samedi 7 juillet 2007 par Le Temps

Elie Hallasou, président du mouvement citoyen pour Gbagbo, était dans la délégation des patriotes allés consoler le Premier ministre. Dans cet entretien, il s'insurge contre tout acte de terroriste pour mettre en mal le processus de paix. Quel commentaire faites-vous sur le voyage des patriotes à Bouaké ?
Nous sommes allés apporter notre soutien de compassion au Premier ministre suite à l'attentat manqué. Nous ne pouvons pas rester inactif face à cet acte terroriste contre le chef du gouvernement. Des Ivoiriens ne comprennent pas votre démarche
Il faut faire la part des choses. Etre patriote, c'est la défense des Institutions de la République. C'est en même temps dénoncer des actes terroristes qui sont anti républicains. Guillaume Soro est le Premier ministre de Côte d'Ivoire. Il a été nommé par le Président de la République. Dans cet attentat, il ne faut pas regarder Guillaume Soro. C'est le Premier ministre de Côte d'ivoire. Et non l'individu. Il a décidé de marcher dans la paix. La Primature est une Institution. En plus c'est, l'avion présidentiel qui a été attaqué. C'est l'Etat de Côte d'Ivoire. Ce sont les Institutions de la République qui ont été mises en mal par des assaillants. Etant défenseur des institutions, les patriotes ne pouvaient pas tolérer cela. Il fallait marquer sa solidarité. C'est pourquoi, nous nous sommes déplacés à Bouaké. A travers cet acte, nous voulons montrer notre sincérité aux Forces nouvelles. En d'autres termes, montrer que nous sommes déterminés à aller à la paix. Soro est un acteur clé de l'Accord de Ouagadougou. Cette attaque n'était-elle pas une remise en cause de l'Accord de Ouagadougou ?
Ceux qui ont commis cet attentat ont minimisé le degré d'engagement dans le processus de paix. Yitzhak Rabin de son vivant disait : "Nous allons chercher la paix tout en traquant les terroristes. Nous allons traquer la paix tout en recherchant les terroristes". Voila les actes qui guident nos actions dans le processus de paix. Nous ne sommes pas surpris de cette attaque.
Pourquoi n'êtes-vous pas surpris ?
Tout le monde n'est pas pour la paix. Parce que certains voient leur mort politique. A qui faites-vous allusion ?
Aux leaders de l'opposition. Ils n'ont plus d'argument. L'Accord ne leur fait pas plaisir. Des gens ne veulent pas que la paix revienne en Côte d'Ivoire. Ils souhaitent la situation de ni paix ni guerre. Il faut qu'on aille à la paix. Nous y irons quel que soit le prix à payer. Les attentats ne peuvent pas empêcher le retour de la paix.
Au lendemain de l'attentat, vous avez pris la route de Bouaké
Sincèrement, nous n'avons aucune appréhension. Les patriotes sont animés d'un sentiment de paix et de sincérité. C'est dans le feu de l'action qu'il faut apporter son soutien. Quel mérite aurions -nous au moment où il n'y a plus rien à aller soutenir le Premier ministre. Nous avons décidé de marcher avec les Forces nouvelles dans le processus de paix. Maintenant qu'elles ont des problèmes, elles ont besoin de notre apport. C'est dans le malheur qu'on voit ses vrais amis. Il nous faut marquer cet acte. Guillaume Soro est le Premier de Côte d'Ivoire. Ce n'est plus Soro le Secrétaire général des Forces nouvelles. Rien ne pourra nous faire reculer du processus. Sur quoi vous fondez vous ?
Nous comptons sur notre détermination et notre engagement. Ainsi que sur la recherche inlassable de la paix. Depuis cinq ans, le pays souffre. Les populations sont excédées. Nous avons compris que c'est nous qui pouvons ramener la paix dans notre pays. Personne ne le fera à notre place. Ceux qui pensent nous intimider se trompent lourdement. Ils minimisent notre degré d'engagement. Nous n'allons jamais reculer. La seule chose qui peut nous arrêter, c'est qu'on lance une bombe atomique sur le pays. Nous allons aller à la paix avec tous ceux qui le désirent. Soyons vigilants. Au-déla de Soro, c'est l'accord que l'on voulait tuer. Il faut que nous nous mettions ensemble pour aller à la paix quels que soient les soubresauts. Nous sommes tous dans le même bateau. Celui qui joue les imbéciles, nous allons tous couler avec lui.
Entretien réalisé par :
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr

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