lundi 9 juillet 2007 par Notre Voie

400 francs CFA le prix du kilogramme de cacao pour la période allant de juillet à septembre 2007. C'est le prix indiqué récemment aux producteurs de cacao par le président de la Bourse du café et du cacao (BCC) au moment où commence cette campagne appelée aussi ''petite traite''. Sauf que la campagne de cette période-ci semble assez particulière puisqu'elle se déroule dans une situation de véritable tension entre les producteurs, les coopératives et une structure de la filière, en l'occurrence le fonds de développement et de promotion des activités du café et du cacao (FDPCC) que dirige M. Henri Amouzou. En effet depuis plus de trois mois, un ballet juridique qui a commencé au tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau et qui se poursuit à la Cour suprême, oppose une coopérative et un syndicat de producteurs au comité de gestion du FDPCC. Action judiciaire qui suspend du coup le fonctionnement normal de cette structure considérée comme la plus attrayante financièrement dans la filière. En effet, outre les 5,5 milliards de francs pour le financement des coopératives de Côte d'Ivoire, octroyés au FDPCC par l'Etat et pour lesquels de nombreuses coopératives se disent jusqu'aujourd'hui exclues dans la répartition, la structure que dirige Amouzou gère l'une des plus grandes sociétés exportatrices de café-cacao, en l'occurrence Sifca-Coop, Coco services, une entreprise de volailles, et Forexi, spécialisée dans la création de forages... La difficulté que crée la situation au Fdpcc dans l'actuelle commercialisation du cacao ivoirien, c'est que la crise qui la secoue influe directement sur les activités de Sifca-coop à laquelle sont pourtant affiliées la plupart des coopératives ivoiriennes. Or, quand on sait que ces deux dernières années, malgré la normalité dans laquelle exerçait la Sifca-coop, les coopératives avaient du mal à livrer leurs produits à la centrale, ''la petite traite'' de cette année risque d'être, avec la situation qui prévaut, plus difficile. Dans des cas pareils, c'est à une véritable inorganisation que le marché est confronté avec la présence de toute sorte d'éventualité. L'on pourrait à ce titre assister à de nombreuses difficultés d'écoulement des produits (comme ce fut le cas lors de la grande traite), à la surenchère des exportateurs étrangers et à un impact négatif sur la qualité du cacao ivoirien.
Pour mettre un frein à tout cela, il faut, comme le pensent de nombreux acteurs de la filière, qu'un verdict qui respecte toutes les normes du droit soit enfin prononcé par la Cour suprême de Côte d'Ivoire que préside le juge Tia Koné sur la situation au Fdpcc. Le 22 juillet prochain, cette juridiction, dit-on, va rendre son verdict. Ce sera certainement, la troisième et dernière fois que le monde du café et du cacao ivoirien devra ainsi attendre pour être définitivement situé sur la gestion du Fdpcc après les reports déjà par deux fois de ce fameux verdict.

Salifou Amara salifouamara@]yahoo.fr

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