mardi 10 juillet 2007 par Le Temps

Dix jours après l'attaque de l'avion le transportant à Bouaké et de retour de Ouagadougou, le Premier ministre Guillaume Soro est rentré hier lundi, à Abidjan. C'est en compagnie du ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré que le Premier ministre Guillaume Soro, a fait son entrée dans la seconde salle du Salon ministériel du Pavillon d'honneur de l'Aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Il était 14 h 12 ce lundi 9 juillet 2007. Avec un air plutôt de défi à ses détracteurs, le chef de file des miraculeux de l'attaque du 29 juin à Bouaké, a abordé la presse avec sourire et reconnaissance à l'égard du peuple ivoirien : " Je voudrais dire ma joie de revenir aujourd'hui à Abidjan. Je ne manquerai pas de remercier tous les Ivoiriens, à commencer par le Président de la République, le Gouvernement et tous ceux qui ont manifesté le soutien, la compassion à ce qui nous est arrivé." Malgré ses déclarations d'engagement, consécutives à l'attentat dont il était la cible, beaucoup d'Ivoiriens se demandaient toujours si Soro avait la force de continuer sur sa lancée. De même après sa rencontre avec le facilitateur du Dialogue direct, Blaise Compaoré à Ouagadougou, maintient-il effectivement le cap pour la paix ? A ces préoccupations et à bien d'autres, il répond : "Je suis arrivé pour continuer de mettre en ?uvre l'Accord politique, l'Accord de paix de Ouagadougou. Je crois que nous devons la paix aux Ivoiriens. Les Ivoiriens ont souffert des années durant de cette guerre et notre devoir, aujourd'hui, c'est de leur donner la paix. Et je suis venu pour que les Ivoiriens renouent avec la paix". Animé par le sens du devoir, Guillaume Soro donne le sentiment que son patron, ses ministres et les activités du Gouvernement lui ont terriblement manqué pendant cette dizaine de jours au cours de laquelle les événements l'ont éloigné d'Abidjan. Il aurait hâte de retrouver " les siens " afin d'aller " au charbon " en montrant au monde entier en quoi la Côte d'Ivoire est une terre particulière : " Laissez-moi déjà aller saluer le Président, voir les ministres, faire un Conseil des ministres Je pense que c'est le Gouvernement qui décidera des priorités à accorder au processus de paix. Je pense que le plus important, c'est que nous montrions à tous ceux qui ont voulu entraver ce processus, que nous sommes déterminé, nous sommes sereins et que les Ivoiriens auront droit à cette paix qu'ils méritent." Il l'a dit et reste ferme sur la question : toute la lumière doit être faite sur cette attaque " lâche ". C'est pourquoi, la question de l'enquête est d'une brûlante actualité. Soro y revient : " Je l'ai dit au cours d'une déclaration ; j'ai dit que j'allais voir le Président de la République pour que nous envisagions une enquête internationale. Je rencontre à 17 h (hier lundi) le Président de la République, nous allons en parler. Le Gouvernement devra se réunir (et j'en conviendrai avec le Président de la République), pour analyser tous les contours des mesures à prendre. " Le Premier ministre Guillaume Soro, entouré de nombreux collaborateurs dont des membres du gouvernement, est donc résolu à donner un coup de fouet au processus de paix. Dans l'après-midi à 17 h, le Premier ministre a eu un tête-à-tête avec le Président de la République pour faire le point de la situation. Au sortir de cette rencontre, Guillaume Soro a annoncé un Conseil de ministre extraordinaire pour demain mercredi.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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