samedi 7 juillet 2007 par Le Front

Les commerçants s'activent à mener un vaste mouvement de protestation, dans les jours à venir, contre les contrôles abusifs de la facture normalisée et de nouvelles impositions.
Les commerçants de Côte d'Ivoire ne sont pas du tout contents de la direction générale des impôts (Dgi). En effet, depuis le mois d'avril dernier, la Dgi a débuté la phase de contrôle de l'application de la facture normalisée. Selon nos sources, les acteurs de cette filière qui ont adopté cette mesure, ne redoutaient pas la phase de contrôle. Cependant, contre toute attente, les agents envoyés sur le terrain pour effectuer le contrôle font du zèle. Ils procèdent systématiquement à la fermeture des magasins des opérateurs économiques et leur infligent des amendes exorbitantes. Ainsi, selon plusieurs commerçants interrogés à Adjamé, Treichville et Koumassi, plus de 200 magasins sont actuellement fermés par des agents des impôts. Pis, les interventions des différents syndicats et associations de commerçants auprès des agents-contrôleurs du fisc aux fins de résoudre ces problèmes à l'amiable, sont catégoriquement rejetées. Pour ces associations, la Dgi croit qu'après l'expulsion d'Ibrahim Réda de la Côte d'Ivoire pour incitation à l'incivisme fiscal, les commerçants craignent de protester contre l'administration fiscale. D'où ces abus de certains agents de la Dgi. Ces opérateurs ont décidé d'adopter d'autres stratégies pour mettre à nue leur colère contre la Dgi. Très bientôt, une grève de grande envergure et de plusieurs jours sera menée. De toute façon, nous n'avons plus rien à perdre , n'ont cessé d'affirmer des opérateurs économiques visiblement sur les nerfs. Outre, les dénonciations de contrôles abusifs de la facture normalisée, d'autres commerçants ont relevé de nouvelles impositions. Il s'agit notamment de l'impôt dénommé contribution pour la reconstruction nationale (Cnr) qui s'élève à 2500 F cfa par commerçant chaque mois. C'est excessif en cette période de crise , a indiqué un commerçant d'Adjamé. Et celui de Koumassi de renchérir : Nous avons le sentiment que l'Etat ne fait rien pour notre corporation. Nous exerçons sur les trottoirs. Lorsque des marchés sont construits, il faut débourser une fortune pour s'installer. Après, ce sont de multiples impositions qui viennent nous achever. Que l'Etat tienne compte de nos revendications . Les commerçants ne caressent pas non plus les douanes dans le sens du poil. Les douanes également épinglées. Les commerçants importateurs relèvent des dysfonctionnements dans le système de dédouanement de Bivac. Selon des opérateurs économiques, Bivac entreprise privée, concessionnaire, dispose d'un scanner pour le dédouanement des marchandises. Le hic, c'est que l'opérateur doit payer pour l'usage du scanner alors que cet outil est utilisé à l'avantage de l'administration pour lutter contre la fraude. Ce qui est incongru aux yeux des commerçants. Comment peut-on payer pour se faire contrôler ? , s'est interrogé un acteur dudit secteur. Face à cette situation, les commerçants sont déterminés à se faire entendre. En tout d'état de cause, en cette période difficile pour les opérateurs économiques, il urge pour les administrations fiscales et douanières d'établir une vraie plate-forme d'échanges avec les commerçants afin de tenir compte de leurs nombreuses préoccupations. Il y va de la paix sociale.




Ahua K.

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