lundi 9 juillet 2007 par Le Patriote

Guy Claver Yao Kouakou :

Tout le monde était affolé?

Cela nous a paru un peu bizarre quand les détonations ont commencé. On entendait les détonations mais on ne savait pas ce qui se passait. On pensait qu'il y avait une chute d'avion à l'atterrissage, mais heureusement ce n'est pas ça. C'était la peur totale. Tout le monde était affolé. On courait partout. Les vielles femmes s'affolaient on ne savait pas quoi faire. Comme dans les premières heures, les gens venaient forcer les jeunes à rentrer dans la rébellion et ils ne voulaient pas. C'est ainsi que dès que des gens apparaissent au village, tout le monde prend la fuite. Actuellement où nous sommes, tout ceux que nous croisons dans le village sont des gens qui ne sont même pas du village. Parce que c'est eux qui font les patrouilles, moi je ne suis pas militaire pour savoir qui est du corps où qui ne l'est pas. D'autres sont en civil ils sont en arme ; d'autres aussi par contre sont en treillis ils ne sont pas en arme. Mais ceux qui ont couru par ci par là je ne peux pas juger parce que moi-même j'avais peur .Je ne cherchais pas à savoir qui était ces personnes parce que dès que quelqu'un arrive et qu'il n'est pas habituel dans mon calcul je ne le connais pas.. Si cet acte pouvait être condamné et que cela n'arrive plus, ce serait une bonne chose.

Sohou Germain :
Gérant de cabine

Je condamne cet acte, puisqu'on veut aller à la paix

Celui qui a vécu les premiers instants de la guerre ne peut qu'être traumatisé d'entendre des coups de fusils. Cela m'a paru un peu bizarre. Moi même je n'étais pas au village. Je revenais du marché et j'ai entendu un premier coup. J'étais avec mon ami, j'ai dis que c'est un coup de fusil. On a pensé que c'était une voiture dont le pneu avait éclaté. Puis s'en est suivi un deuxième et un troisième. Les coups ont commencé à s'enchaîner. On s'est dit que c'était des coups de fusil. Deux minutes après, on a vu des voitures qui venaient de l'aéroport en vitesse avec des militaires qui nous ont dit : Rentrez, C'est gâter ! . Après le village était rempli de militaires en armes. On était traumatisés. On a commencé à courir. Cela nous a fait peur. Si jamais ce coup avait réussi, imaginez-vous ce qui allait se passer. On considère que Soro Guillaume n'est plus un Premier ministre appartenant à un parti, puisqu'on veut aller à la paix. On considère que c'est le Premier ministre de toute la République.

Yao Pascal N'Guessan :
On a tous eu très peur

Je suis du village de Konankankro, je suis curateur dans une usine de Bouaké. Ce jour- là je me trouvais à la maison en train d'écouter la musique. J'ai entendu un coup. D'abord je ne savais pas immédiatement si c'était véritablement un coup de feu. Ma maman m'a trouvé et elle m'a demandé d'éteindre la radio. Ce que j'ai fait et je suis sorti. Il y a des jeunes qui m'ont demandé ce qui se passait. J'ai dit que je n'en savais rien. De chez nous on arrive à voir l'avion sur la piste. Donc nous nous sommes interrogés de savoir ce qui se passe sur l'avion. On dit qu'ils ont tiré sur l'avion. Tous nous avons dis qu'on ne pouvait pas tirer sur l'avion puisque l'ONUCI et la force Licorne y ont des positions. Donc on a tous eu peur. Nous étions traumatisés, chacun a essayé de regagner sa maison. Il y a les élèves qui étaient en composition à l'école primaire. Chaque parent est allé à la recherche de son enfant à l'école. Puis, après on a écouté les médias et on s'est rendu compte que c'était un attentat contre la personne du Premier ministre. On était tous étonné parce que cela ne s'est jamais produit à Bouaké. On déplore les pertes en vies humaines mais c'est ça la vie.

Mlle Houphouët Agnès :
On pensait que l'avion allait exploser

Vraiment on n'était pas surpris. Ce matin là, nous étions occupées à faire de l'Attiéké. Nous avons entendu des coups de roquettes. Il y a longtemps nous n'avons pas entendu cela. On n'était troublé. Puisque à chaque fois qu'il y a une manifestation on vient nous attaquer au village. On pensait que l'avion allait s'exploser. Le village est proche de l'aéroport donc on n'a eu très peur. En tout cas le village était beaucoup menacé. On prie Dieu pour que cela ne se répète plus. Nous les humains sommes tous pareils. Nous prions Dieu pour que sa main soit sur nous tous afin que cela ne se reproduise plus.


KK (Envoyé Spécial).

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