vendredi 6 juillet 2007 par 24 Heures

La tentative d'assassinat du Premier ministre Guillaume Soro continue de faire des vagues. Quelques jours après cet acte odieux, les interrogations fusent de partout. Qui en voulait à la vie du Premier ministre, et pour quelle raison ? Pour apporter une réponse à ces questions, le Premier ministre Guillaume Soro a, lui-même, décidé de recourir à une enquête internationale. Il reste cependant à s'interroger sur les chances réelles pour que cette enquête aboutisse.

Une enquête internationale sera diligentée pour mieux élucider les causes, identifier les auteurs et les circonstances de l'assassinat manqué du Premier ministre Guillaume Soro.
Il reste à s'interroger sur les chances réelles de cette enquête réclamée par le chef du Gouvernement ivoirien.
Car, quelques heures seulement après l'annonce de cette enquête par le Premier ministre Guillaume Soro, les initiatives affluent d'un peu partout du camp présidentiel.
Le mardi dernier, suite à l'enquête internationale annoncée par Guillaume Soro le commissaire du Gouvernement, Ange Kessy a annoncé une enquête, le Palais Présidentiel s'est mis dans une transe subite d'enquêtes.
Le Président de la Cour d'Appel de Bouaké et le Commissaire du Gouvernement se livrent presque une bataille pour conduire une enquête sur ces évènements.
On peut alors s'interroger sur les mobiles de cette transe subite qui s'est emparée des juristes d'Abidjan alors même que le Premier ministre Guillaume Soro a lui-même décidé de faire diligenter une enquête internationale.
L'initiative du Premier ministre va-t-elle s'évanouir sous ces initiatives qui ressemblent à de la diversion ? Car il convient de s'interroger sur les possibilités d'aboutissement de cette initiative du Premier ministre.
En fait, les enquêtes, qu'elles soient nationales ou internationales, n'ont jamais abouti en Côte d'Ivoire.
C'est donc à raison que dans l'imaginaire populaire, une telle démarche est considérée comme un pis-aller pour faire diversion, pour masquer la vérité ou encore pour classer l'affaire sans suite.
Et pour cause, les enquêtes, qu'elles soient nationales ou internationales, n'ont jamais prospéré en Côte d'Ivoire.
Pour exemples, les enquêtes sur le charnier de Yopougon, sur l'assassinat de Jean Hélène, sur l'assassinat du Général Guéi, sur la disparition de Guy André Kieffer sont restées dans les tiroirs.
Celle diligentée pour faire la lumière sur les tueries massives des militants de l'opposition en mars 2004 n'a jamais dévoilé ses conclusions.
Récemment, le Premier ministre Charles Konan Banny a payé de son poste, entre autres choses, pour avoir osé une en vue d'identifier les responsables des déchets toxiques qui continuent d'endeuiller la Côte d'Ivoire, à feu doux.
Les supposés coupables relevés de leurs fonctions à la suite de cette enquête ont été réinstallés, comme pour les féliciter de leur prouesse .
Dans un tel Etat de non loi, on peut s'interroger sur le sort qui sera réservé à cette enquête réclamée par Guillaume Soro.
Surtout que des traces et des indices importants ont été effacés avec le déplacement de l'avion qui a été nettoyé le jour même des faits.
Et que de surcroît, les Forces impartiales, supposées apporter leur expertise pour la recomposition des faits, viennent d'être déclarées persona non grata dans les aéroports ivoirienne.
Malgré tout, l'espoir de voir aboutir cette autre enquête existe.
Surtout qu'elle est demandée par Guillaume Soro, la principale victime, elle-même.
Mais mieux, la qualification d' acte terroriste avancé par Guillaume Soro n'est pas fortuite ; elle pourrait indubitablement donner une dimension beaucoup plus sérieuse à la démarche.
Etant entendu que la communauté internationale, notamment les Américains, sont très regardants et inflexibles sur tout ce qui relève du terrorisme.
Reste à savoir si l'enquête pourra aboutir avant que

Frank KONATE


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