lundi 9 juillet 2007 par Le Front

La réforme du permis de conduire est sujette à de vives polémiques. C'est dans cette perspective que M. Abdoulaye Sylla, président de la Fédération nationale de syndicats des chauffeurs de Côte d'Ivoire corporation, donne son avis sur cette réforme.
Qu'es-ce que les chauffeurs pensent du nouveau permis de conduire ?
Nous pensons que la réforme du permis de conduire est une bonne chose. Cependant, nous avons un préalable qui est la baisse totale du coût trop élevé du nouveau permis de conduire. Nous voudrions que le coût soit social. Et c'est cette condition qui nous amènera à adhérer à la décision du gouvernement. Parce que nous avons appris, par voix de passe, le coût, trop élevé du nouveau permis de conduire. Il est aussi important de noter au passage les diverses magouilles et les fraudes massives au niveau de l'acquisition du permis de conduire lors de sa délivrance. Et cela a amené le gouvernement en 2002 à prendre un décret. Le décret n° 2002-192 du 02 avril 2002 est à l'origine de ces réformes. En tant que responsables des organisations professionnelles des chauffeurs, nous ne pouvons qu'adhérer à cette réforme qui est venue à point nommé pour nous défaire de ces fraudes massives lors de l'acquisition du permis de conduire.
Les responsables des auto-écoles ne veulent pas du pré-enregistrement dans le cadre du nouveau permis de conduire. Quel est l'avis des chauffeurs ?
Les chauffeurs professionnels estiment que cette question ne nous engage pas. Mais dans tous les cas, si ce pré-enregistrement n'apporte pas un coût supplémentaire au prix forfaitaire du permis, tant mieux. Mais dans le cas contraire, nous serons obligés de nous dresser contre toute augmentation du coût du nouveau permis d'où qu'elle vienne. Que proposent les chauffeurs pour que le permis de conduire ivoirien soit fiable ?
Nous pensons très sincèrement qu'il serait souhaitable que le gouvernement mette en vigueur le décret n°2002-192 du 02 avril 2002 pour éradiquer les fraudes massives et les magouilles au niveau de l'acquisition du permis. Nous estimons également, qu'il faudrait restreindre les structures d'intervention dans le cadre du permis, ensuite ne retenir pour les visites médicales que celle de l'ophtalmologue et enfin la décentralisation des sites de délivrance des permis de conduire. Les chauffeurs sont-ils associés aux différentes réformes qui ont cours dans le secteur des transports ?
Il ne serait pas prudent de ne pas nous y associer. Qui parle de réforme dans le secteur des transports, fait référence aux chauffeurs. Dans cette filière, nous sommes un des maillons essentiels et l'expression pratique de l'application de toute réforme. Dans ce cas, ne pas nous associer peut engendrer l'échec d'éventuelles mesures nouvelles. Sur le point, les ministres qui se sont succédé à la tête de notre département, l'ont tous bien compris. De M. Kabran Appiah à Aziz Thiam en passant par Anaky Kobenan, nous avons toujours été associés aux réformes dans notre secteur. Il en est de même en ce qui concerne le nouveau permis de conduire. Maintenant, nous attendons avec impatience l'actuel ministre M. Mabri Toikeusse pour prendre notre point de vue sur les blocages actuels sur le permis ceci afin qu'ensemble, nous accordions nos violons dans un atelier ou un séminaire. Les chauffeurs parlent-ils d'une seule voix aujourd'hui ? Sinon qu'est-ce qui les oppose ?
Le milieu des transports est un milieu très complexe. Ce secteur est constitué par diverses organisations syndicales venant de divers horizons. Il y a d'un côté les organisations syndicales des transporteurs et de l'autre, celles des chauffeurs. Donc vous voyez qu'il n'est pas aisé qu'on parle d'une seule voix. En général, ce sont les intérêts qui nous opposent. Puisque ce sont les syndicats minoritaires qui veulent imprimer aux syndicats significatifs et même quelquefois au gouvernement leur position pas toujours réaliste. Les syndicats sont prêts à adhérer aux décisions gouvernementales, si bien sûr celles-ci n'empiètent pas sur leurs droits. Nous soutenons le gouvernement dans sa recherche d'assainissement du secteur des transports et du bien-être de ceux qui l'animent.


Interview réalisée par Ahua K.

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