mardi 10 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Peu à peu, le voile dont on avait voulu le couvrir se déchire. Derrière l'épouvantail d'organisation non gouvernementale, les concepteurs du Rassemblement Pour la Paix avaient dessiné un parti politique. Reste le pas à franchir, après avoir mis en place toutes les structures. Seulement voilà, en homme politique rusé, Fologo, le père du RPP, sait mieux que quiconque qu'avant de s'aventurer dans l'arène réservée aux partis politiques, il lui faut une assise solide. Cette assise escomptée dès le départ dans les rangs du PDCI-RDA, n'a pas connu d'affluence. Tel un affluent, le RPP s'est donc jeté dans la rivière de la galaxie patriotique, au sein du camp présidentiel. Le curieux attelage qui en naquit est baptisé la Coordination Nationale pour la Résistance et la Démocratie (CNRD). Ayant pour objectif la réélection de Gbagbo, le candidat du FPI. Ainsi, Fologo, membre du Conseil Politique, et se réclamant dépositaire de l'houphouëtisme, milite activement pour la réélection du plus farouche adversaire d'Houphouët-Boigny et du PDCI-RDA. Mieux, tous les adeptes du RPP refusent de partir du PDCI-RDA, se disant de la droite, mais acquis à la cause de Gbagbo, le candidat du FPI et de la gauche. Le samedi 7 juillet, à son retour de la Chine via la France, le président du RPP, à ceux qui lui demandaient si son RPP deviendra un parti politique, a répondu : " ça peut arriver Lorsque je déciderai de créer un parti, je le ferai au grand jour. Je vous le dis, mon parti ne sera pas un petit parti. Ce ne sera pas un parti dont les militants peuvent tenir dans une cabine téléphonique. Ce ne sera pas un parti basé sur la sociologie, l'ethnie ou la tribu. Ce sera un parti national " Le disant, Fologo a exprimé, sans doute sans le vouloir, qu'il n'est pas prêt à créer un parti politique. La raison est toute simple. Aucune des conditions qu'il a lui-même énumérées n'est réunie.
"Mon parti ne sera pas un petit parti" a-t-il dit. Quel est le principal critère pour avoir un grand parti ? Si c'est le nombre, Fologo est loin du compte quand on sait qu'au dernier congrès du PDCI-RDA, il n'a pas atteint 15%. Or, depuis le congrès, nombre de ceux qui espéraient en lui ont rejoint le vrai PDCI depuis que l'ex-Secrétaire Général a commencé à basculer vers le FPI. Ceux qui viennent remplir les salles lors de ses sorties ne sont pas tous forcement du RPP. Ils sont soit du FPI ou des autres formations du camp présidentiel. Si c'est la qualité des militants, on attend de voir qui sont ceux qui peuvent vider les autres partis pour le compte du RPP. " Ce ne sera pas un parti dont les militants peuvent tenir dans une cabine téléphonique". Pour avoir utilisé cette phrase à maintes reprises contre ceux qu'il éloignait du PDCI-RDA, les partisans du RPP ne veulent pas l'illustrer. Mieux, ils devancent les appréciations. Combien seront-ils ? On verra bien.
" Ce ne sera pas un parti basé sur la sociologie, l'ethnie ou la tribu". Jusqu'à nouvel ordre, les seuls élus qui ont suivi le RPP (Sékongo Yaya, Dosso Sita, Dagnogo Drissa, feu Ousmane Coulibaly, Yéo Adama,) sont tous issus du département de Korhogo, la région natale du patron du RPP. " Ce sera un parti national ". C'est sans doute le rêve caressé. Mais du rêve à la réalité, il y a un fosséAutant dire que le RPP ne peut devenir maintenant un parti politique. Nous ne parlons pas des clubs de soutien qui fourmillent.
Par Ouattara Chérif

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