Rien n`est encore officiel, mais plusieurs noms circulent pour remplacer Rodrigo Rato, directeur du Fonds monétaire international, le FMI. Les 27 ministres européens des Finances, réunis en Conseil, évoqueront ce sujet lundi soir et mardi. Toutefois il ne sera pas question de désigner le candidat des Européens. Plusieurs noms circulent déjà, en particulier celui de l`ancien ministre français des Finances, Dominique Strauss-Kahn. Il n`a fait pour l`instant aucun commentaire sur cette possibilité. Le président français a pourtant présenté officiellement cette candidature. Mais la France n`est pas le seul pays à vouloir occuper ce poste. L`Italie et la Pologne sont aussi sur les rangs.
Même si la succession ne se fera qu`au mois d`octobre, pas moins de cinq candidats, déclarés ou non, pourraient prendre la présidence du Fonds monétaire international. Si le nom de Dominique Strauss-Kahn est le plus souvent évoqué, l`ancien ministre français des Finances devrait compter avec des rivaux italiens et polonais.
Rome souhaiterait voir à la tête du FMI, le gouverneur de la Banque d`Italie, Mario Draghi. Mais ce dernier affirme ne pas être intéressé par le poste. Dès lors, le gouvernement italien pourrait proposer comme candidat le ministre de l`Economie, Tommaso Padoa-Schioppa.
Côté polonais, le nom de l`ancien responsable de la Banque centrale revient régulièrement. Leszek Balcerowicz est reconnu dans les instances internationales. Cependant, certains le considèrent comme le symbole du libéralisme en Pologne. Si cette candidature ne convenait pas, Varsovie envisagerait alors de présenter l`ancien Premier ministre Marek Belka. Ces deux options ne sont pas dénuées d'arrière pensées politiques. Elles offrent au gouvernement l'occasion d`éloigner ces deux personnalités de la vie politique nationale.
La France omniprésente
La désignation de Dominique Strauss-Khan est donc loin d'être acquise. Toutefois, l'expérience internationale de DSK est un atout. Le président français, Nicolas Sarkozy, lui reconnaît toutes les qualités nécessaires pour ce poste : il faut avoir une forte crédibilité, une expérience incontestable et être polyglotte .
Pourtant la décision pourrait se faire sur un autre critère qui serait cette fois en défaveur de l'ancien ministre. Sa nationalité française devrait lui permettre d'obtenir le soutien de certains pays africains. En revanche, cela pourrait se révéler un réel handicap avec d'autres partenaires.
La France occupe, en effet, la direction de plusieurs organisations internationales financières. Pascal Lamy dirige actuellement l'Organisation mondiale du Commerce et Jean-Claude Trichet est à la tête de la Banque centrale européenne. De plus, trois Français ont déjà dirigé le FMI : Jean-Paul Schweitzer, Jacques de La Rosière et Michel Camdessus. Ensemble ils totalisent près de 30 ans de mandat, soit presque la moitié de l'existence de cette institution.
par Grégoire Lory