vendredi 6 juillet 2007 par Le Matin d'Abidjan

L'Union des patriotes pour la refondation sort de sa réserve. Le président national de ce mouvement patriotique, Daniel Amani Kouakou se prononce sur l'attentat manqué contre le Premier ministre, et salue la volonté du chef d'état-major de sécuriser les espaces aéroportuaires.

Quel but vise la structure que vous avez créé et que vous dirigez depuis deux ans ? Ne pensez-vous pas que c'est un mouvement de trop dans la galaxie patriotique ?
L'Union des patriotes pour la refondation (UPREF) est née en 2005, par la volonté de certains jeunes qui entendaient s'inscrire dans la lutte para militaire et politique, dans le cadre de la lutte contre l'oppresseur. Ce n'est pas un mouvement de trop, il vient en complément de ce que font nos aînés que sont le ?'Maréchal Djué'', le Général Blé, le commandant Watchard etc, avec qui nous nous entretenons de bons rapports. Ce sont eux nos inspirateurs et certains savent le travail que nous abattons, dans les contrées où nous sommes implantés, comme Bouaflé, Gagnoa, Koun-Fao, Dabou, Bongouanou etc. sans oublier les communes d'Abidjan.

Vous êtes pourtant très peu connus
Nous travaillons dans la discrétion. Mais comme je l'ai dit, les leaders patriotiques savent ce que nous faisons. Ceci dit, dans les semaines à venir, nous organisons notre investiture et le grand public va découvrir notre force. Depuis fort longtemps, nous avons investi le terrain. C'est d'ailleurs à cause de mes performances qu'à Bouaflé, l'on me surnomme ?'Blé Goudé Ayahou'' puisque j'ai emboîté le pas au ?'général''. On m'appelle aussi ?'capitaine Amani'' pour relever le combat que nous menons dans le giron des comités d'auto défense. Au plan politique, nous travaillons en phase avec les responsables FPI des zones où nous avons nos éléments.

L'actualité, c'est l'attentat manqué contre le Premier ministre. Quelle lecture fait votre mouvement de cette tentative d'assassinat perpétrée à Bouaké ?
Comme tous les défenseurs des institutions républicaines, l'UPREF condamne cet acte de barbarie et exige que la vérité éclate le plus tôt possible. Il faut une enquête internationale, afin de découvrir et punir les coupables qui sont les véritables ennemis de la paix. Par ailleurs, nous saluons les dernières mesures prises par le Gal Mangou, visant à sécuriser les aéroports. Il faut aller plus loin, pour rompre les accords de défense entre notre pays et la France. Car pour nous, tant que l'armée française est en Côte d'Ivoire, la paix ne pourra pas revenir.

Pensez-vous que la paix pointait à l'horizon ?
Un seul exemple suffit à convaincre tout le monde que la paix n'est plus loin. Il s'agit de la volonté du chef de l'Etat de fouler le sol de Bouaké. Malgré le report de ce voyage, nous saluons cette décision et personne ne doit avoir de crainte, surtout qu'il se déplace avec d'autres chefs d'Etat. Ce sera aussi l'occasion pour tous les leaders de la galaxie patriotique de communier avec leurs frères de Bouaké.

Parlant de la galaxie patriotique, comment vivez-vous la guéguerre qui sévit en leur sein ?
Tout est rentré dans l'ordre, mais c'est déplorable ce qui a failli arriver. Le général Blé Goudé et le maréchal Djué jouent un rôle très important au sein des résistants ivoiriens, et il faudrait éviter les clans qui vont nous affaiblir et faire gagner l'ennemi. Je lance un appel à certains hauts cadres du parti au pouvoir, afin qu'ils s'abstiennent de diviser la galaxie patriotique. Surtout pas au moment où nous sortons de la crise, grâce à l'accord de Ouaga que l'UPREF salue. Je pense d'ailleurs que le dialogue direct a affaibli nos adversaires, notamment le RDR et le RHDP, dans leur ensemble. Et puis grâce à cette initiative du Président Gbagbo, les Ivoiriens communient désormais.

Malgré votre optimisme, des zones d'ombre existent, s'agissant du démantèlement des comités d'auto défense.
Le chef de l'Etat doit prendre ses responsabilités et trouver des mesures fiables pour achever le démantèlement. Il devrait intégrer la majorité dans l' armée, et prendre les autres en compte, dans le cadre du service civique. S'agissant des primes, il faudra à l'avenir précéder par la voie du trésor où chacun, avec son numéro d'enrôlement, passera à la caisse pour percevoir son dû.

Réalisé par
Safiatou Ouattara

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