samedi 7 juillet 2007 par Fraternité Matin

Que d'éloges ont été dits pour le Pr Harris Memel-Fotê et pour la qualité du travail qu'il a abattu, en léguant à l'histoire de l'humanité deux ?uvres sur l'esclavage dans les sociétés africaines et ivoiriennes en particulier. C'était hier, au Conseil économique et social, à l'occasion de la dédicace de deux ?uvres majeures, par le volume et par la pertinence du sujet, produites par Harris Memel-Fotê, éminent anthropologue et président de l'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et de la diaspora (ASCAD): Esclavages, traites et droits de l'homme en Côte d'ivoire: de l'époque précoloniale à nos jours, un recueil de textes et articles, et L'esclavage dans les sociétés lignagères de la forêt ivoirienne (XVIIè-XXè siècle), ?uvre de 1010 pages.
Je vois dans cette cérémonie la réédition de l'histoire, celle de la présentation de la thèse d'Etat par Memel Fotê, en 1988, à la Sorbonne, à Paris, dira le ministre Mel Eg Théodore, représentant le Chef de l'Etat. Devant un parterre d'éminents savants. Il y avait, en effet, du beau monde, hier, au Conseil économique et social. Intellectuels et savants n'ont pas manqué ce rendez-vous de l'hommage à un héros qui a conquis le savoir et la résistance pour son peuple; a dit, ému, le Pr Alphonse Voho Sahi, à qui est revenue la charge de présenter ce monument humain, difficile à cerner et à cataloguer, comme a eu à le confesser l'un de ses élèves, le Pr Kouakou N'Guessan. Edités par le Centre de recherche et d'action pour la paix (CERAP), ces ouvrages, qui apportent un autre regard sur l'esclavage et ses missions sociales dans des sociétés traditionnelles ivoiriennes, constituent une contribution inestimable à l'histoire de l'humanité, a souligné le Pr Voho Sahi; quand Christophe Wondji, membre de l'ASCAD, les a qualifiés de révolution dans la théorie, en démontrant que l'esclavage dans nos sociétés lignagères n'est pas une forme édulcorée de l'esclavage. Et aussi parce que, ajoutera-t-il, ce travail de recherche bat en brèche les théories marxistes qui ne mettent en exergue que la dimension économique de l'esclavage. En cela, Joseph Brunet-Jailly, enseignant-chercheur, qui a convaincu Memel-Fotê de faire éditer sa thèse, a insisté sur la richesse en informations que contient cet immense travail de documentation. Naturellement, le directeur général du CERAP, le père Denis Mongenet, a dit toute la fierté ressentie par sa structure, qui a pu éditer ces ?uvres, avec le soutien de Les éditions IRD. Au nom de l'auteur (présent) et de sa famille, Mme Memel-Fotê a eu des mots de remerciements pour les organisateurs de la cérémonie (CERAP, ASCAD, Fondation Memel-Fotê), ainsi que pour toutes les personnes qui ont contribué et soutenu ce projet. Puis, elle a lancé un appel pour que soit banni l'esclavage, aussi pratiqué par des individus que par des Etats, afin que vive la liberté!.

Michèle Pépé

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023