lundi 9 juillet 2007 par Notre Voie

Les musulmans d'Agboville ont rendu hommage au ministre Abouo N'Dori Raymond, président du conseil général, le samedi 23 juin pour avoir réhabilité la grande mosquée. Dans cet entretien, Abou N'Dori parle de ses rapports avec la communauté musulmane d'Agboville. Notre Voie : Pourquoi avez-vous réhabilité la grande mosquée?
Abouo N'Dori Raymond : A la demande de l'iman de la grande mosquée d'Agboville, El Hadj Konaté Siriman, j'ai commis un entrepreneur pour refaire totalement la façade extérieure de ce lieu de prières. Cela a donné un cachet particulier à la mosquée de notre cité qui a ainsi retrouvé tout son éclat. N.V. : Qu'est-ce qui explique une telle spontanéité ?
A.N.R. : En fait ils m'ont demandé, il y a quelques mois de cela, cette aide. Et comme je suis un croyant, je pense qu'un sacrifice pour un édifice religieux n'est jamais de trop. Je ne me suis donc pas posé la question du coût ; c'est pourquoi j'ai spontanément accepté. N.V. : Est-ce qu'il n'y a pas une action politique de charme à l'endroit de cette communauté comme certaines personnes pourraient le penser ?
A.N.R. : Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. De toutes les façons, je ne peux pas cacher que je suis un homme politique, mais aussi un croyant. En tant qu'homme politique, mon rôle est de faire ce qui peut faire plaisir à ma communauté. C'est donc ce que j'ai fait. Je peux vous révéler que lorsque j'ai fait la promesse de refaire la peinture de la grande mosquée, des gens étaient sceptiques. Mais la vérité a triomphé. Faire la politique, ce n'est pas se servir de la population, mais être à son service. N.V. : Quels sont vos rapports avec la communauté musulmane d'Agboville ?
A.N.R. : J'ai de très bons rapports avec la communauté musulmane d'Agboville. Ce sont des rapports fraternels. Je vais quand je veux et quand je peux dans le quartier malinké et j'y suis toujours bien accueilli. En plus, cette communauté me rend souvent visite. Nous avons des relations excellentes. N.V. : Au plan national, l'actualité ce sont les retrouvailles entre les fils du Nord, du Centre avec les autres frères ivoiriens grâce au dialogue initié par le président Laurent Gbagbo. A.N.R. : A Agboville, il n'y a pas d'animosité entre la communauté malinké, sénoufo et les autochtones. Il n'y a pas de problèmes entre nous. Ou, pour être plus précis, les problèmes ont été aplanis à temps depuis 2003. Nous étions donc un oasis dans le désert de méfiance que traversait la Côte d'Ivoire. Au plan national, nous sommes heureux de voir les choses évoluer comme on le constate. La situation de guerre n'aurait jamais dû exister, n'eurent été les ambitions personnelles et démesurées de certaines personnes qui ont utilisé la communauté du Nord, les fidèles musulmans à leur service. Il y a eu intoxication et désinformation.Et les gens avaient des convictions qui n'étaient fondées sur rien d'objectif. Si la vérité se rétablit aujourd'hui, nous sommes heureux. Et le bénéfice, c'est la réunification, la libre circulation des biens et des personnes. La guerre a donc été un gros malentendu entre les fils du Nord et du Sud. Je rends donc hommage à tous ceux qui ont permis l'avènement de bons signes que nous voyons maintenant et plus particulièrement au président de la République, Laurent Gbagbo, qui a su tendre la main à notre jeune frère Guillaume Soro pour que la réconciliation se fasse objectivement.



Entretien réalisé par Salifou Amara salifouamara@yahoo.fr

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