J'aurai aimé voir Soumah Yadi ouvrir sa bouche pour dire aux juges et à la Nation qu'il a menti. Parce que ce Monsieur est un menteur, un affabulateur. Dieu merci, Béhanzin a reconnu qu'il ne me connaît pas. La preuve, les juges lui ont dit de me montrer du doigt, il a indiqué quelqu'un avant de dire que c'est parce qu'il aimait ma musique qu'il m'a cité. Dieu Merci. Mais, j'ai d'autres amis qui ont été salis et pour lesquels il a maintenu sa déclaration. J'aurai aimé que ce dernier fasse une repentance. Que dites-vous à l'endroit des fidèles ?
L'expression fidèle est un mot français. Il ne faut pas trahir leurs églises, leurs pasteurs. Parce que, tout le monde a vu au tribunal que Béhanzin n'est pas un homme normal. Et que c'était un montage de Soumah Yadi depuis deux ans. Donc, je leur demande de retourner dans leurs églises et soutenir leur pasteur. Parce que, on ne peut pas soutenir Dieu en même temps que le diable. Dieu est capable de frapper ceux qui ne sont pas dans la vérité. Soumah Yadi ne peut pas s'ériger en juge pour pouvoir dire que telle personne est bien ou pas. On a vu que Soumah Yadi agit à ses propres fins pour se positionner politiquement pour être Président de la République. C'est ce qu'on a compris. Donc je leur demande de retourner dans leurs églises. Parce que leurs pasteurs, ce sont les mêmes personnes qu'ils connaissent. Il ne faudrait pas qu'ils croient en des inconnus qui vendent l'illusion.
Propos recueillis par Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Mérite
L'école " Espoir des mamans " récompense ses meilleurs élèves
Encourager les enfants à mieux étudier mais surtout aider les parents d'élèves en cette période de crise aigue. C'est l'un des objectifs principaux qui a guidé samedi dernier, la fondatrice de l'école " Espoir des mamans ", un établissement situé à Yopougon-Sideci a honoré 27 de ses tout-petits écoliers des classes de maternelle et primaire. Tous majors de leur promotion, ces enfants ont reçu des effets scolaires de la part de Mme Kamagaté, fondatrice de cette école. Elle a profité de cette cérémonie pour appeler les personnes de bonne volonté à l'aider à concrétiser son rêve qui est d'offrir un bel établissement aux écoliers. Parce que, les travaux des bâtiments qu'elle a décidé de construire sont arrêtés pour manque de financement. Pour leur part, les responsables du Fonds de Garantie des Coopératives Café Cacao (FGCCC) parrains de cette cérémonie, disent avoir pris bonne note afin d'aider cet établissement qui compte 200 petits écoliers de la maternelle au cours moyen deuxième année.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Flore Azoumé (Ecrivain) / Palais présidentiel :
Il y a des rivalités autour de Gbagbo?. Après Le crépuscule de l'homme ?, Flore Azoumé retrouve les rayons des librairies avec Au coin de la rue, la vie m'attendait ?. Un ouvrage très réaliste.
Après Le crépuscule de l'homme, vous publiez Au coin de la rue la vie m'attendait qui parle aussi de la guerre
Le crépuscule de l'homme évoque la guerre du Rwanda, mais les gens y ont vu la guerre en Côte d'Ivoire. Le livre dénonce la guerre en filigrane. Certains l'ont trouvé très dur, très lourd. Mais ce dernier se veut très optimiste. Il y est aussi très réaliste.
Je crois que souvent on manque de courage pour nommer les choses. Je ne voulais pas être ridicule. C'est pourquoi, j'ai décidé de nommer le pays. Je suis certes partie d'un fait fictif. J'ai voulu être réaliste avec une description de la Côte d'Ivoire au moment où elle traverse une période importante de son histoire. A l'avenir, c'est un livre qui sera une référence sociologique. Et comment sont nés vos personnages ? Ce sont des personnages fictifs, un peu agrémentés avec l'image. Par exemple, Jacob Konaté (NDLR, le héros de l'ouvrage) peut avoir exister dans cette crise. Mais c'est une invention. Notre société est une véritable source d'inspiration. Justement, Jacob Konaté, pourquoi de la haute finance aux USA, tombe-t-il si bas en Côte d'Ivoire ?
Je l'ai voulu ainsi, parce que j'ai voulu en faire un humaniste. Quelqu'un qui laisse tomber tout aux USA, à la tête d'une grande banque, pour se mettre au service de son pays. Il pose la question de la vie, de la course à l'argent. Il évoque aussi le sens de l'amour et de l'amitié. N'empêche qu'il est touchant à certains moments. Plusieurs personnes ont été touchées par cette histoire. Certains m'ont même dit : "mais Jacob Konaté, c'est moi". Je crois qu'il est bien qu'on rende, par exemple, la dignité aux personnes séropositives. C'est pourquoi, Jacob Konaté a accepté de vivre avec une fille vivant avec le VIH. Avec son titre, l'ouvrage fait penser à un fait divers. Au coin de la rue, la vie m'attendait, c'est l'inconnu. C'est Jacob qui prend un nouveau départ. C'est à la fin qu'on se rend compte que la vie l'attendait. Je ne voulais pas écrire sur la crise en tant que tel. Mais j'ai été rattrapée par mon environnement. Je l'ai fait autrement, parce que dans cette crise, tout a été dit. Et vous parlez du Président de la République avec souvent des détails près. Avant que je n'écrive ce livre, j'ai lu les journaux. J'ai écouté les gens parler. C'est à partir de là que j'ai créé mon personnage. Jusque-là, je n'ai pas eu de réaction dans son entourage. Mais je crois qu'en ce qui concerne les rivalités autour de lui et dont il est question dans l'ouvrage, c'est pareil dans les couloirs des Palais à travers le monde. Ce n'est pas spécifique à la Côte d'Ivoire.

Entretien réalisé par
Guéhi Brence

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