lundi 9 juillet 2007 par Nord-Sud

Profitant de l'attentat manqué contre le Premier ministre Guillaume Soro le vendredi 29 juin à Bouaké, le général Mangou Philippe, chef d'état-major des Fanci, s'est empressé de publier un communiqué dans lequel il interdit pratiquement le tarmac, la piste d'atterrissage et la tour de contrôle des aéroports d'Abidjan, de Yamoussoukro, de San Pedro et de Daloa aux forces impartiales. Sont implicitement visés en premier lieu, les militaires français qui, en novembre 2004, ont fait échec à l'opération Dignité. Mangou ne veut plus voir désormais de blindés de la Licorne dans les zones aéroportuaires gouvernementales. Essayant de justifier ces mesures, il indique que c'est parce que des dispositions ne sont pas prises que s'est produit ce qui s'est passé à Bouaké. Par la précipitation, le patron des Fanci donne le sentiment qu'il n'attendait que pareille occasion pour la mise en ?uvre d'une mesure mûrement réfléchie et décidée il y a bien longtemps, ce qui ne manque pas de susciter des interrogations.

Que cachent ces mesures de Mangou? Ne cessent de s'interroger nombre d'observateurs. Chasser les forces impartiales de la zone aéroportuaire signifie-t-il que c'est eux les auteurs de l'attentat manqué contre le Premier ministre à Bouaké? Si tel est le cas, mieux vaut le dire ouvertement et éviter d'emprunter les raccourcis. Surtout que le colonel Lepkeli, le pilote de l'avion qui a été attaqué à Bouaké, confie, selon certaines indiscrétions du clan présidentiel, que les tirs à la roquette sont partis des positions tenues par la Licorne. Une position qu'il ne développe point dans le discours officiel.

Est-ce parce que les forces impartiales auront quitté l'aéroport que la zone serait plus sécurisée ? Quand on sait que la cible de l'attentat manqué, le Premier ministre Soro Guillaume, est encore en vie, il y a fort à parier que ceux qui ont tenté le coup de Bouaké ne reviennent à la charge. Certains stratèges militaires vont jusqu'à affirmer qu'il faut craindre un coup pareil en zone gouvernementale contre Laurent Gbagbo pour brouiller les pistes au maximum.

L'autre grande question qui taraude les esprits est de savoir comment l'embargo sur les armes serait contrôlé si les forces impartiales ne sont pas présentes dans les aéroports et les aérodromes. D'aucuns pensent simplement qu'il y a une volonté manifeste de violer l'embargo sur les armes. C'est un secret de polichinelle, la tentation pour les belligérants de notre crise est grande de renouveler l'arsenal militaire. Surtout pour Laurent Gbagbo qui a un besoin impérieux de pièces détachées pour réparer ses avions de combat détruits en 2004.

Quels que soient les cas de figure, les questions demeurent.





Traoré M. Ahmed

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