L'Asec Mimosas effectue sa deuxième sortie en ligue des champions ce dimanche face à Al Ahly d'Egypte. A quelques heures de ce match important, le président du Conseil d'Administration de l'Asec, Me Roger Ouégnin, tout en affichant une grande sérénité, déplore l'état de la pelouse du stade Félix Houphouët-Boigny et regrette le peu d'intérêt des actionnaires pour leur club.
Monsieur le président, le premier match de la ligue des champions disputé à Tunis il y a deux semaines constitue-t-il une référence pour vous ?
Ça été un bon match, un match sérieux qu'on a livré. Et j'espère qu'on en fera d'autres. Dans ce type de championnat, il faut éviter de parler de match référence, parce que chaque match a sa vérité. Et là-bas, on a joué sous une température clémente, en plus de cela, il y avait une belle pelouse. Quand ils évoluent sur une bonne pelouse, les jeunes gens arrivent à relever leur niveau de jeu. Alors qu'ici, c'est très difficile. On est obligé de faire des efforts, mais ce n'est pas possible, il faut qu'un jour, cela finisse. On se vante toujours de bien recevoir nos adversaires mais quand les équipes arrivent à un certain niveau comme Al Alhy qui sont de grands habitués des coupes d'Afrique, il faut qu'on ait des stades à la hauteur de l'adversaire qu'on reçoit. J'espère donc qu'avec la FIF qui prospère petit à petit, nous aurons des stades dignes du football dans lequel nous baignons actuellement, grâce à nos clubs, notamment à l'Asec et à l'équipe nationale. Donc on ne peut pas continuer à recevoir ces clubs là sur des pelouses exécrables comme celle qui nous est servie chaque jour.
? Quelles sont les vertus qui ont manqué à l'Asec l'année dernière face à Al Ahly dont elle devra faire preuve ce dimanche pour réaliser un bon résultat ?
On avait en face une équipe d'Al Alhy très expérimentée, et on aura encore en face cette même équipe expérimentée qui constitue à 80% l'équipe nationale de l'Egypte. Alors, on ne doit pas leur laisser le contrôle du match, parce que le moindre détail ou la moindre erreur sera fatal (e) pour nous. Ce sont des gens qui savent jouer au ballon, ils jouent bien au football, et donc il faut absolument qu'on soit vigilant. Ils nous a manqué de vigilance là-bas et même ici. Le but qu'on prend, c'est suite à une grave erreur. Alors il faudra être très vigilant, très rigoureux dans tous les compartiments du jeu. J'espère que la leçon a été bien apprise, et que cette année, nous allons corriger ces lacunes qui nous ont coulés l'année dernière.
? Un succès face à Al Ahly ce dimanche sera de bon augure, aussi bien pour la suite de la ligue des champions que pour la reprise de la ligue 1 ?
Je ne suis pas trop inquiet pour le championnat. Aujourd'hui, nos regards sont vraiment portés sur la ligue des champions. Mais le championnat, on va le jouer à fond comme d'habitude, et je pense qu'on sera encore champion de Côte d'Ivoire cette année. Mais c'est surtout la ligue des champions qui nous motive. Et une victoire devant Al Alhy sera effectivement un grand pas. Nous avons deux matches, le match d'Al Alhy et le match qu'on ira livrer contre Al Hilal. Si on arrive à prendre les 3 points ici et 1 point au minimum là-bas, je crois qu'on pourra compter sur l'Asec Mimosas à la fin des matches aller pour disputer déjà la demi-finale.
? Un appel particulier aux Actionnaires ?
Je pense qu'ils sont un peu en retard sur l'évolution de leur club. S'ils se sentent encore actionnaires, qu'ils viennent. Je ne leur en veux pas, mais je pense qu'ils sont encore très très loin. Volontairement ou non, mais aujourd'hui, ils n'ont aucune excuse. Le CNACO est actuellement en train de tout faire pour qu'ils viennent. On vient quand on a envie de venir. De toutes les façons, le spectacle sera au rendez-vous aujourd'hui. On joue nettement mieux qu'avant, parce que le football a changé maintenant. Le football, c'est la tactique, c'est la rigueur, c'est la vitesse. Alors donc, les nostalgiques n'ont pas leur place. S'ils veulent continuer à rester dans leur fauteuil, qu'ils y restent. Mais ceux qui aiment le spectacle, ceux qui veulent continuer à aider le club, ils n'ont qu'à venir. Mais, nous ne baissons pas les bras. Et j'espère qu'ils n'attendent pas qu'on joue la finale ou la demi-finale, parce que pour jouer la finale ou la demi-finale, il faut absolument pouvoir passer les éliminatoires, la phase des poules. C'est à ce niveau là qu'on disparaît ou qu'on continue à vivre. Et il vaut mieux ne pas jouer au médecin après la mort.
Interview réalisée par Ollo Kambiré/Coll : T.B