mardi 10 juillet 2007 par Nord-Sud

Le secrétaire général-adjoint de l'Udpci chargé de la mobilisation et de l'organisation, Jean Blé Guirao, s'interroge sur les circonstances de l'attentat de Bouaké. Il fait un clin d'?il à la crise au sein de la Judpci.


? Quelle réaction après l'attentat contre l'avion du Premier ministre Guillaume Soro, à Bouaké, le vendredi 29 juin?

C'est Dieu qui a sauvé Guillaume Soro et tous ceux qui étaient avec lui dans l'avion qui n'ont pas été tués. Il faut une commission d'enquête internationale et qu'elle livre le résultat de son enquête afin que la vérité éclate. En Côte d'Ivoire, il y a eu des enquêtes nationales, mais les résultats sont restés dans les tiroirs. Notamment ceux des événements du 19 septembre 2002, de mars 2004 et de l'enquête sur les déchets toxiques du Probo koala dont les effets continuent d'endeuiller des familles. On ne sait toujours pas qui a autorisé le déversement de ces déchets toxiques, ni les commanditaires. On préfère s'intéresser aux conséquences en dédommageant les victimes et on feint d'ignorer les causes et les coupables. Cette fois-ci qu'on laisse la communauté internationale nous livrer enfin les résultats d'une enquête. Afin de savoir ceux qui ont tenté, le 29 juin, de freiner le processus de paix en Côte d'Ivoire.




? N'était-ce pas pour liquider un opposant qui gêne les commanditaires et les auteurs comme ce fut le cas pour le général Robert Guéi, l'ancien président de votre parti?

J'ai des informations concernant cet attentat, mais je ne veux pas perturber la commission d'enquête. Mais, ce que je sais, c'est que deux jours avant le 29 juin, on a conseillé aux états-majors des partis politiques de l'opposition de mettre en sécurité leurs leaders. Est-ce à dire qu'après avoir abattu l'avion de Guillaume Soro qu'ils allaient liquider l'opposition politique ? Il y a trop de circonstances troublantes qu'il faut élucider par une enquête internationale qui sera, elle, objective.




? Au niveau de la jeunesse de l'Udpci, la composition du bureau semble poser problème. Que se passe-t-il réellement ?

La Judpci est allée à un congrès. Il y a eu trois candidats. Un a été récusé pour faux et usage de faux. Les deux autres sont allés aux élections. Un candidat a été élu à plus de 80% des voix. Pendant deux mois, il y a eu des conciliabules pour former le bureau. Au moment de sa présentation, des personnes exigent des postes à la présidence et au secrétariat général contre l'esprit de la démocratie de notre parti. Le président Mabri fait des efforts pour que l'Udpci soit un parti moderne et un modèle pour les autres. Pour y arriver, il va choquer des gens. Ce sont les chocs de ces idées qui se traduisent en des bruissements que vous constatez. Sinon, il ne se passe rien à la Judpci. D'ailleurs, depuis le samedi, Yao Kouadio Séraphin et son équipe sont au travail sur le terrain. La Judpci est arrivée à un tel niveau que les vauriens ne peuvent plus la diriger. Donc, ceux qui ne sont pas dans le tempo du travail vont s'éliminer d'eux-mêmes.




? Mais des responsables de la direction, notamment le secrétaire général Salif N'Diaye et Siki Blon Blaise ne sont pas sur la même longueur d'ondes concernant ce problème ?

L'Udpci a un seul président. Il s'appelle Albert Mabri Toikeusse. C'est lui qui a donné mandat au secrétaire général d'autoriser Yao Séraphin à présenter son bureau. Il faut que les gens fassent attention. Quand on est dans un parti politique, on travaille par rapport à son leader. A l'Udpci, c'est Mabri Toikeusse. Il n'y a pas deux directions.




? Ne craignez-vous pas un clash au sommet de votre parti ?

Dès que le général Robert Guéi a été assassiné, le 19 septembre 2002, des ambitions se sont manifestées. Mais nous avons mené le combat contre les Akoto Yao, Tia Koné et leurs acolytes Noutoua Youdé J'ai toujours dit aux jeunes qu'il reste un dernier combat à mener, celui de Dien Bien Phu que nous allons gagner avec Mabri Toikeusse au palais présidentiel. Tous ceux qui vont avoir des comportements coutumiers, régionalistes, ethniques vont se mettre hors jeu d'eux-mêmes. C'est pour dire que lorsque la direction du parti se réunit et prend une décision, il n'y a pas d'autre voix. Donc, pour le conseiller d'un président (allusion à Siki Blon Blaise, ndlr) avant de poser un acte il doit demander son avis d'abord.




? Il n'y a donc pas de crise à la Judpci ?

Le président de la jeunesse a formé son bureau. Il a la caution de la direction. Il est donc au travail. Nous attendons des résultats de ce bureau. Dans huit mois, c'est-à-dire dans la première quinzaine de janvier 2008, ce sera l'élection présidentielle. Notre objectif à l'Udpci, c'est de faire en sorte que Mabri Toikeusse soit élu à la tête de la Côte d'Ivoire.




? Où en êtes-vous avec le cas Noutoua Youdé ?

Il y a un bureau politique qui va convoquer Noutoua Youdé pour l'entendre. Mais au-delà de lui, il y a d'autres cadres qui ont posé des actes comme Kéita Oumar (frère cadet de Balla Kéita, Ndlr) qui doit être entendu. L'Udpci de Mabri doit lutter contre l'impunité, la corruption, la mauvaise gouvernance et gérer la Côte d'Ivoire autrement.







Entretien réalisé par Kossou Jean-Marc et K. Marras D.

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