vendredi 6 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le récent incendie du marché de Cocody était au centre d'un conseil municipal qui s'est déroulé mercredi dernier, sous la direction du maire Gomont Diagou, absent du pays au moment des faits. Au cours de cette réunion, le premier magistrat de la commune a fait des révélations sur des échanges téléphoniques qu'il a eus il n'y a pas longtemps avec M. Al Moustapha. Suite à l'opération déguerpissement qui a vu la démolition à Angré d'un maquis appartenant au président du mouvement ''J'aime Gbagbo'', ce denier aurait proféré des menaces à l'endroit du maire au cours d'une communication téléphonique. Selon Gomont Diagou, Al Moustapha l'a menacé mort et promis de bruler le marché de Cocody, en guise de représailles. C'est pourquoi le maire a décidé, après l'incendie survenu sur le marché en question, de porter plainte contre lui, après avoir saisi le procureur de la République. La procédure est donc en cours. Suite à la publication des propos du maire, le mis en cause qui s'est dit surpris a tenu à réagir. Il nous a pour ce faire téléphoné hier au cours de la matinée. Pour Al Moustapha qui dit avoir l'impression que l'on lui en veut pour une raison qu'il ne sait pas, Gomont Diagou se trompe lourdement sur son compte. ''Je lui demande de chercher ailleurs les coupables du marché de Cocody. Ceux qui me connaissent savent que le ne peux pas poser un tel acte. Ces sont des allégations graves portées par le premier magistrat contre un citoyen de la commune. Surtout qu'il n'y a pas un début de preuve à tout ce qui est raconté sur mon compte'', a-t-il soutenu. Il ne reconnait aucunement avoir tenu les propos qui lui sont attribués et pense que c'est une façon de le livrer à la vindicte populaire. En tant que président d'une association des consommateurs, il ne peut, à ses dires, poser un acte aussi cynique qui agrandit les rangs des démunis. Pour l'instant, il dit n'avoir pas été saisi par la justice d'une quelconque plainte contre sa personne. Par ailleurs, Al Moustapha dit savoir la source de ''l'acharnement'' du maire sur sa personne. La principale raison serait la démolition de son maquis. ''Diagou a fait détruire mon maquis qui était sur un site m'appartenant, et dans lequel j'employais 55 pères et mères de famille aujourd'hui à la rue. A la suite de cela, j'ai échangé avec lui au téléphone et il a trouvé que je l'avais menacé. C'est de là qu'est partie la brouille entre nous'', se convainc Al Moustapha. Soucieux de régler le différend le plus tôt possible, il se confiera au ministre Bertin Kadet qui initiera une médiation entre le maire et lui. Il a dit avoir présenté à l'occasion des excuses pour tout ce que le premier magistrat de la commune lui reprochait. Mais ce dernier a exigé de lui des excuses publiques, au cours d'une conférence de presse organisée à cet effet. Ce que Al Moustapha n'acceptera pas de faire. De plus, il a la conviction que c'est depuis qu'il a dit au cours d'une émission télévisée sur RTI Music qu'il sera candidat à la mairie lors des futures élections que Gomont Diagou, qui verrait en lui un adversaire politique, le prend en grippe. Pour lever tout équivoque, soutient-il, il a tenu à rassurer le ministre qu'il n'est pas candidat à une quelconque élection. ''Je souhaite donc qu'on me laisse vivre tranquillement ma vie de citoyen'', conclut-il. D'ailleurs, il n'a pas l'intention de porter plainte contre le maire qui demeure ''un grand frère'' pour lequel il dit avoir beaucoup de respect.

Emmanuel Akani

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