mardi 10 juillet 2007 par L'intelligent d'Abidjan

La compétitivité des entreprises en Côte d'Ivoire suppose la mise à niveau de plusieurs politiques et de stratégies de développement. Le Maroc en sait quelque chose, en ce sens que c'est par là qu'il est passé. Dans le cadre de partenariat économique, ce pays a décidé de mettre ses expériences de réussite au profit de la Côte d'Ivoire. Le Maroc est un des pays africains qui connaît une croissance économique remarquable. Le chemin pour maintenir le niveau de développement des entreprises est expliqué ici par Mohammed Sbihi, chargé des affaires économiques et culturelles à l'Ambassade du Maroc en Côte d'Ivoire. C'était à la faveur du récent atelier organisé par l'Union des grandes entreprises industrielles de Côte d'Ivoire (Uge-Ci) sur les possibilités à rendre les entreprises ivoiriennes compétitives. Politique marocaine en faveur des entreprises. Selon Mohammed Sbihi, pour maintenir le cap de la croissance, les autorités marocaines ont mis en place un certain nombre de politiques économiques qui prend en compte cinq axes: le cadre institutionnel, les infrastructures d'accueil, le soutien à la mise à niveau des entreprises, la fiscalité et coûts des facteurs puis, une simplification des procédures administratives.
Pour ce qui est du cadre institutionnel, le chargé des affaires économiques et culturelles marocain a indiqué une série de mesures. Pour assurer la pérennité des entreprises marocaines, l'Etat du Maroc, selon lui, a doté les centres régionaux d'investissement de moyens financiers et humains ainsi que de tous les pouvoirs nécessaires. Aussi, l'Etat accompagne-t-il les entreprises en difficulté. Il contribue au développement et au renforcement du réseau d'associations professionnelles. Au niveau des infrastructures d'accueil, l'Etat marocain s'investit dans la réhabilitation des zones industrielles existantes, développe de nouvelles zones industrielles ainsi que des zones de libres échanges. Ce qui n'existe pratiquement pas en Côte d'Ivoire où les industriels sont laissés pour compte. L'expérience marocaine démontre que, pour rendre les entreprises compétitives, il faut une réelle implication de l'Etat. Mieux, au Maroc, les entreprises bénéficient d'un fonds d'aide et des ressources budgétaires pour soutenir les centres techniques et développer de nouveaux centres. L'Etat participe aussi à la promotion de l'amélioration de la qualité des produits par la création de l'Institut marocain de la normalisation (Imanor) et le comité marocain d'accréditation (Comac). L'Etat marocain encourage surtout le capital-risque par l'adoption d'un texte de loi. Ce qui n'existe pratiquement pas en Côte d'Ivoire. En ce qui concerne la fiscalité, il est mis en place au Maroc une politique de développement des exportations. Celle-ci accorde aux exportateurs indirects les mêmes avantages que ceux accordés aux exportateurs directs. L'Etat aide les entreprises par une suppression progressive de certaines taxes. En outre, pour faciliter l'approche entre le secteur privé et le secteur public, des procédures ont été simplifiées. Les conséquences de toutes ces mesures sont aujourd'hui payantes pour ce pays africain qui connaît de plus en plus une croissance remarquable. Les institutions de mise à niveau
A la différence de la Côte d'Ivoire, au Maroc, il y existe des institutions de mise à niveau des entreprises. C'est ce qui a permis le développement de ce pays qui fait la fierté de la race blanche du continent africain. L'on note par exemple le Comité national de mise en niveau. Ce comité comprend les différents intervenants (secteur public-privé). Il sert surtout de relais d'information et d'identification de mesures opérationnelles à mettre en ?uvre par les départements ministériels. Quant au Comité de financement de mise à niveau, il a pour objet de proposer des mesures concrètes à mettre en ?uvre afin d'assurer une meilleure adéquation entre le système de financement et de garantie de la mise à niveau. Ce comité sert aussi à harmoniser les procédures et les critères d'éligibilité. Il assure également le suivi et la communication autour des mécanismes de financement et de garantie. Comment les programmes et les financements de mise à niveau se font au Maroc Selon l'expert marocain, Mohammed Sbihi, son pays reste beaucoup attaché face au défi du développement. Pour ce faire, il a mis en place un programme de renforcement des infrastructures d'accueil. Celui-ci vise à mettre à la disposition des investisseurs une assise foncière, des services de qualité et un environnement adéquat. Par ce programme, les investisseurs bénéficient de plusieurs avantages. L'Etat appuie également les Associations professionnelles. Un fonds d'un montant de 6 millions d'Euros est consacré auxdites associations. En ce qui concerne les mesures d'appui direct aux entreprises, l'Etat, à travers le Programme national de mise à niveau, contribue à la réalisation des investissements matériels courant à une amélioration de leur compétitivité et à la réalisation des investissements immatériels. Un autre volet important du programme national d'appui aux entreprises marocaines, ce sont les financements. A ce niveau, l'expert Mohammed Sbihi note l'existence d'un mécanisme de financement des investissements de mise à niveau. Celui-ci vise à faciliter l'accessibilité aux financements bancaires à travers la constitution de plusieurs fonds de garanties des crédits d'investissements, consolider les fonds propres des entreprises sous capitalisées à travers la ligne capital-risque de 45 millions d'Euros. Par ce mécanisme, l'Etat marocain a mis en place de lignes de crédits spécifiques à la mise à niveau octroyé au taux de base bancaire. Aussi, à travers le Fonds ASSAN II d'un montant de 55 millions d'Euros, les autorités marocaines apportent-elles leur concours au secteur à fort potentiel de développement et d'exportation, par la prise en charge partielle du coût des terrains et bâtiment industriels. Une des forces aussi des entreprises marocaines, ce sont les ressources humaines. Ce pays, pour maintenir le cap de la performance, a mis un accent particulier sur la formation des hommes, à travers un programme de développement de formation continue. Près de 80 millions d'Euros dont 46 millions d'Euros de l'Union européenne y sont consacrés. Le secteur privé marocain bénéficie d'assistance technique. Pour la période 2002-2004, il a bénéficié d'une enveloppe financière de 610 millions dhs. En définitive, la croissance du secteur privé marocain doit son salut à l'Etat. Lui qui ne manque d'apporter son soutien quand cela s'avère nécessaire.
Honoré Kouassi

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