mardi 10 juillet 2007 par Fraternité Matin

Le Chef de l'État a reçu le Premier ministre, hier, au Palais présidentiel. Le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, comme il l'avait annoncé, dans le point de presse à l'aéroport, a eu un tête-à-tête hier, à 17 heures, avec le Président de la République, Laurent Gbagbo, au Palais de la Présidence au Plateau. A sa sortie d'audience, le chef du gouvernement a déclaré qu'il était normal qu'il rencontre le Président Gbagbo pour faire le point sur la situation, après l'attentat de Bouaké. Il a annoncé la convocation, mercredi, d'un Conseil des ministres. Ce sera l'occasion, selon lui, de démontrer aux Ivoiriens qu'ils (lui et le Chef de l'Etat) sont déterminés à faire avancer le processus de paix. Aussi attend-il, de ce Conseil, que des mesures soient prises pour conforter les Ivoiriens et les rassurer. Le point principal de ce Conseil, à n'en point donc douter, selon nos sources, sera le sujet de l'attentat. Le Premier ministre, précise-t-on, y fera une communication verbale, en présentant les faits, et la suite à donner, au niveau judiciaire, à ce lâche attentat, qui a failli gripper la machine de la paix, issue de l'Accord politique de Ouaga. A propos de ce sujet, l'on parle de projet de création d'une Commission d'enquête internationale. Le Président de la République, selon nos sources, a donné, au cours de ce tête-à-tête, son accord pour donner plus de crédibilité à cette enquête. Même si elle devrait aussi tenir compte des expertises nationales, qui ont fait leurs preuves, surtout lors des évènements de 1991, avec la descente musclée des militaires sur la cité universitaire de Yopougon.Une enquête nationale dirigée par le Haut-magistrat Camille Hoguié (paix à son âme) avait réussi à situer les responsabilités de l'armée. La sanction ne tomba point Autres temps, autres m?urs, à propos de cet attentat, le Président de la République et le Premier ministre tiennent à ce que la vérité éclate. Le premier citoyen du pays, pour marquer la solidarité gouvernementale, et montrer que les Ivoiriens sont déterminés à aller à la paix, co-signera, à cet effet, ajoute notre source, le courrier que M. Soro adressera au Secrétaire général de l'ONU, concernant l'enquête internationale.

Pour rester dans la dynamique de la paix, la date des cérémonies dites La flamme de la paix , qui devaient avoir lieu, à Bouaké, le 5 juillet, a été reportée au 30 juillet. Mais, auparavant, le 25 juillet, Premier ministre participera, aux côtés du Chef de l'Etat, au lancement du prolongement de l'autoroute du Nord, Abidjan-Yamoussoukro. Point accessoire de ce Conseil des ministres de mercredi, l'examen des derniers organigrammes des ministères. Le souhait du Premier ministre est qu'il soit rapidement examiné, pour que le gouvernement puisse être fonctionnel.

Autre sujet évoqué, au cours de cet entretien : la participation effective du Chef de l'Etat, à la demande de Soro Guillaume, aux cérémonies funèbres des quatre morts de l'attentat de Bouaké. Il s'agit des chargés du protocole de la Primature, Doumbia Sékou et de Sérifou Fofana; du garde du corps, caporal Diomandé Siaka et du chef de la sécurité rapprochée, le lieutenant Drissa Ouattara. Ils seront décorés, apprend-on. Et le lieutenant Drissa recevra les honneurs militaires de son corps. A été pris aussi en compte, la question de la relance des audiences foraines. Après, récemment les magistrats, les sous-préfets vont parachever le système du redéploiement du corps ; ce qui permettra de programmer les dates prochaines de ces audiences. Le Premier ministre avait à ses côtés certains de ses collaborateurs dont le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, Sidiki Konaté.

Michel Koffi




Réactions

Youan Bi Bienvenue (Etudiant): "Nous venons pour la paix"

Nous venons ce matin accueillir notre Premier ministre à nous. Nous venons d'abord dans la paix de notre syndicat qui est la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI). Je pense que pour l'esprit de paix qui nous anime actuellement, il est nécessaire de pouvoir venir témoigner notre soutien au Premier ministre qui a failli vraiment perdre la vie à Bouaké. S'agissant de l'attaque de Bouaké, je pense que la Côte d'Ivoire n'avait pas besoin de cela. Je suis contre ça, je la condamne.

Blé Lazare
"Nous sommes là pour lui traduire notre encouragement"
(Président de l'ODMP)

En tant que président de l'Observatoire pour la désintoxication médiatique et politique (ODMP), je suis là ce matin pour saluer l'arrivée du Premier ministre qui, comme nous le savons, a été victime d'une attaque qui a touché le peuple ivoirien. Nous étions dans le canevas d'un processus de paix qui allait à bon port, lorsque cet incident est arrivé. Nous sommes là pour lui traduire notre encouragement, notre réconfort moral, de sorte qu'il puisse continuer dans la vigueur, le processus de paix déjà entamé.

Propos recueillis par Louis B. Parfait

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