L'information n'est pas encore officielle mais elle circule dans les couloirs de la Primature. Elle fait état de l'imminence d'un remaniement ministériel à la suite de l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro. Sont principalement concernés par ce réaménagement technique deux supers ministres du gouvernement Soro à savoir Désiré Tagro (ministre de la Sécurité intérieure) et Amani N'Guessan (ministre de la Défense). Les raisons En attendant les conclusions des enquêtes nationale ou internationale sur l'attentat Premier ministre, l'on est persuadé du coté de la Primature que si pareil acte terroriste a pu se préparer et s'exécuter aussi facilement c'est qu'il y a eu faille sinon une complicité quelque part. L'on estime que les services de renseignement de l'Etat n'ont pas fonctionné comme il le fallait et que peut-être certaines personnes étaient informées de ce qui se tramait sauf le chef du gouvernement. Selon nos sources, le Premier ministre qui a pris la réelle mesure du danger auquel il est désormais exposé n'a pas l'intention de laisser les choses en l'état. Hier, au sortir de son premier contact physique avec Laurent Gbagbo depuis l'attentat manqué, Guillaume Soro a annoncé des mesures qu'il va prendre demain mercredi 11 juillet à l'issue d'un conseil des ministres qui, on le devine, sera dominé par ce qui s'est passé le 29 juin à l'aéroport de Bouaké. Pour l'heure, on ne sait pas encore la nature ni la teneur de ces mesures. En revanche, l'on sait qu'il s'agit de décision pour "rassurer les Ivoiriens" selon le mot même du chef du gouvernement. Mais que peut se cacher derrière une telle formulation quand on sort d'un attentat terroriste similaire à ce qu'on a vu il y a un peu plus d'une semaine à Bouaké ?
En tout état de cause, le bruit court que certains réaménagements techniques pourraient être opérés au sein de l'actuel gouvernement. Car même si l'attentat s'est déroulé dans le fief même de la rébellion, des indices concordants indiquent bel et bien que les commanditaires du coup n'étaient pas forcement dans cette zone. L'on pense en effet, dans l'entourage du Premier ministre, que les services de renseignement n'ont pas fonctionné du moins au profit de Guillaume Soro. A qui des informations utiles et initiales auraient été cachées. En outre, les terroristes ont également bénéficié de certaines complicités, à l'aéroport d'Abidjan. On s'est assuré que la cible était bien montée à bord de l'avion à abattre. Tout avait été, apparemment, parfaitement agencé par ces criminels hors série pour atteindre leurs objectifs. Le chef de la sécurité ivoirienne lui-même devrait être du voyage de Bouaké. Mais pour des raisons qu'on ignore encore, il ne s'est pas rendu à l'aéroport. L'avion du 1er ministre l'aurait attendu en vain. Sans aller jusqu'à affirmer qu'il était au parfum de ce projet criminel, l'on pense que la défaillance de son système est pour quelque chose dans cette affaire. C'est pour cette raison qu'il est envisagé de réduire ses attributions au sein du gouvernement. Afin de confier la sécurité nationale à une personnalité plus alerte et plus diligente capable de devancer ce genre de complot. Mais Désiré Tagro n'est pas seul. A côté de lui il y a le nouveau patron de la Défense nationale, Michel Amani N'Guessan. Les sources proches des Forces nouvelles se montrent particulièrement très soupçonneuses en son encontre. Pour avoir séjourné à Bouaké jusqu'à moins de 24 heures de l'attentat. Elles s'interrogent sur ce que le ministre de la Défense faisait à Bouaké et pourquoi il en est parti juste avant. Dans tous les cas, c'est avec le Président Laurent Gbagbo que le Premier ministre va décider. Même si lui a eu la vie sauve, il y a mort d'hommes dans cet attentat et Guillaume Soro est déterminé à mettre tout en ?uvre pour que pareil drame ne survienne à nouveau. Au nom de la paix.
Akwaba Saint-Clair