mardi 10 juillet 2007 par Nord-Sud

Deux camps se battent pour le contrôle du parti présidentiel dans la capitale. Ils se reprochent l'un et l'autre d'être absent et inactif sur le terrain.


Mme Lorougnon Odette, présidente de l'Organisation des femmes du Front populaire ivoirien (Ofpi), par ailleurs responsable des fédérations du Centre a rencontré les deux camps qui se battent pour le contrôle du parti frontiste à Yamoussoukro. Une réunion à huis clos dans le QG de campagne du Fpi sis au quartier millionnaire.

La presse a attendu de 14h30 à 16h25 alors que la rencontre se déroulait sous la véranda de la villa nichée au fond d'une immense cour. De temps en temps, l'on percevait quelques éclats de voix, montrant à souhait que la passion était vive. Ils se disent les gbê, nous déclare un des participants venu s'oxygéner. Il ne pouvait en dire plus. A la fin de la rencontre Mme Lourougnon déclare: Pour le moment, il faut que la presse explique l'accord de paix de Ouaga au lieu de s'intéresser à ces petits problèmes. Elle ajoute qu'elle reviendra jeudi prochain pour finaliser la réconciliation qu'elle a commencée. Selon quelques indiscrétions, la présidente de l'Ofpi a seulement écouté les deux parties. Et insisté sur l'indispensable cohésion au sein de la fédération de Yamoussoukro afin de réussir la réélection du candidat Laurent Gbagbo.

Pour rappel, le samedi dernier, une soixantaine de militants dont une bonne vingtaine de secrétaires de section ont tenu une assemblée générale au QG. Au terme de cette rencontre, il a été décidé de destituer le fédéral Dacoury Beugré et son premier adjoint, par ailleurs Directeur départemental de campagne (Ddc) Koko Jérôme. Selon le porte-parole des dissidents, Houphouët Fréderic, secrétaire fédéral Jfpi de Yamoussoukro le problème date de 2001 après les élections des conseils généraux. Il a fallu un an à Dacoury pour faire le bilan moral et financier de la campagne. Suite à quoi les militants ont fait une pétition le 30 juillet 2002 pour demander son départ. Une seconde tentative de destitution (2005), puis une troisième (le 19 mai 2006) ont été respectivement réglées par Konan Joachim, 3ème vice-gouverneur du district et Mme Lorougnon Odette, présidente de l'Ofpi. Cette fois-ci, il est reproché aux deux patrons locaux des frontistes leur immobilisme et leur passivité dans l'animation du parti de Laurent Gbagbo. Ces derniers ne feraient aucune activité sur le terrain largement occupé par le Pdci Rda et le Rdr. Depuis un an, il n'y a plus de réunion ou d'assemblée générale de la fédération Fpi de Yamoussoukro. Le fédéral Dacoury n'a fait aucune visite de section encore moins des activités pour recruter de nouveaux militants , soutient Houphouët Fréderic. Pis, avec l'aval de Koko Jérôme, Directeur départemental de campagne (Ddc) de Laurent Gbagbo, le camarade Dacoury saborde toutes les tentatives tendant à redynamiser le parti. Nous avons institué une cotisation mensuelle des cadres du parti pour le financement de nos activités.

Une commission a été installée pour gérer ces fonds au cours d'une réunion à laquelle les deux ont participé. Dès le premier mois, nous avons recueilli 80.000 francs. Mais, Dacoury et Koko ont sabordé cette initiative, craignant qu'elle ne débouche sur la création d'une fédération bis. Un acte qui a refroidi l'ardeur de financement des cadres locaux du Fpi.

Quant au Ddc de Laurent Gbagbo, il lui est reproché en sus de n'avoir tenu aucune réunion du bureau de campagne depuis son investiture son absence sur le terrain. A part quelques rares sorties dans le Nanafouè, il est totalement absent du terrain. Si bien que certains militants estiment qu'il est seulement le Ddc du Nanafouè, car il ignore ostensiblement les Akouè, révèle Houphouët Fréderic. Qui ajoute que Koko interdit aux militants de participer aux activités de la mouvance présidentielle. Pis, il rejette les cadres non originaires de Yamoussoukro qui se sont rabattus sur leurs régions d'origine où la plupart sont devenus Ddc. C'est le cas des camarades Brou Dégré, Gbalou Joachim et Kotchi Rémi , assure le porte-parole des dissidents. Ces cadres, ajoute-t-il, sont autant de sources de financement du parti et surtout de militants ayant participé à l'émergence du Fpi à Yamoussoukro.

Autant de griefs qui ont poussé 24 secrétaires sur les 26 qui participaient à la réunion du samedi de destituer le fédéral Dacoury Beugré dont le rôle sera assuré (par intérim) par le camarade Kouakou Denis. Et puisque le Ddc est nommé, nous attendons que la direction du parti le relève de ses fonctions. En tout cas, aucun militant ne fera la campagne avec lui ou ne participera à une réunion convoquée par lui si le parti insiste à le maintenir. Quant au fédéral Beugré déchu, il estime être en phase avec la mission qui lui a été confiée : attirer le maximum d'autochtones (Baoulé) dans le Fpi et implanter plusieurs comités de base. Dans tous les cas, il appelle les dissidents à la retenue. Pour lui, l'essentiel est ailleurs : Il faut ?uvrer à l'élection de notre candidat Laurent Gbagbo.







Ousmane Diallo, Correspondant régional

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