vendredi 6 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

Les 9è jeux africains qui s'ouvrent dans quelques jours dans la capitale algérienne pourraient être le baromètre du travail abattu par l'actuel ministre des Sports ivoirien qui n'aura ainsi pas franchement préparé le rendez-vous.

''Il ne faudrait pas vouloir récolter ce que l'on n'aura pas semé'', s'est indigné le pasteur-président Moïse Koré dans l'interview à nous accordée il y a quelques jours. Présentant sa préparation qui s'effectue actuellement aux USA et qui nécessite de gros moyens financiers et matériels, le patron de la balle au panier avait vertement fustigé le fait que rien n'ait été mis à la disposition de sa fédération pour la préparation d'un rendez-vous qui devrait fixer l'opinion africaine et internationale sur le niveau de développement du sport ivoirien. Ce que notre interviewé ignorait, c'est qu'il n'était pas le seul concerné et que c'était le cas pour les 13 autres fédérations qui seront présentes au pays de Bouteflika, le président algérien. Tous ont préparé cet important rendez-vous avec les moyens de bord. Sans l'aide du ministère qui, au premier succès, se précipitera pour capitaliser la performance et la mettre ainsi à son actif. Dans ces conditions, il y a à se poser des questions sur le sens de la visite rendue aux 115 représentants du sport ivoirien qui seront à Alger mercredi dernier à l'Hôtel Belle Côte de la Riviera Palmeraie. Peut -on, de façon responsable, rendre visite à des athlètes, ambassadeurs d'un pays le temps d'une compétition et les encourager à remporter des lauriers alors qu'en amont on n'aura rien entrepris pour que cela soit ? Arrivé à la tête du département au début de l'année 2006, Dagobert Banzio se sera battu pour sa reconduction quand il s'est agi de la formation d'un nouveau gouvernement après les accords politiques de Ouagadougou. Beaucoup d'observateurs, dans le microcosme sportif, avaient alors adhéré à ce désir estimant que l'ingénieur de travaux publics n'avait suffisamment pas eu le temps nécessaire pour faire ses preuves. Depuis, beaucoup auront déchanté. Car c'est à longueur de journée que les fédérations se plaignent des retards constatés dans la mise à leurs dispositions des fonds pour ce qui est de la participation aux compétitions internationales. Aussi, avait-on espéré dans le milieu que l'homme change de fusil d'épaule afin de permettre une préparation adéquate aux athlètes ivoiriens devant prendre part aux jeux africains d'Alger. Que non ! Les services du 3è étage de l'immeuble Les Hévéas du boulevard Carde au Plateau sont restés sans nouvelle. Jusqu'au départ des représentants ivoiriens pour donner de la voie par presse interposée et faire croire qu'on fait bien son boulot. Rien que de la poudre aux yeux ! Ainsi qu'on fait son lit c'est ainsi qu'on dort, nous dit l'adage. Il n'est pas interdit que les athlètes, à titre individuel se surpassent, mais il ne faudra point mettre cela au compte de la tutelle un quelconque succès. Se complaisant dans son jeu favoris de franc-tireur, celle-ci va se précipiter pour se couvrir de gloire après avoir abandonné aux fédérations la tâche la plus ingrate, celle de la préparation qui conditionne les succès. Telle est la stratégie Banzio. Attendre que les fédérations fassent le travail pour ensuite venir en tirer les dividendes comme à la Can 2006 et surtout au mondial 2006 de football où on est encore sans nouvelle des 2 milliards dégagés par l'Etat de Côte d'Ivoire. Ainsi que de leur clé de répartition. Une donne d'autant plus inquiétante que la Fédération ivoirienne de football (Fif) dit n'avoir reçu que la somme de 200 millions sur les 2 milliards.

Patrice BEKET
patrice_beket@yahoo.fr

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