lundi 9 juillet 2007 par Notre Voie

L'Etat de Côte d'Ivoire procède depuis quelques jours à l'indemnisation des victimes de l'affaire Probo Koala. Conformément au protocole d'accord qu'il a signé avec Trafigura. Au moment où les deux parties conduisent avec succès leur part de responsabilité, un différend surgit entre le Ciapol, le Bnetd et Trafigura. Il s'agit de l'exécution de l'audit portant sur les activités de la société française Tredi, chargée par Charles Konan Banny, du temps où il était Premier ministre, de la dépollution des sites identifiés contaminés par les déchets toxiques. Selon le contrat conclu le 23 septembre 2006 entre la cellule mise sur pied à l'époque par la Primature et la société Tredi, la dépollution puis le traitement en France des déchets issus du déchargement des slops du Probo Koala ont coûté 22 milliards de FCFA. A charge pour Trafigura de rembourser cette somme à l'Etat de Côte d'Ivoire. Mais également de prendre en charge l'identification et la dépollution complémentaire des sites pouvant encore contenir des déchets toxiques. Le protocole d'accord entre l'Etat de Côte d'Ivoire et Trafigura dit clairement que dans les 30 jours de la signature du protocole, les parties Trafigura se rapprocheront du Ciapol et du Bnetd, et/ou de tout autre organisme compétent aux fins de réalisation d'un audit par les sociétés de renommée internationale sur l'état d'avancement et les conditions d'exécution du contrat Tredi?. En d'autres termes, le protocole commande qu'un audit soit fait sur le travail effectué par la société Tredi afin de savoir si la facture de 22 milliards de fcfa se justifie, si le prix par tonne de déchet toxique ramassé est conforme à la réglementation internationale et si les déchets toxiques ont été effectivement ramassés et traités. Le principe de cette évaluation devrait être arrêté conjointement par le Ciapol, Trafigura et le Bnetd. Mais Trafigura reproche au Ciapol et au Bnedt d'avoir, de façon unilatérale, procédé à une évaluation du contrat Tredi portant sur plus de 200 milliards de fcfa pour la dépollution complémentaire des sites de la Djibi et d'ailleurs sur une période de 1 à 10 ans. Tout cela, selon Trafigura, sans que l'Etat de Côte d'Ivoire, à travers son mandant, le ministre Désiré Tagro, ni la société Trafigfura, elle-même, n'en soient informés. Alors que les deux parties signataires du protocole, à savoir l'Etat ivoirien et Trafigura, avaient désigné la structure Burgal pour effectuer l'audit du contrat Tredi. Après son installation officielle en présence des représentants de l'Etat ivoirien, Burgal a entamé son travail dont le rapport de la première partie serait disponible, a-t-on appris. Trafigura estime que le Ciapol et le Bnetd devraient travailler de concert avec Burgal pour évaluer ensemble le contrat Tredi. Ou que les deux structures ivoiriennes devraient se mettre en retrait, conformément au protocole d'accord, pour formuler des observations sur le travail de Burgal. De leur côté, le Ciapol et le Bnetd estiment avoir agi en respectant à la lettre le protocole d'accord signé entre l'Etat et Trafigura. Mais aussi dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Les négociations engagées entre les deux parties en conflit butent sur une incompréhension mutuelle. Trafigura se dit offusquée, par ailleurs, que certains services mettent des entraves à l'exécution des engagements pris par l'Etat ivoirien dans le cadre de la résolution définitive de l'affaire Probo Koala. Elle en veut pour preuve le non-lieu que le tribunal d'Abidjan n'a pas prononcé, la semaine dernière, lors du procès Trafigura dans l'affaire Probo Koala. Pour l'heure, l'audit coïnce parce que les auditeurs officiels n'arrivent pas à entrer en possession des documents chiffrés de Tredi et de la cellule présidée, dans le temps, par madame Safiatou Ba Ndaw. Une affaire à suivre.



Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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